Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture

AMINE-SBIHI

Lorsqu’il a décroché son Deug à Rabat, Mohamed Amine Sbihi a choisi les mathématiques pour se lancer un défi et aller le plus loin possible dans ses études. En effet, il a relevé ce défi en suivant un solide parcours universitaire. Il a décroché un doctorat de 3ème cycle en statistique et recherche opérationnelle à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, ainsi qu’un Ph.D en sciences mathématiques, spécialité probabilités et statistiques, équivalent d’un doctorat, à l’Université McGill au Canada.

Diplômé et intelligent, Sbihi était bien armé pour réussir. Il s’est frayé un chemin en politique, dans l’enseignement supérieur, ainsi que dans le monde associatif. Depuis 1975, il est membre du Parti du Progrès et du Socialisme, mais ce n’est que 20 ans après qu’il occupe son premier poste clé au sein de son parti. En 1995, il devient membre du comité central. En 2005, il est élu membre du bureau politique et nommé, la même année, coordonnateur national du secteur de l’éducation et de la formation au parti. En 2010, il occupe le poste de responsable des élections près le bureau politique.

Mohamed Amine Sbihi a enseigné à la Faculté des sciences de Rabat (1990-2005), en tant que maître de conférences. Il a aussi été chargé des questions d’ordre pédagogique et organisationnel au sein de la cellule supervisant le projet de l’Université Al Akhawayne, au secrétariat particulier de feu SM Hassan II (1990-1992). Il s’est vu aussi confier jusqu’en 1996 la vice-présidence de la même université. De 1998 à 2000, il a été directeur de cabinet du ministre de l’Education, Moulay Ismail Alaoui.

L’action associative fait partie des centres d’intérêt de Mohamed Amine Sbihi. Ce dernier est membre fondateur des associations Al Jisr et Sala Al Moustaqbal et du Centre d’études de recherches Aziz Belal (CERAB). Parallèlement et depuis 1996, il occupe le poste de conservateur à la bibliothèque Sbihi de Salé appartenant à sa famille.

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En plus de son parcours universitaire, son appartenance à une famille d’intellectuels est un atout. Il est comme un poisson dans l’eau à la tête du ministère de la Culture. Le rapport étroit avec le livre et la culture en général est très fort. Mais sa mission de ministre de la Culture ne sera pas de tout repos dans un Maroc où la culture est élitiste, ce qui signifie que de grands chantiers l’attendent. «La mission de ministre est une responsabilité limitée dans le temps, puisqu’il s’agit de cinq années et il faut faire toujours le maximum dans le cadre des orientations du gouvernement. Il faut être antibureaucratique puisque la bureaucratie est l’art de perdre du temps pour faire peu de choses», lance-il.

Ses qualités d’homme de sciences, sa tendance vers la communication et sa spontanéité l’aideront sûrement dans sa nouvelle mission et surtout au niveau de la gestion de la chose culturelle. «La vie culturelle marocaine est un peu élitiste. Donc il faut faire le maximum de choses qui se concrétiseront à travers une démarche participative adoptée par notre département. En tant que volontariste, j’aime faire changer les choses en suscitant l’adhésion de ceux qui travaillent avec moi, c’est-à-dire les membres de l’administration du ministère de la Culture ou nos partenaires du monde culturel», souligne le ministre de la culture.

Le secteur de la culture a un impact essentiel au niveau de la société. Il est au cœur de notre identité. «La culture peut renforcer l’esprit de citoyenneté, l’ouverture d’esprit sur les connaissances, les cultures du monde et contribuer à avoir un esprit critique. Notre département culturel n’est pas un département au sens strict du terme, puisque la culture est transversale. Elle est au cœur de la société et, en négligeant une population qui est, dans sa majorité loin de la culture, on ne peut jamais avoir une société équilibrée et sereine», estime Mohamed Amine Sbihi. Sa lucidité, sa détermination et sa vision pratique des choses et surtout sa perspicacité, toutes ces qualités l’aideront à accompagner le développement de la vie culturelle marocaine.

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Avec détermination, lui et son équipe finalisent un plan d’action pour développer la culture. «Nous sommes en train de finaliser un plan d’action qui consiste à développer la politique culturelle de proximité via des infrastructures culturelles qui seront mises en place pour avoir une vraie culture locale dans plusieurs villes marocaines. Il sera aussi question du soutien direct à la création artistique et culturelle. En plus du soutien du patrimoine historique, le ministère alloue un budget à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel. Mais pour mener à bien ces projets, on a besoin d’une bonne gouvernance et d’une utilisation rationnelle des moyens dont nous disposons».

Son intention est d’améliorer les possibilités de ce département en matière de budget. «Nous sommes certains que les années à venir connaîtront une possible augmentation du budget».

Malgré l’ampleur du travail, son enthousiasme le pousse à se dépasser et à donner le meilleur de lui-même. De l’ambition, il en a beaucoup pour réussir. Il se préoccupe de faire avancer les choses et de concrétiser ses objectifs. «C’est magnifique ce qu’on peut faire à travers la culture malgré le peu de moyens», lance Mohamed.

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