Gazoduc Nigeria-Maroc : Qu’est-ce que c’est au juste ?

Gazoduc Nigeria-Maroc : Qu’est-ce que c’est au juste ?

Le «trans-africain pipeline», ainsi que d’autres projets visant à développer une plate-forme de production d’engrais au Nigeria, sont sans conteste des initiatives stratégiques à forte empreinte Sud-Sud qui donnent la mesure du partenariat naissant entre les deux puissances continentales.

Rabat amorce une orientation stratégique inédite avec le Nigeria, ce grand pays d’Afrique qui se montre de plus en plus conscient des atouts du Royaume pour ouvrir une nouvelle page dans l’intégration économique à l’échelle de la région.

La position géostratégique du Maroc aux portes de l’Europe, en tant que trait d’union entre les grands producteurs d’hydrocarbures africains et le vaste marché occidental, fait déjà du Royaume un acteur incontournable pour le transit du gaz et de l’or noir. Ce grand projet, qui ailleurs fait grincer des dents, est un pipeline aux multiples enjeux commerciaux et économiques, mais aussi géostratégiques, d’autant plus qu’il implique tous les pays concernés dans la perspective d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région. Il est donc amplement justifié pour la région qui regorge d’importantes quantités de gaz naturel, dont le Nigeria détient à lui seul 90% des recettes et 30% des réserves continentales. Sans oublier le Ghana et la Côte d’Ivoire qui sont déjà deux producteurs-consommateurs de cette source d’énergie stratégique. Les récentes découvertes d’importants gisements de gaz au Sénégal et au Niger, de même que l’exploitation prochaine de nouvelles découvertes en Côte d’Ivoire et au Ghana, laissent augurer d’un avenir prometteur pour ce projet de gazoduc tant attendu.

Le futur gazoduc, long de 4.000 kilomètres

Concrètement, le partenariat maroco-nigérian ouvre la voie à l’alimentation en énergie aux pays traversés par le futur gazoduc, long de 4.000 kilomètres. Premier du genre, ce projet gigantesque entre le Golfe de Guinée et le Maroc pourra à terme relier également l’Europe, ce gros consommateur des hydrocarbures. Le chef de la diplomatie nigériane, Geoffrey Onyeama, a d’ailleurs souligné l’attachement d’Abuja à une plus grande ouverture sur le marché européen de l’énergie, tout en mettant à profit les affinités et la complémentarité développées avec le Royaume et les pays d’Afrique de l’Ouest. Le Maroc contribuera particulièrement au développement de pôles industriels intégrés dans la sous-région, dans des secteurs tels que l’industrie, l’agro-business et les engrais, afin d’attirer des capitaux étrangers. Il sera surtout question d’améliorer la compétitivité des exportations et de stimuler la transformation locale des ressources naturelles disponibles pour les marchés nationaux et internationaux.

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Cette plate-forme de coopération Sud-Sud tend vers la création de joint-ventures susceptibles de placer toute cette zone sur le chemin d’une croissance plus forte, profitant des complémentarités et des synergies durables, fondées sur des approches inclusives. Une telle vision illustre à bien des égards la stratégie agissante, solidaire et intégrée du Roi Mohammed VI en direction de l’Afrique avec, au premier plan, le développement d’un modèle de coopération économique mutuellement bénéfique et l’amélioration des conditions de vie des citoyens africains.

Hamid Dades

Maroc, Europe et mégaprojet

Le Gazoduc, qui reliera le Nigeria et le Maroc, permettra à plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest d’accéder à la prospérité économique et à l’autonomie énergétique et agricole. Ces deux facteurs, ajoutés au développement humain du continent pour lutter contre les inégalités, fondent la vision du Roi du Maroc. En atteste aujourd’hui le développement exceptionnel du Maroc, basé sur des innovations technologiques. C’est dire que l’Europe se doit de prendre la mesure de ce changement et mettre à profit le rôle stratégique du Maroc. Le Royaume est devenu un hub pour les échanges euro-africains, en matière économique, mais également en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. La politique africaine du Maroc démontre que des réalités nouvelles se font jour sur le continent. Elle impose à l’Europe d’agir avec responsabilité et ne pas être absente de cette nouvelle page de l’histoire du monde qui est en train de s’écrire. L’Europe a tout à gagner à préserver et approfondir la relation stratégique qui la lie au Maroc. Elle ne peut ignorer les changements historiques que connaît en ce moment l’Afrique. Le Maroc et son Roi s’y sont investis, certes, mais dans un esprit fédérateur et pour des projets gagnant-gagnant.

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HD

L’Afrique de l’Ouest à l’ère de la renaissance

Le Gazoduc Nigeria-Maroc va surtout résoudre le problème d’approvisionnement en énergie qui se pose avec acuité pour bon nombre de pays de cette région d’Afrique, notamment la Guinée Bissau. Ce mégaprojet fédérateur et bénéfique pour toute l’Afrique de l’Ouest est aussi une véritable opportunité de coopération Sud-Sud. L’importance de ce projet, techniquement faisable et qui concerne principalement le secteur gazier qui demeure très compétitif par rapport au pétrole, vient essentiellement de son impact qui sera très bénéfique pour toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal est aussi ouvert à ce projet qui résoudra un certain nombre de problèmes liés à l’approvisionnement en énergie dans la région. D’habitude, le flux d’échange dans ce domaine prend une dimension Sud-Nord, alors que le projet du gazoduc entre le Nigeria et le Maroc s’inscrit pleinement dans une approche de coopération et de partenariat Sud-Sud. Le projet est aussi une initiative inédite à même de contribuer à améliorer le secteur des hydrocarbures et des énergies dans la sous-région et en Côte d’Ivoire. Il s’agit de mesures concrètes prises dans le but d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région, servant ainsi de base pour la création d’un marché régional compétitif de l’électricité, susceptible d’être relié au marché européen de l’énergie et de développer des pôles industriels intégrés dans la sous-région dans les secteurs de l’industrie, l’agro-business, les engrais…, afin d’attirer des capitaux étrangers. Ce projet se fixe également pour objectifs d’améliorer la compétitivité des exportations et de stimuler la transformation locale des ressources naturelles largement disponibles pour les marchés nationaux et internationaux.

HD


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