Dossier : Rendez-vous de Casablanca de l’assurance

Rendez vous de Casablanca Assurances avril 2014

Où en est le secteur des assurances au Maroc ?

Le développement du secteur de l’assurance au fil des années est exceptionnel. Le Maroc a parcouru un long chemin, ce qui lui a permis d’occuper une position privilégiée.

En revenant sur l’histoire, la situation du marché de l’assurance durant les années 80 du siècle dernier était l’inverse de ce que nous constatons aujourd’hui. En effet, c’était un marché au bord de la faillite. Les autorités marocaines avaient alors pris des décisions pour remédier à cette problématique, notamment à travers l’assainissement et la législation. Le secteur a également bénéficié de la mise en place de la loi, en 1984, qui a permis de redresser la situation financière et retrouver la profitabilité.

L’assainissement a été suivi par la refonte globale du cadre réglementaire et légal qui régit le secteur grâce au Code de l’assurance. Celui-ci a permis de réviser l’aspect lié aux conditions d’exercice des entreprises d’assurance et de réassurance avec la mise en place des règles de solvabilité et de gouvernance. Il a également pu édicter un certain nombre de sanctions. Ce Code a aussi abordé les éléments qui concernent la distribution.
Les réformes importantes qui ont touché ce secteur se sont répercutées positivement sur le marché des assurances. La consolidation des opérateurs au cours des années 2000 a permis au secteur d’être plus performant et d’avoir la capacité de garantir la solvabilité. «La position qu’on a aujourd’hui n’est pas due au hasard. C’est vraiment le résultat de l’engagement du secteur public, ainsi que des opérateurs du marché de l’assurance», affirme Hassan Boubrik, Directeur des assurances et de la prévoyance sociale.
Actuellement, il y a des chantiers qui sont en cours d’exécution, notamment la transformation de la Direction en Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale qui vise à accompagner et faciliter le développement du secteur. «Cette Autorité va permettre au secteur de l’assurance de se conformer aux normes de l’association internationale des superviseurs d’assurance (IAIS), un normalisateur à l’échelle internationale», indique Hassan Boubrik. Le texte sur l’Autorité entrera en vigueur les mois prochains, selon la même source.
Un autre chantier important est celui de l’adoption de la solvabilité basée sur les risques. «Quand on regarde le cadre prudentiel au Maroc, notamment l’aspect de l’exigence qualitative dans la gouvernance des entreprises et le rôle des administrations et du management, on se rend compte qu’il reste un petit chemin à faire. Par contre, l’aspect quantitatif pose un vrai problème», s’alarme Hassan Boubrik. En effet, la marge de solvabilité au Maroc ne fait face qu’aux risques de souscriptions assurantielles. Les autres types de risque que l’entreprise peut encourir, notamment les risques du marché, de liquidité et de crédit ne sont pas pris en compte. «On se retrouve dans des situations où l’entreprise prend des risques énormes qui peuvent nuire à sa solvabilité, alors que sur le papier, l’entreprise satisfait tous les seuils réglementaires en termes de marge de solvabilité», précise la même source. De ce fait, les fonds propres de l’entreprise doivent faire face à l’ensemble des risques encourus. La Direction des assurances et de la prévoyance sociale compte tracer rapidement le cadre afin de mettre en place ce principe au Maroc qui vient d’être acté dans un consensus avec le marché.
Aujourd’hui, le secteur des assurances au Maroc se positionne à la deuxième place sur le contient africain et le troisième sur la région MENA en termes de chiffre d’affaires. Il faut dire que les professionnels du secteur s’accordent sur le fait que le potentiel de développement est important. Preuve en est que, sur les marchés matures, le taux de pénétration est en moyenne de 7%, tandis qu’au royaume il est d’environ 3%.

Anas Hassy
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Perspectives : Fort potentiel de développement en Afrique

Bensalah president federation assurances maroc 2014

Avec un taux de pénétration de 1% à peine dans certains pays de l’ouest et du centre du continent, le marché africain des assurances offre un potentiel de développement considérable.

