Attijariwafa bank : Un modèle bancaire diversifié et résilient

La conférence organisée par le Groupe Attijariwafa bank pour la présentation de ses résultats financiers au terme du premier semestre 2019, aura été une occasion pour le management de répondre à un ensemble de questions concernant les réalisations du groupe, mais aussi sur les perspectives de cette année, tant sur le plan international  et continental que sur le plan national.

Le grand oral du PDG du groupe, Mohamed El Kettani, était ainsi une occasion pour passer au peigne fin l’activité et les comptes au 30 juin 2019, tels qu’arrêtés lors du dernier Conseil d’administration.

El Kettani a ainsi d’emblée relevé que grâce à sa stratégie de diversification des métiers et des géographies et à sa politique rigoureuse en matière de gestion des risques, Attijariwafa bank affiche au titre du premier semestre 2019 des résultats en progression.

La progression est certes un signe qui a toujours marqué l’activité du groupe, sauf que cette année, elle a été enregistrée «dans un environnement marqué par des conditions macroéconomiques défavorables dans plusieurs pays de présence», a précisé El Kettani.

Faisant ainsi parler les chiffres, le PDG a relevé un produit net bancaire qui s’est établi à 11,8 MMDH en croissance de 4,3%. Une croissance due notamment à une progression soutenue de la contribution de la Banque au Maroc, en Europe et Tanger Offshore (+11,4%).

Le résultat d’exploitation s’est aussi accru de 6,7% à 5,4 MMDH, a-t-il relevé, notant que cette croissance a bénéficié d’une hausse maîtrisée des charges d’exploitation (+5,0%) et de l’amélioration du coût du risque (-11,0%). Rapporté aux encours de crédits, le coût du risque consolidé baisse à 0,54% (-0,1 point par rapport au premier semestre 2018), a-t-il aussi souligné.

Le résultat net part du Groupe ressort à 2,9 MMDH en amélioration de 4,9%. Hors éléments exceptionnels, le résultat net part du Groupe aurait progressé de 9,8%.

Sur un autre registre, El Kettani a fait savoir qu’Attijariwafa bank entame la dernière ligne droite d’implémentation de son plan stratégique «Energies 2020». Ce plan de transformation, qui mobilise plus de 800 collaborateurs autour de 105 projets regroupés en 27 programmes stratégiques, a d’ores et déjà permis des avancées importantes en termes de digitalisation, de développement des paiements électroniques, de transformation du modèle de relation et de l’expérience client et de développement du capital humain du Groupe.

Pour ce qui est du financement de l’économie et l’accompagnement des clients, le PDG a noté qu’Attijariwafa bank poursuit sa politique volontariste d’accompagnement des PME, des TPE et des ménages dans ses différents pays de présence, de promotion des échanges internationaux et des investissements croisés entre les pays africains tout en consolidant son leadership dans la grande entreprise et le financement des projets d’infrastructure.

«À ce titre, l’année 2019 a été marquée par la multiplication des initiatives et des événements en faveur de la TPME et le renouvellement des engagements du Groupe pour la distribution en 2019, au Maroc, de 27 MMDH de nouveaux crédits au bénéfice de cette clientèle» a souligné El Kettani.

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Pour ce qui est de la filiale participative du groupe, en l’occurrence Bank Assafa, le PDG a précisé que cette dernière a confirmé, au cours des six premiers mois de 2019, son leadership, notant que la banque participative du groupe a octroyé 825 MDH de crédits Mourabaha et détient 51 % de parts de marché financement. Le réseau de la banque s’est, quant à lui, étoffé à 37 agences.

Par ailleurs, le Groupe a organisé les 14 et 15 mars 2019 la 6ème  édition du Forum International Afrique Développement sous le thème «Quand l’Est rencontre l’Ouest». Ce rendez-vous africain annuel qui promeut la coopération économique africaine a connu la participation de 2 000 entreprises et la tenue de 5.000 rencontres d’affaires.

Quant à la consolidation de son engagement en tant que banque responsable et citoyenne, le PDG a fait savoir que, sous l’impulsion de son actionnaire de référence Al Mada, la banque poursuit son soutien à l’entreprenariat, à travers la mobilisation, depuis 2015, de 1.400 collaborateurs bénévoles en partenariat avec l’association Injaz Al-Maghrib dispensant 20.809 heures pour 34.935 bénéficiaires dans les collèges, les lycées publics et les universités au Maroc.

Par ailleurs, a-t-il aussi relevé, et dans le cadre du déploiement de sa vision sociale pour le développement de la TPE, Attijariwafa bank a ouvert son 8ème centre Dar Al Moukawil dans le but d’accompagner et de conseiller les jeunes entrepreneurs.

