Sahara L’erreur juridique de Ross

Voilà. C’est fait. Le Maroc a officiellement retiré sa confiance à Christopher Ross, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara.

Concrètement –et le Maroc l’a explicitement exprimé par la voix de son ministre délégué aux Affaires étrangères, Youssef Amrani- cela veut dire qu’il n’y a plus de collaboration possible entre la partie marocaine dans le conflit du Sahara et Christopher Ross qui était chargé jusque-là d’une médiation dans ce conflit.

 

Il a fallu près de deux ans au Maroc pour prendre cette décision qui, selon des sources proches du dossier, n’était pas facile à prendre. Le Maroc ayant accepté d’engager des négociations sous l’égide de l’ONU, pour tenter de trouver une solution à ce conflit ; et ne voulant pas, à la première embûche, donner l’impression de se rétracter, pas plus que d’être à l’origine de l’échec de la médiation onusienne… D’autant qu’il venait à la table des négociations avec une proposition d’autonomie élargie au Sahara qui a été saluée, comme étant le fruit d’efforts «sérieux et crédibles»

du Maroc, par toutes les résolutions de l’ONU, depuis 2007 (date à laquelle cette proposition

a été soumise au Conseil de Sécurité.

Pendant deux ans, donc, le Maroc a patiemment relevé les multiples détails de l’éloignement de Mr Ross de sa mission première qui était celle de médiateur-facilitateur, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU ayant procédé progressivement à l’élargissement de son propre mandat, avant de tenter d’élargir également celui de la MINURSO (mission onusienne au Sahara).

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Or, ce faisant, il agissait de plus en plus comme si le Sahara était un territoire sous tutelle des Nations Unies… Ou, pire, comme s’il voulait qu’il le devienne. Toute son erreur vient de là. C’est une erreur qui comprend à la fois une interprétation abusive de sa mission et une interprétation erronée de la situation. Car le Sahara n’est pas un territoire sous tutelle. C’est un territoire qui était sous colonisation espagnole. Le Maroc l’a revendiqué tout au long de cette colonisation et l’a fait officiellement (et régulièrement) devant l’ONU depuis 1958… Il revendiquait aussi bien le Sahara, d’ailleurs, que Tarfaya, Sidi Ifni (libérés depuis) et les îles Jaafarines. Les documents onusiens sont là pour le prouver. Il n’existait alors, à cette époque, pas plus de Polisario ou de RASD que de beurre en broche, ces entités n’ayant été créées qu’au milieu des années 70…

Le Maroc a ensuite légalement récupéré son Sahara, sur la base des accords de Madrid signés en 1975 avec l’ex-puissance coloniale (l’Espagne) et ratifiés par le parlement espagnol. La suite de l’histoire, tout le monde la sait… Un pays voisin acharné (l’Algérie) qui, bien que répétant que cette question ne le concernait pas, en a fait sa cause nationale première, employant toute sa diplomatie, sa presse et ses moyens matériels à la défendre. Des puissances amies qui font pression sur

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le Maroc pour accepter l’organisation d’un référendum au Sahara. Une tentative d’organisation de ce référendum, dans le cadre du plan de règlement onusien de 1991 et son échec, aucun accord n’ayant pu être trouvé sur les votants…

Les plans Baker, le premier rejeté par l’Algérie et le Polisario, le second rejeté par le Maroc… Et la recherche actuelle d’une solution politique négociée, proposée par l’ONU, qui a conduit à la médiation de Christopher Ross. Que celui-ci, après tout ce parcours du dossier du Sahara, veuille déborder du cadre de la médiation qui lui a été confiée, pour mettre le Sahara sous administration de la MINURSO, cela ne pouvait pas passer. Le mandat de la MINURSO a été défini par la résolution 690 de 1991. S’il est dépassé, ou s’il faut y changer quelque chose, c’est à la table des négociations qu’il faut revenir pour en délibérer.

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