SOS de Benslimane

Carrieres benslimane nuisances pour habitants 2013

Ces carrières d’exploitation qui nous tuent !

La très attractive ville de Benslimane, qui bénéficie d’un emplacement idéal et d’un espace de verdure donnant un aspect de beauté inégalée, risque de perdre son charme et de subir une destruction et une dégradation de son environnement.

La cause, ce sont ces carrières d’exploitation, installées dans les communes rurales, qui foisonnent d’année en année. Les habitants de ces communes en souffrent le martyre.

Manifestants contre carrieres de benslimane

 

Carrieres benslimane

Deux communes rurales de la ville de Benslimane, Aïn Tizgha et Ziaïda, souffrent terriblement du phénomène des carrières d’exploitation qui impactent négativement l’environnement et n’accordent guère d’importance à l’écologie. Elles sont un exemple criant, puisqu’elles regroupent plus de trente carrières d’exploitation. Dans la seule commune rurale de Aïn Tizgha, on trouve 18 carrières. Elles sont encore nombreuses dans les zones voisines de Ziaïda (16 carrières).
«Les habitants de ces zones souffrent énormément. Ils ont observé des sit-in et ont même barré la route aux camions, qui travaillent pour ces carrières, en signe de contestation. Ils se sont adressés aux responsables, mais ça continue toujours. Ces zones exploitées sont actuellement des sites d’extraction de roches: marbre, sable, gravier… Et la souffrance de ces habitants ne cesse d’augmenter», lance Hassan, un habitant de la ville de Benslimane.
Ces habitants vivent un stress quotidien dû à l’intensité des travaux dans ces carrières et la fréquence des explosions. Ils n’en peuvent plus. Les personnes habitant à proximité de ces sites d’exploitation souffrent de problèmes de respiration, d’audition et d’acuité visuelle. Ces problèmes de santé sont dus à la pollution de l’air et aux nuisances sonores. Outre ces problèmes de santé, les murs des habitations de ces ruraux se fissurent à cause des explosions fréquentes et fortes. Les infrastructures de ces communes rurales souffrent également de détérioration, dont les infrastructures routières, du fait des passages fréquents des poids lourds surchargés.

Crier la douleur

«C’est au nom de tous les habitants de douar El Koudia (Commune de Aïn Tizgha, Benslimane) que je passe ce message afin de crier notre douleur. Jadis, la vie dans ce lieu était tranquille et paisible. Le rêve de m’installer et de finir le reste de ma vie dans cette contrée est né il y a un peu plus de deux décennies. C’était pour y développer un projet touristique et par là même valoriser notre région et notre culture biologique. Aujourd’hui, le charme et le calme de notre campagne sont transformés en vacarme et désolation d’un champ de bataille et mon projet, qui m’a coûté l’épargne de toute une vie de travail, loin de ma patrie pendant plus de 40 ans, a été anéanti», indique Mostapha, un habitant de la commune Aïn Tizgha. Et d’ajouter: «Dans une société civilisée, nous avons des droits et des devoirs en tant que citoyens. Mais nous n’avons même pas été consultés pour un si grand projet situé à quelques mètres de nos demeures. Où est donc notre droit ? Nous constatons l’expansion de ces  »entreprises de la pierre » en pleine terre agricole. La dernière en date est un géant de l’acier dont les cheminées mesurent plus d’une dizaine de mètres de hauteur. Nous n’avons reçu aucune information sur la toxicité de l’ensemble des rejets de ces industries sur notre environnement (air, sol, nappe phréatique…) et les conséquences qui s’en suivront».

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Que de dégâts!

«Actuellement, nous pouvons constater une pollution qui se caractérise par une poussière sombre composée de fines particules qui se déposent sur nos véhicules, nos arbres et nos cultures. Sans oublier cette pollution visuelle et auditive qui envahit notre quotidien. Mais qui peut supporter de vivre à côté d’un concasseur de pierres qui fonctionne dès 6 heures et jusqu’à 2 heures du lendemain, y compris le dimanche? Sans oublier les explosions incessantes qui nous font penser à Baghdad ou à Kandahar. De plus, la vitesse des poids lourds sur nos routes abîmées engendre des accidents mortels. Quel sera donc notre avenir, nos enfants et nous?», s’interroge Mostapha.
«Autrefois notre terre était verdoyante, symbole de sa fertilité. Aujourd’hui elle a cédé la place à une terre grisonnante, couleur de tristesse. Même nos bêtes souffrent en silence de cette situation. Tel est le sort de notre bourgade! Sommes-nous passés d’un statut de zone agricole à celui d’une zone industrielle, sans le savoir et sans l’aval de ses occupants? Où sont donc passés nos responsables politiques?», s’indigne-t-il.

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Quel concept de société citoyenne?

«Il serait impossible pour cette  »entreprise espagnole » d’agir ainsi dans son propre pays. Par contre, je constate avec désolation que, dans le nôtre, la valeur des individus et de notre environnement a peu d’importance. Pourquoi une telle disparité? A ma connaissance, les seuls habitants à ne pas être considérés dans tout le pays sont ceux du douar El Koudia. Ils sont même refusés en cas d’embauche par ces entreprises destructrices. Les milliards de dirhams qu’engendrent ces carrières ont fait oublier leurs inconvénients sur les citoyens à nos élus qui brillent par leur absence», s’insurge Mostapha.
«Il se trouve qu’à cause de la poussière, certains habitants de la commune de Aïn Tizgha sont obligés de garder les portes de leurs maisons fermées, même quand il fait très chaud. Pis encore, ces habitants ne tirent aucun profit des revenus générés par l’exploitation de ces carrières. Ces sociétés ne mènent aucune action au profit de ces ruraux. Le concept de société citoyenne est loin d’être adopté par ceux qui profitent de ces carrières», relève encore Hassan. «Aucune mesure de protection des habitants n’est prise. Il n’y a ni prévention des nuisances sonores, ni préservation d’un espace entre les carrières et les zones habitées. Il n’y a même pas d’espace végétal. Et ces industriels ne pensent pas à la limitation des émissions des poussières, ni à la mise en place d’aspirateurs. Bien entendu, ils ne procèdent pas à l’arrosage des pistes… Et ils ne préviennent pas des vibrations que vont engendrer les tirs de mines», lance un jeune associatif, Mohammed. Et d’ajouter: «Toutes ces souffrances et tous ces dommages sont au vu et au su des élus locaux et des responsables de la ville de Benslimane. Ces derniers ne bougent pas d’un cran pour au moins atténuer le mal causé par ces carrières. La population conteste, mais ce phénomène rampe toujours, avale des terres agricoles, nuit à la santé de la population locale et dérange leur sérénité».

Badia Dref

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2 Commentaires

  1. Bonjour,
    Je suis tout à fait d’accords, et vous avez une cause à défendre. La meilleure solution et de leur coupés les routes, et dans cette jungle qui est le Maroc : kabarha tseghar et bon courage nos concitoyens

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