Aujourd’hui, le marché africain suscite un intérêt majeur pour les opérateurs du secteur des assurances. En effet, l’Afrique a attiré de nombreux acteurs lors des dernières années grâce aux perspectives économiques et démographiques prometteuses, au faible taux de pénétration de l’assurance sur le continent et à la profitabilité des marchés.
En termes de croissance, l’Afrique subsaharienne est passée à une vitesse supérieure avec quelques pays qui devraient dépasser 6% de croissance dans les années à venir. «A l’horizon 2040, le produit intérieur brut du continent africain serait de 12% du PIB mondial. Toutefois, le PIB africain rattrapera le PIB du continent européen en 2050», d’après Richard Lowe, président directeur général du groupe Activa. En 2015, la croissance mondiale est prévue à 2%, tandis qu’en Afrique, elle est estimée à environ 6%. Cette croissance va ainsi contribuer au développement du marché de l’assurance sur le continent.
Actuellement, le secteur des assurances en Afrique compte 600 compagnies d’assurances qui opèrent dans 54 pays. Ce secteur connaît une forte domination du marché sud-africain qui représente un peu moins de 80%. Preuve en est que le marché sud-africain détient un taux de pénétration de 11%. Le Maroc, quant à lui, compte un taux d’environ 3%. Toutefois, le reste du continent connaît une croissance plus rapide que le marché sud-africain.
Il faut dire que le taux de sinistralité au niveau continental est très attractif. «Le continent détient une moyenne de sinistralité par branche qui ferait pâlir d’envie les plus grands assureurs à l’échelle mondiale», se réjouit Richard Lowe. Les indicateurs qui vont soutenir la croissance du secteur de l’assurance sur le continent sont l’investissement et la démographie. Les principaux investissements proviennent des pays du BRICS, à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. «Les statistiques laissent apparaître que le commerce entre les pays du BRICS et l’Afrique passerait de 150 milliards de dollars en 2010 à 530 milliards de dollars en 2015, ce qui portera la part des BRICS dans le commerce, d’un cinquième aujourd’hui, à un tiers à l’horizon 2015», souligne Richard Lowe. A cela s’ajoutent d’importants investisseurs marocains.
En effet, l’assureur marocain RMA Watanya a annoncé, au début du mois de mars 2014, l’acquisition de quatre compagnies d’assurance dans 3 pays de la zone CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances). L’assureur a également l’intention de lancer en greenfield plusieurs compagnies dans la même région. De son côté, le holding Saham Finances s’est implanté dans onze nouveaux pays africains grâce à l’acquisition de l’assureur panafricain Colina en 2011. Le groupe Saham a également acquis Mercantile Insurance au Kenya durant l’année 2012 et s’est offert le premier assureur privé en Angola, GA Angola Seguros, en 2013. Pour ce qui est de Wafa Assurance, la compagnie compte s’implanter au Cameroun, au Gabon et en Côte d’Ivoire. Il est à noter que le groupe Attijariwafa bank a lancé la filiale tunisienne Attijari Assurance en 2013.
A titre de rappel, le développement à l’international des compagnies marocaines d’assurance est l’une des mesures phares du contrat-programme, signé en mai 2011 entre le ministère de l’Economie et des Finances et la Fédération marocaine d’assurances et de réassurance (FMSAR). «Le marché est suffisamment consolidé et évolue dans un cadre réglementaire abouti. Il est normal que les opérateurs marocains cherchent désormais à se développer au-delà des frontières du pays», précise Bachir Baddou, directeur général de la FMSAR.

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AH
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Low income : La micro-assurance gagne du terrain

Les professionnels du secteur s’accordent sur le fait que le marché de la micro-assurance est promis à un bel avenir. Détails.

Actuellement, 900.000 est le nombre estimé des micro-financés au Maroc. Ce nombre est en accroissement continu. En effet, près de 3 millions de personnes pourraient bénéficier de ce type de service financier et de protection à l’horizon 2020, selon les dernières estimations établies par la profession.
La micro-assurance prend de plus en plus d’ampleur. Les accords entre les assureurs et les institutions du micro-crédit se multiplient. Au Maroc, un grand nombre de partenariats a pu être scellé durant ces dernières années. En effet, la fondation ARDI, association de micro-crédit à but non lucratif et MAMDA MCMA ont conclu un partenariat, en 2007, qui vise à verser un capital aux bénéficiaires en cas de décès de l’adhérant ou de son invalidité totale et définitive. Il y a également l’accord qui lie la Marocaine Vie et l’association INMAA pour le micro-crédit depuis 2010 et qui porte sur la couverture des risques de décès et d’invalidité pour les bénéficiaires des micro-prêts. En plus, il y a l’accord entre Al Amana et Isaaf Assistance qui propose aux bénéficiaires d’Al Amana un forfait funéraire depuis 2012, ainsi que l’accord entre Axa Assurance Maroc et la fondation pour le développement local et le partenariat (FONDEP). Cette dernière distribue des micro-crédits à des personnes exclues du circuit bancaire classique, assortis d’une assurance emprunteur pour ceux qui le souhaitent. «La micro-assurance pourrait répondre aux besoins de couverture médicale de presque la majorité de la population. A condition que les produits proposés n’entraînent pas de procédure de gestion lourde», explique Youssef Bencheqroun, directeur général d’Al Amana.
Il faut dire que le contexte socio-économique au Maroc est favorable pour le développement de la micro-assurance. Le tissu économique national reste dominé à hauteur de 93% par les petites et moyennes entreprises (PME), dont les très petites entreprises (TPE) constituent 80%. En outre, une moyenne de «40.000 nouvelles TPE sont créées chaque année», selon Saadia Nouri, directeur général adjoint assurances de personnes et partenariats à Axa Assurance Maroc.
Les TPE emploient plus de 6 millions de personnes. Toutefois, elles souffrent d’une compétitivité féroce sur le marché national, ce qui se traduit par un risque élevé d’échec et de faillite. De ce fait, lesdites TPE ont besoin d’accompagnement, de financement et d’assurance. Le Maroc encourage les micro-entrepreneurs en leur donnant accès au système de financement à travers les sociétés de micro-crédit. Plusieurs efforts ont été déployés dans ce sens. Néanmoins, une attention s’impose en termes de protection et d’assurance.
La micro-assurance permet de soutenir les micro-entrepreneurs et les TPE en réduisant les dommages et en assurant la continuité des projets. «La micro-assurance joue un rôle primordial, car elle assure la continuité des projets des micro-entrepreneurs et encourage le développement de leurs activités à travers l’assurance de leurs biens», explique Saadia Nouri. La micro-assurance soutient également les institutions de micro-finance (IMF), notamment les associations de micro-crédit, les banques et les sociétés de financement. Elle permet aux IMF d’atténuer les risques de défaut de paiements vis-à-vis de leurs emprunteurs, ainsi que d’assurer la pérennité de leur système. D’autre part, la micro-assurance permet de développer l’industrie de l’assurance à travers la création d’un nouveau marché d’assurance qui cible une population large des micro-entrepreneurs et des ménages à faible revenu.
A fin janvier 2014, le programme de micro-assurance entre Axa Assurance Maroc et FONDEP compte 12.109 contrats d’assurances avec 6.196 assurés. La prime d’assurance moyenne ressort à 140 dirhams.

