Cote d’Ivoire | Le retour de Gbagbo

Comme cela était prévisible, le programme établi avant son retour a volé en éclats dès l’arrivée de Laurent Gbagbo. L’ancien chef de l’Etat ivoirien (2000-2010) ne s’est pas arrêté au pavillon d’honneur de l’aéroport que le gouvernement avait mis à sa disposition. Il n’est pas sorti de son véhicule à vitres fumées pour saluer les cadres de son parti et les chefs traditionnels qui l’attendaient là depuis plusieurs heures.

Sa seule apparition a été brève. Une salutation au balcon de son ancien siège de campagne, devant des milliers de partisans en transe, quelques mots pour se dire «heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique» et des remerciements à ses fidèles lieutenants qui l’ont soutenu pendant son absence. Des milliers de ses partisans se trouvaient à l’extérieur pour l’acclamer. Tout au long du parcours, des milliers de jeunes pro-Gbagbo enthousiastes couraient, sautaient en criant « Gbagbo est là », « Gbagbo revient », « il est là pour libérer la Côte d’Ivoire » ou encore « on est là pour Gbagbo et on est fier ». Tout au long de la journée, la police a dispersé avec du gaz lacrymogène tous ceux qui tentaient de se rassembler près de l’aéroport, situé dans le Sud de la capitale, dans le quartier de Port-Bouët où, selon des témoins, des échauffourées ont aussi opposé les forces de l’ordre à des partisans de Laurent Gbagbo.

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Des photos de personnes blessées circulaient sur les réseaux sociaux sans qu’il soit possible de confirmer leur authenticité. «Nous sommes surpris par cette réaction injustifiée», a déclaré Justin Katinan Koné, porte-parole de Laurent Gbagbo, affirmant que des «arrestations ont eu lieu» et que des cars de partisans de l’ex-président venus de province ont été «bloqués à l’entrée d’Abidjan». Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, avait été arrêté en avril 2011 à Abidjan puis transféré à la CPI à La Haye. Ses proches assurent qu’il rentre sans esprit de vengeance mais pour œuvrer à la politique de «réconciliation nationale». La Côte d’Ivoire est encore meurtrie par deux décennies de violences politico-ethniques, les dernières remontant à la dernière présidentielle, en 2020, qui ont fait une centaine de morts. Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat controversé lors d’un scrutin boycotté par l’opposition qui jugeait ce nouveau mandat anticonstitutionnel.

P. Zehr

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