Khalid Baddou, président l’Association marocaine du Marketing et de la Communication

Khalid Baddou, président l’Association marocaine du Marketing et de la Communication

«Le Maroc n’a pas réussi à créer un système qui valorise les compétences»

Selon les statistiques, 30% de la population marocaine est âgée entre 14 et 25 ans. En l’absence de perspectives d’avenir et de modèles de réussite au niveau national, la jeunesse marocaine continue de regarder vers l’étranger. L’Association marocaine du Marketing et de la Communication a réalisé une étude à ce sujet. Son président, Khalid Baddou, nous livre ses principales conclusions.

L’Association marocaine du Marketing et de la Communication que vous présidez a réalisé une étude sur les attentes et les aspirations des nouvelles générations au Maroc. Quelles en sont les principales conclusions?

Cette étude a été l’occasion de relever les attentes, mais aussi les aspirations des jeunes marocains, ceux que nous appelons générations Y et Z. Les jeunes Marocains sont aujourd’hui à la recherche de modèles de réussite au niveau national, pour les adopter comme exemples à suivre.

Parviennent-ils à trouver ces modèles de réussite?

Malheureusement, le Maroc n’a pas réussi à créer un «Star System» qui valorise les compétences et les histoires de succès. Les exemples locaux ou régionaux de création de stars dans le monde de la musique s’avèrent éphémères, voire même contre productifs, puisqu’ils font la promotion de la réussite facile qui, souvent, est limitée au volet matériel.

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En l’absence de modèles locaux de réussite, vers quoi se tournent nos jeunes? 

En l’absence de modèles locaux positifs, les jeunes Marocains s’attachent à leur entourage familial, où ils identifient un parent, un frère ou une tante comme modèle de sacrifice, plutôt que de succès. Côté célébrités, les jeunes prennent comme modèles les stars internationales, notamment les célébrités sportives comme Cristiano Ronaldo et Lionel Messi qui sont en tête de liste. Ainsi, nous avons affaire aujourd’hui à un grand challenge, celui de la création de success stories marocaines qui pourraient être des modèles à suivre pour les jeunes et leur donner l’espoir d’un futur meilleur et prometteur.

Quelles sont vos recommandations, pour répondre aux attentes des jeunes et leur offrir des modèles de réussite sérieux, à suivre?

Les pouvoirs publics et les médias sont appelés à travailler de concert dans le but de créer des histoires de réussite maroco-marocaines. C’est ce que recherchent aujourd’hui les jeunes. Pour leur part, les entreprises doivent faire un travail de fond, pour mieux connaître les jeunes Marocains et les écouter, concernant leurs besoins réels. Nos campagnes publicitaires mettent en avant une jeunesse assez élitiste qui ne représente pas la réalité du Maroc et des citoyens.

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D’aucuns estiment que les études sur les besoins des jeunes se suivent et se ressemblent, sans qu’elles aient le moindre impact positif sur le quotidien de cette catégorie de la population. Qu’en dites-vous?

L’étude que nous avons menée sur les attentes et les aspirations des jeunes marocains est mise à la disposition des décideurs, afin qu’ils puissent revoir leurs politiques mises en place en faveur de la jeunesse marocaine. Aujourd’hui, il est très difficile d’attirer l’attention des jeunes et encore moins de les inciter à adhérer à un projet de société.

Propos recueillis par Mohcine Lourhzal

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