2021 | L’an 1 de la reprise, mais optimisme mesuré

Nous n’allons pas commencer l’année 2021 avec pessimisme.

Pas d’optimisme béat, non plus. Ni même celui, quasi machinal, que nous avions l’habitude d’afficher tous les 31 décembre…

2020 est passé par là !

En effet, 2020 nous a pris en traître. Tandis que, «Comme D’hab», nous nous souhaitions le meilleur, les uns les autres, en rêvant chacun à ce que nous espérions réaliser, un virus des plus dévastateurs entamait déjà son œuvre sournoise, partant de Chine pour se répandre dans tout le reste de la planète, avec les dégâts matériels, financiers et pertes humaines, qu’on lui connaît aujourd’hui… Et qui se poursuivent.

Pour 2021, la donne est différente.

Au moins, pour cette nouvelle année, nous savons ce qui nous attend.

Nous savons qu’il faudra poursuivre le combat contre la pandémie et réussir le défi majeur de la vaccination (du moins jusqu’à atteindre l’immunité collective, soit la vaccination de 80% de la population) qui nous permettra un retour progressif à la vie normale.

Mais ce n’est pas tout. Nous savons aussi que les répercussions négatives de cette maudite pandémie sont abyssales et qu’il va falloir relancer à peu près tout: la machine économique, les équilibres budgétaires et financiers, les investissements et projets interrompus, toutes les activités interdites pour cause de risque-Covid… En somme, relancer tout «le système», mais pas seulement… Le relancer en l’améliorant en fonction de toutes les leçons retenues de cette crise sanitaire inédite.

Et nous savons enfin que le peu que nous ayons pu réussir pendant la crise sanitaire et en dépit de ses contraintes, ne doit pas nous inciter à baisser la garde, mais plutôt à rester vigilant, afin de ne rien perdre de ce qui a été acquis.

L’optimisme avec lequel nous accueillons 2021 se nourrit précisément de cela.

Il se nourrit de ce qui a été acquis pendant la crise et qu’il faut préserver -voire développer- davantage.

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Au Maroc, le plan de relance économique mis en place suite aux mois de confinement est sur de bons rails. Les grands projets de la Loi de Finances (infrastructures de base et portuaires, ou ferroviaires…) seront réalisés, malgré la crise, suite à la sortie réussie de l’Etat sur le marché financier international. En ce qui concerne l’investissement, un nouveau concept a été lancé avec le «Fonds d’investissement Mohammed VI» dont une partie est avancée par le Budget général de l’Etat et l’autre fait appel aux investisseurs privés nationaux et internationaux. De même que les derniers succès diplomatiques du Royaume incitent à l’espoir, s’accompagnant de promesses économiques loin d’être négligeables (investissements américains dans le Sahara marocain, partenariats tripartites en Afrique…). Le pays a également engagé une profonde réflexion et large concertation,  pour se doter d’un nouveau modèle de développement. L’importante Commission qui en a été chargée a démarré ses travaux avant la crise sanitaire, s’en est vue freinée, mais en tirera avantage pour des propositions plus affinées…  

Tout cela est acquis et nécessite de rester en «mode mobilisation» et même de redoubler d’efforts pour «transformer l’essai», comme disent les rugbymen.

Etre optimiste en 2021, c’est aussi tout simplement se dire que le pire est derrière nous. Le plus douloureux reste les pertes humaines. Mais, après un an de mesures restrictives, confinement, état d’urgence, fermetures des frontières, paralysie de secteurs économiques pourvoyeurs d’emplois, etc. le temps est venu de la reprise… En passant par la case vaccin, bien sûr.

Il ne nous faut pas être pessimistes, bien que nous sachions parfaitement que la reprise ne sera ni immédiate, ni assurée à tous les secteurs et activités. Hélas plusieurs centaines d’entreprises n’ont pas survécu à cette «annus horribilis».

L’Etat lui-même ne se relèvera pas de sitôt de cette crise sanitaire de 2020.

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Le Gouverneur de la Banque Centrale, Abdellatif Jouahri, qui a une vue d’ensemble sur l’économie, les finances et la monnaie du pays, n’a pas manqué de mettre en garde. Une réelle reprise n’aura pas lieu avant 2023, a-t-il tranché. Plus tôt donc on s’y attèlera, plus tôt on aura de résultats.

Abordée avec optimisme et mobilisation, 2021 sera ainsi l’an 1 de la reprise… Avec, comme horizon, 2023 pour une sortie de crise.

Une année où un autre départ sera pris, celui d’un nouveau gouvernement, 2021 devant être une année électorale complète (communales, préfectorales, législatives…). Comment la classe politique s’y prépare ? La pandémie et ses restrictions n’ont pas permis de «politique show», grands meetings et autre déballage de discours et harangue de foule. La crise sanitaire ayant été gérée par un Comité de veille, composé certes de membres du gouvernement, mais travaillant sous la supervision directe du Roi, ni l’actuel gouvernement, ni les partis politiques qui le composent n’ont brillé par une quelconque initiative. Le Gouvernement, en particulier, mené par le PJD (Parti Justice et Développement, islamiste) semble lasser la population, qui a vu tous les partis islamistes portés au pouvoir par le fameux «Printemps arabe», balayés par les vents de «L’automne arabe»… Sauf au Maroc où ils tiennent encore au pouvoir et où après 10 années à la tête de l’exécutif et 2 mandats, ils semblent déterminés à en briguer un 3ème… Il y a une lassitude à l’égard des Pjdistes islamistes, sans doute, mais ils ont l’avantage d’un électorat discipliné qui vote, quand les autres partis n’arrivent plus à mobiliser leur base. Tout dépendra donc de la capacité des partis concurrents à convaincre leurs adhérents et sympathisants à aller aux urnes.

Nous verrons si l’optimisme vaudra pour cet an1 du futur gouvernement…

Bahia Amrani

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