Les choix du Roi C’est bien plus que la cause de la femme…

Au tout début de son règne, le jeune Roi Mohammed VI avait pris des décisions concernant sa propre vie privée, la vie du Palais royal et, de façon générale, la femme marocaine, qui avaient fait le bonheur de tous les démocrates et modernistes du pays.

Concernant sa vie privée, il y avait eu sa décision de présenter sa future épouse aux Marocains et au monde entier, alors que jusque-là, l’identité de l’épouse du Roi -même mère de ses enfants- était tenue secrète ; son choix d’une fiancée moderne, à la chevelure flamboyante laissée à l’air libre, au moment où une lame de fond tentait d’imposer le port du voile aux quatre coins du pays.

Au Palais royal, dès son accession au Trône, il avait pris cette décision historique de mettre fin à la tradition du harem royal et de laisser ses occupantes rejoindre leur famille.

Quant aux avancées profitant à la femme marocaine globalement, elles tiennent essentiellement dans la réforme des deux codes qui paraissaient jusqu’alors intouchables, sous prétexte qu’ils ont pour fondement l’inattaquable rite malékite, mais qui ont quand même été amendés, grâce à l’implication personnelle du Souverain: le code du statut personnel -ou Moudouwana- et le code de la nationalité (le 1er réformé en 2004, le 2ème en 2006). Ces réformes, au grand dam des gardiens du dogme et néo-fondamentalistes, rendaient à la Marocaine quelque dignité et responsabilité au sein de la famille et -pour ce qui est du code de la nationalité- lui permettaient de transmettre sa nationalité à ses enfants.

Maroc-Espagne, aujourd’hui

A tout ceci, les Marocains ont applaudi très fort, saluant des avancées inédites de la cause de la femme au Maroc.

En réalité, il s’agissait de bien plus que cela… Il s’agissait d’un combat d’une nouvelle nature… De ce même combat qui se livre aujourd’hui dans tous les pays où ont soufflé les vents du printemps arabe et, au-delà, dans tous les pays arabo-musulmans.

Car, qui ne le réalise aujourd’hui ? Le combat pour la défense de la cause de la femme est un combat à double enjeu, ou si l’on préfère, un combat double.

Il y a le combat pour l’amélioration de la condition de la femme et le respect de ses droits. C’est ce premier combat qui est mené depuis des décennies par les féministes de tout bord, depuis que le coup d’envoi en a été donné par les féministes occidentaux.

Mais dans nos contrées, ce combat-là est doublé d’un autre qui concerne, lui, le devenir national ! Il est doublé du combat de la modernité, celui de la résistance aux forces ultra-conservatrices qui, fortes d’un référentiel religieux auquel sont sensibles les masses populaires, se sont lancées à l’assaut des terrains politique, social et culturel.

SM le Roi, préside à Casablanca la 3ème causerie religieuse du mois de Ramadan

Là est le grand tournant qu’a connu la cause de la femme dans nos pays. Défendre la cause de la femme, c’est défendre l’orientation politique moderniste de l’Etat.

Ce sont deux engagements parallèles.

En faisant les choix qu’il a faits au début de son règne, le Roi Mohammed VI avait bien ce postulat en tête, concernant son pays. Aujourd’hui encore, c’est sur lui et son arbitrage que les modernistes comptent pour défendre les acquis et empêcher tout éventuel dérapage, y compris un éventuel débordement des islamistes au pouvoir, sur leur droite, par des fondamentalistes moins accommodants avec les libertés, voire des salafistes jihadistes dont les cellules dormantes ou actives sont régulièrement démantelées.

Quant aux autres pays de la région, les luttes interminables du printemps arabe leur font, de plus en plus, prendre conscience des enjeux. Restons attentifs à l’évolution de la situation chez eux. Aussi bien la situation de la femme que celle de l’orientation politique du pays… Puisqu’elles sont liées.

,

Voir aussi

Sahara marocain,ONU,Algérie-Polisario,Mauritane,Laâyoune,Dakhla,Nouakchott,Ouargla,Minurso

Sahara-Algérie | «Raid» du Maroc, Minurso et communauté internationale

Et voilà une nouvelle affaire qui laisse perplexes les observateurs des relations Maroc-Algérie: cette affaire …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Captcha Plus loading...