Le Parlement européen (PE) a salué l’adoption, lundi à Marrakech, du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, “premier cadre multilatéral mondial” pour renforcer la coordination internationale en matière de mobilité humaine.
Dans un communiqué, le PE réaffirme son “soutien ferme” au Pacte mondial sur les migrations et “se félicite de son adoption à Marrakech”, lors d’une conférence intergouvernementale organisée par les Nations Unies.
Le Parlement qui regrette, en revanche, la campagne de “désinformation” ayant conduit des pays à retirer leur soutien du pacte, souligne l’importance de ce document en tant que “cadre juridiquement non contraignant qui ne crée pas de nouvelles obligations pour les États et respecte pleinement le principe de la souveraineté nationale”.
Il s’agit du “premier cadre multilatéral mondial” qui renforce la coordination internationale en matière de mobilité humaine, couvrant tous les aspects du cycle de la migration, en ce sens qu’il “repose sur les principes de partenariat, de responsabilité partagée et de la conviction qu’aucun pays ne peut à lui seul relever les défis et saisir les opportunités de ce phénomène”, relève-il.
Le Parlement européen souligne à cet égard l’impératif de “trouver des solutions à long terme pour s’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et du déplacement forcé”, ce qui fait que la mise en œuvre du pacte “doit aller de pair” avec celle du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies, et assurer un accroissement des investissements dans les pays en développement.
Convaincue que la coopération internationale en matière de migration doit être centrée sur les personnes et fondée sur les droits, l’institution européenne insiste que la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui célèbre son 70e anniversaire, doit être au cœur de la gouvernance en matière de migration, aux côtés des obligations existantes du droit international, telle que la Convention sur les réfugiés.
“Les groupes vulnérables et les personnes en situation de vulnérabilité, notamment les enfants migrants, non accompagnés ou séparés, devraient faire l’objet d’une attention particulière”, affirment les députés européens qui considèrent que le respect de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et la garantie de l’intérêt supérieur de l’enfant doivent être les considérations premières de toutes les décisions et actions en la matière.
De même, la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes devrait être au centre des préoccupations de pacte mondial sur les migrations, en accordant une attention particulière aux victimes de violence et d’abus, y compris la violence sexuelle ou sexiste, et de la traite des êtres humains, ont-ils ajouté.
Le Parlement européen souligne qu’il est absolument essentiel de concrétiser les engagements pris dans le cadre du pacte à travers de solides mécanismes de révision et de suivi, à l’instar de l’”International Migration Review Forum” qui se tiendra tous les quatre ans à partir de 2021.
Et de conclure que le processus de mise en œuvre du pacte doit être transparent et inclusif et impliquer toutes les parties prenantes, notamment les parlements et les institutions nationales des droits de l’homme, partant de la conviction qu’”une dimension parlementaire et un engagement public renforcés sont essentiels pour garantir la responsabilité et servir de passerelle vers un dialogue plus large sur la migration, débouchant sur des politiques et des récits fondés sur des données factuelles qui combattent la xénophobie et reconnaissent la nécessité d’une coopération internationale en matière de migration au bénéfice de tous”.
Une délégation du Parlement européen, composée d’une dizaine d’eurodéputés prenait part à la conférence de Marrakech en vue de l’adoption du Pacte mondial des Nations Unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
Le parlement européen, rappelle-t-on, avait adopté en avril dernier une résolution insistant sur le fait que le pacte pour les migrations “devrait être centré sur les personnes et sur les droits de l’homme, et devrait prévoir des mesures à long terme, durables et complètes, dans l’intérêt de toutes les parties concernées, en s’appuyant sur le principe de partenariat et une coopération renforcée entre les pays d’origine, de transit et de destination”.
Avec MAP