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AH
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Ils ont déclaré…

Zouheir Bensaid, président du directoire RMA Watanya

Zouhair bensaid rma watanya

«Les marchés africains constituent d’ores et déjà une niche stratégique pour les opérateurs. Ces marchés, compte tenu de leur taille, sont appelés à gagner en importance. Le secteur de l’assurance africain ne représente aujourd’hui que 1,5% du marché international. Toutefois, il affiche un taux de croissance annuel supérieur à 9% par an depuis les dix dernières années, alors que le taux de croissance mondiale n’est que de 4,4%. De ce fait, les initiatives se sont multipliées pour l’émancipation des secteurs d’assurance sur le continent à travers des mesures d’assainissement et de renforcement des ratios réglementaires. Les marchés attirent ainsi de plus en plus de groupes régionaux et internationaux… La réussite d’une implantation passe par une approche ciblée, pragmatique et différenciée par sous-région. RMA Watanya a vocation à se développer en capitalisant sur les actifs du groupe Finance Com, en particulier la présence des filiales bancaires dans le continent».

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Slimane Echchihab, directeur général délégué de Wafa Assurance

Echihab wafa assurance

«Aujourd’hui, Wafa Assurance est numéro un sur le marché de l’assurance au Maroc, d’une manière générale, avec une part de marché qui tourne aux alentours de 21%. Nous sommes leader sur le segment assurance-vie avec une belle part de marché de 38%. Nous sommes également leader en matière de bancassurance avec 43% de part de marché. Nous avons un réseau de distribution qui est très important, puisque nous sommes une filiale d’Attijariwafa bank qui dénombre 1.100 points de vente. A cela s’ajoute le réseau de Barid Bank qui détient 1.000 points de vente et le crédit du Maroc qui distribue nos produits d’assurances à travers ses agences. Au total, nous avons 2.500 points de vente comme réseau de distribution. Cet important réseau nous permet de toucher une large population au Maroc, afin de les équiper en produits d’assurance. En outre, un réseau traditionnel porte les couleurs de Wafa Assurance à travers des agents généraux exclusifs avec un nombre de 220 points de vente. Ces agents sont opérationnels dans toutes les villes principales du royaume et offrent à la clientèle des assurances de toutes sortes, aussi bien aux particuliers et aux professionnels qu’aux petites et moyennes entreprises. Actuellement, le groupe Attijariwafa bank est présent dans à peu près 15 pays africains. Nous avons toujours agi en tant que greenfield, ce qui fait notre force. C’est le cas de ce qu’on a vécu en Tunisie à travers la création de la filiale Attijari Assurance».
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Mehdi Tazi, directeur général de Saham Assurance

Mehdi tazi saham

«A travers le holding Saham Finances, nous sommes aujourd’hui présents sur 21 pays avec une trentaine d’assurances. Cela nous permet de réaliser un peu plus d’un milliard de dollars en matière de primes d’assurance. Nous employons plus de 2.000 personnes à travers l’ensemble de ces pays. On se focalise davantage sur le segment Non-vie, qui représente 80% de notre activité. En dehors de l’Afrique du Sud, le groupe Saham est le premier assureur sur le continent africain. En ce qui concerne notre stratégie de développement, nous regardons principalement certains critères avant de nous implanter dans un pays. Il s’agit de la réglementation qui doit être protectrice pour l’investisseur, de la taille du marché et de son potentiel de développement. C’est le cas de plusieurs pays africains, comme le Nigeria qui compte 180 millions d’habitants, 1,6 milliard de dollars en termes de primes et un taux de pénétration de 0,6%. Par ailleurs, nous allons en priorité dans les pays entourant le Golfe de Guinée et dans les pays d’Afrique de l’Est. Cela ne nous empêchera pas de faire une acquisition ailleurs en Afrique, si une belle opportunité se présentait».

Propos recueillis par A.H

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