Royal coup de poing sur le pupitre

Roi maroc education

L’éducation élevée au rang de chantier de règne. Dissociée des stratégies ponctuelles et des programmes gouvernementaux de courte durée, l’éducation passe aujourd’hui pour une priorité du pays, voire «la» priorité.

Il n’est plus question de lâcher prise. C’est la principale leçon à tirer du discours royal du 20 août dernier. Un discours dans lequel le Souverain a opté pour la franchise en allant droit au but, considérant que l’éducation doit être une locomotive du développement humain. Ce même développement humain dont le Roi a fait son cheval de bataille depuis 14 ans déjà, notamment via l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain). «Mais le chemin à parcourir reste long et ardu pour que ce secteur puisse remplir son rôle de locomotive du développement économique et social.

Car, en effet, la question pressante qui demeure posée est la suivante: comment se fait-il qu’une frange de notre jeunesse n’arrive pas à réaliser ses aspirations légitimes aux niveaux professionnel, matériel et social?», a précisé Sa Majesté le Roi pour relever ensuite les dysfonctionnements et les «multiples difficultés et problèmes» auxquels le secteur de l’éducation est confronté, notamment l’inadéquation flagrante entre les programmes et cursus adoptés et les exigences du marché du travail.

Que faire alors?

Il s’agit d’une situation qui ne permet plus de taire une réalité qui, à la longue, finira par ronger toute la société, ses valeurs et ses composantes. Il fallait donc s’arrêter sur ce qui ne marchait plus et «marquer une halte pour un examen de conscience objectif permettant d’évaluer les réalisations accomplies et d’identifier les faiblesses et les dysfonctionnements existants». «Un examen de conscience» qui impliquerait, d’abord, une dissociation des stratégies générales de la nation des conflits partisans ou politiciens. C’est dire qu’il s’agira de consolider les politiques mises en place par les différents gouvernements pour aboutir, suite à un travail collectif et de longue haleine, à une réelle stratégie en la matière qui répondrait efficacement aux aspirations et attentes des Marocains et des jeunes en particulier.
Dire ainsi qu’il s’agissait d’une critique au travail de l’actuel gouvernement en la matière, c’est réduire toute la teneur d’un discours «historique» qui a mis le doigt sur la réalité de l’éducation et qui appelle à la mise en place d’une réelle vision stratégique en la matière.
Il est cependant des messages qu’on ne peut ignorer. L’un, que le Souverain a adressé à l’Exécutif, concerne les dysfonctionnements existants au niveau de la mise en œuvre des textes constitutionnels. L’autre est destiné aux acteurs politiques.
Depuis quelques années déjà, l’enseignement public a perdu son éclat d’antan en faveur d’autres pratiques trop onéreuses mais peu rentables. En rappelant qu’il avait lui-même suivi les programmes et cursus de l’école publique marocaine, avant de suivre des études universitaires à la Faculté de droit de Rabat, le Roi a voulu réhabiliter l’enseignement public creuset de la réelle richesse du Maroc qui n’est autre que ses ressources humaines.