Enfin, le Groupe a lancé en 2019 une campagne «7 millions d’éco-gestes» invitant les collaborateurs à s’engager dans une démarche proactive et innovante en faveur de la préservation de l’environnement.

Cet engagement éco-citoyen vise notamment à réduire la consommation d’électricité et les émissions CO2, préserver l’eau, économiser le papier, trier et recycler les déchets. Il vient compléter la politique environnementale du Groupe et son action proactive dans le financement des énergies renouvelables et de la transition énergétique. Une démarche récompensée par l’obtention, le 27 février 2019, de l’accréditation du Fonds vert pour le climat des Nations Unies, en tant qu’intermédiaire pour les financements verts en Afrique, a conclu Mohammed El Kettani.

Pour sa part, le directeur général délégué du pôle finances, technologie et opérations, Ismail Douiri, a axé son intervention sur la rentabilité financière qui, a-t-il précisé, se maintient aux meilleures normes (RoE: 14,6%, RoA: 1,3%) en dépit de la forte augmentation des fonds propres consolidés à 51,1 MMDH soit +12,1%.

Le groupe a-t-il aussi fait savoir, a réalisé au premier semestre 2019 un résultat net part du groupe (RNPG) de 2,9 MMDH, soit une hausse de 4,9% par rapport à la même période un an auparavant. Le

Le résultat net consolidé a aussi affiché une croissance de 1,1 % à 3,5 MMDH au titre de la même période. Et d’expliquer que ce résultat a été tiré par la Banque au Maroc, en Europe et Tanger Offshore (+19,6%). La banque au Maroc s’est ainsi distinguée par une accélération de 22%. Les autres filiales n’ont, quant à elles, pas connu le même éclat. En effet, a dit Douiri, la banque de détail à l’international a vu sa croissance reculer de 14,7%.

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Les spécificités de chaque pays et région ont eu raison des activités de chaque filiale. Les restrictions sur les réglementations de change, notamment, ont eu raison des performances de certaines banques. Par ailleurs, la filiale tunisienne a été affectée par le mauvais comportement de la devise tunisienne (-15%) et ceci malgré sa bonne performance commerciale. L’entité égyptienne a subi une baisse des taux, ce qui a comprimé ses marges.

La zone CEMAC, confrontée à la crise du pétrole, a limité l’octroi de crédits, grevant ainsi les performances de la banque, a précisé Douiri. Et, revenant sur les éléments exceptionnels ou impactant les comptes pour la première fois, il a cité l’entrée en vigueur du nouvel impôt sur la cohésion sociale au Maroc, les retraitements IFRS relatifs à l’impact sur le compte de résultats de la décote consentie aux salariés au titre de l’augmentation de capital qui leur a été réservée en décembre 2018 et l’entrée en vigueur de la norme IFRS 16.

Ismail Douiri a également insisté sur le fait que le groupe poursuit sa politique volontariste d’accompagnement des PME, des TPE et des ménages dans ses différents pays de présence, de promotion des échanges internationaux et des investissements croisés entre les pays africains, tout en consolidant son leadership dans la grande entreprise et le financement des projets d’infrastructure.

HD

Petites phrases du top management

– «Il faut régénérer la croissance économique et cela doit se faire à travers l’entreprise, notamment la TPE». M. Kettani

– «Nous avons accompagné 120.000 dossiers TPE, 21.000 auto-entrepreneurs et une cinquantaine de startups FinTech. C’est notre fierté. 81% des fournisseurs de Attijariwafa bank sont des TPME». M. Kettani

– «La croissance des crédits est supérieure à la croissance des dépôts. Nous suivons ces cours et nous restons vigilants. Mais nous ne réagissons pas en limitant les crédits. Nous nous penchons plutôt sur les dépôts…». I. Douiri

– «Dans la région CEMAC, la réglementation des changes est devenue plus sévère. Pour toutes les opérations, il faut passer par la banque centrale et il y a des lenteurs… En Afrique de l’Ouest, c’est différent. On a juste interdit l’interbancaire, en termes de devises. Et la Banque centrale est très rapide. Mais la situation va probablement s’arranger dans la région CEMAC. Il y a une recherche de solution aux problèmes apparus avec cette nouvelle réglementation». I. Douiri

– «Le digital commence à connaître des progressions à 3 chiffres. Il faut en tenir compte. Régénérer les plateformes marocaines, c’est conforter les réserves de changes…». M. Kettani

– «Nous croyons dans les capacités de l’Egypte. Les manifestations n’y changent rien. Aujourd’hui, il y a des manifestations partout. C’est un mode d’expression courant. Demain, il y en aura d’autres. On ne sait pas lesquels. Cela n’empêche pas de travailler». M. Kettani

– «S’agissant des dépôts à terme, nous perdons des marchés volontairement. C’est nous qui le voulons…». I. Douiri 

BA

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