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Il n’y a pas de sot métier

Le discours consacré à la politique de l’enseignement au Maroc, prononcé par SM le Roi Mohammed VI à l’occasion de la Révolution du Roi et du peuple, est d’une grande importance, témoignant ainsi des inquiétudes du Souverain au sujet de la politique actuelle de l’éducation au Maroc et de la priorité que Sa Majesté accorde à ce sujet. Le discours du 20 août a ouvert un nouveau chantier et pas des moindres, puisqu’il s’agit de l’éducation, considérant qu’en l’absence d’une véritable politique éducative inscrite dans la durée, il demeurera impossible de résoudre différents problèmes économiques et sociaux auxquels le Maroc est confronté.
Feuille de route ou tableau de bord, le discours a inventorié l’ensemble des maux dont souffre aujourd’hui le système public d’enseignement et de formation du pays. Il ne s’agissait pas d’une simple prise de conscience, mais plutôt d’un appel à une action réelle et cohérente en faveur de l’éducation pour l’avenir des Marocains et du Maroc en marche. Un Maroc où chacun a sa place et son rôle à jouer, quel que soit son statut social ou sa situation. Tous sont responsables et tous se doivent de défendre les valeurs du pays et d’agir. Ce que Sa Majesté a clairement signifié en soulignant: «les Marocains sont tous égaux pour Moi, sans distinction aucune, et indépendamment de leurs différences de situation et d’appartenance. Par conséquent, il n’y a point de distinction entre un président de banque et un chômeur, un pilote de ligne, un agriculteur ou un ministre. Ce sont tous des citoyens ayant les mêmes droits et les mêmes obligations», l’objectif étant d’assurer une orientation juste et équitable et de garantir un avenir meilleur, plutôt que de faire des établissements scolaires de simples «usines de production de chômeurs».
Se félicitant «des résultats positifs» enregistrés dans les domaines de la formation professionnelle et technique et de l’artisanat, Sa Majesté a fait remarquer que ce sont «des domaines qui assurent aux candidats, avec ou sans baccalauréat, une formation spécialisée de deux ou quatre ans, qui offre aux diplômés plus de chances d’accès direct et rapide à l’emploi et d’opportunités d’insertion dans la vie professionnelle». Cela signifie clairement que, dans une réelle stratégie, tout métier a une valeur et requiert des qualités chez le travailleur et qu’il n’existe aucune dévalorisation dans le travail. Ce qui a mené le Souverain à préciser qu’il s’agira, quant à la jeunesse marocaine ayant opté pour cette orientation, «de parachever sa qualification, d’affiner ses connaissances et de lui permettre de travailler dans les nouveaux métiers du Maroc qui accusent un grand déficit en main-d’œuvre qualifiée, tels que ceux de la construction automobile et des centres d’appel, ceux liés à l’aéronautique et d’autres encore», pour relever la nécessité «d’apporter plus de soutien et d’encouragement au secteur de la formation professionnelle. De même, les travaux manuels et les professions techniques, dans leur acception la plus large, doivent être réhabilités».
Il faut aussi tenir compte, à cet égard, de la place privilégiée que ces métiers occupent désormais sur le marché du travail, comme source de revenu importante et moyen de gagner sa vie dignement. «Ce qui est important dans ce domaine, ce n’est ni l’argent, ni la filiation, ni l’appartenance sociale, mais plutôt la conscience vive qui anime chacun de nous et la sincérité de son patriotisme et de son attachement aux intérêts supérieurs de la nation», estime le Roi à cet effet.
D’autre part, le Souverain a appelé à la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives au Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Il a ainsi invité le gouvernement à procéder à l’adoption des textes juridiques relatifs au nouveau Conseil.
Entre-temps, le Conseil supérieur de l’Enseignement (CSE) sera opérationnalisé, «afin d’assurer l’évaluation des réalisations accomplies dans le cadre de la décennie de la Charte nationale d’Education et de Formation et de se pencher sur ce grand chantier national».
Le travail sera ainsi axé sur la mise en place d’un système éducatif efficient qui assurera la formation et la mise à niveau des ressources humaines pour favoriser leur insertion dans la dynamique de développement. Un chantier qui s’inscrit donc dans la suite logique et chronologique de la Révolution du Roi et du Peuple d’Août 1953 et qui en fait une révolution continue exigeant «la mobilisation de tous». «Elle requiert que chacun s’investisse fortement dans les chantiers de développement, afin de relever les défis actuels et à venir et de concrétiser les aspirations légitimes de nos citoyens», a aussi souligné Sa Majesté.
Ainsi, après le développement humain, c’est aujourd’hui autour de l’éducation. Un nouveau grand chantier lancé et une priorité voulue un levier de développement continu. Le message est clair.

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