Patronat : Alj, le nouveau Président de la CGEM annonce…

Patronat : Alj, le nouveau Président de la CGEM annonce…

Tirant sa force de frappe et sa légitimité de l’écrasante majorité qui l’a conduit à la tête de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, se dit prêt à «défendre la Fédération et les adhérents, à savoir toutes les PME PMI, toutes les entreprises qui constituent la CGEM» et par là «défendre notre économie avec toute la force et toute l’énergie qu’on peut avoir».

En effet, c’est par un score de 96,18% que le binôme Chakib Alj et Mehdi Tazi ont été élus, mercredi 22 janvier2020, respectivement aux postes de président et de vice-président général de la CGEM pour le mandat 2020-2023.

Un mandat qui revêt un caractère particulier en ce sens qu’il  coïncidera avec une période riche en événements au niveau national, notamment l’adoption d’un nouveau modèle de développement, les élections, l’avènement d’un nouveau gouvernement…

De plus, le nouveau Patron des patrons a du pain sur la planche. «Nous avons des problèmes à solutionner, notamment le financement des PME, la compétitivité des industries le problème de formation professionnelle, donc il y a beaucoup de chantiers…», a-t-il déclaré suite à son élection, assurant que «… nous allons démarrer dès demain et mettre notre programme en marche».

Un programme qui s’attaquera aux priorités et aux urgences dont Alj relève notamment le fait de «redonner confiance aux gens, aux industriels et aux entreprises pour démarrer une nouvelle ère de développement afin de sortir de cette spirale négative vers une nouvelle vision positive pour faire repartir l’investissement productif qui crée la richesse et l’emploi».

Dans ce sens, il a précisé «nous allons aussi nous inscrire dans la dynamique insufflée par Sa Majesté le Roi, par ses hautes instructions, de revoir le modèle de développement du pays, notamment le développement économique qui est un signal positif pour notre économie».

Etat des lieux

Avec 95% du tissu économique du pays, il n’est plus à démontrer que les TPME constituent, aujourd’hui, le centre névralgique de l’économie marocaine. Elles ont un rôle fondamental dans la création de richesses et d’emplois. Mais, relève Alj «nos TPME ont plusieurs défis à relever dont l’accès au financement bancaire, ce qui représente un frein à leur développement. L’insuffisance de trésorerie est d’ailleurs la principale cause de faillite des entreprises».

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Dans ce sens, le président de la CGEM relate le Programme Intégré d’Appui et de

Financement des Entreprises dont la CGEM a signé des conventions de mise en œuvre  devant Sa Majesté le Roi, précisant qu’il «nous apporte des solutions». Solutions touchant au financement bancaire. Ce dernier estime Alj «devrait être complété par les autres modes de financement alternatifs, comme le capital-investissement, le capital-risque, le crowdfunding ou encore les Business Angels. Une réglementation plus adaptée concernant ces modes de financement devrait voir le jour pour permettre leur développement et compléter ainsi le dispositif bancaire». En effet, les règles prudentielles auxquelles sont soumises les banques ne leur permettront pas de financer un tissu d’entreprises qui sont par nature sous-capitalisées.

«Nous avons le devoir collectif de créer les outils de financement adéquats pour notre économie, pour intégrer les entreprises non éligibles aux financements bancaires, tout cela sans réduire l’immunité bancaire de notre pays».

La CGEM a toujours œuvré et œuvrera encore, pour que l’accès au financement soit facilité pour les TPME. «Nous le faisons non seulement à travers les opérations de promotion et de vulgarisation avec nos partenaires comme Bank Al

Maghrib, le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) ou la Caisse Centrale de Garantie (CCG), mais aussi en travaillant sur des chantiers impactant comme celui des délais de paiement», relève encore Alj.

Ce dernier a réitéré l’engagement et la mobilisation de la CGEM aux côtés de ses partenaires, pour accompagner la mise en œuvre et la réussite des différentes initiatives lancées. «Nous ne ménageons aucun effort pour remplir notre devoir d’informer et d’inciter les entreprises à reprendre goût en l’un des actes les plus nobles de l’activité socio-économique, celui d’entreprendre, et de le faire en toute confiance» a-t-il précisé.

Rétablir la confiance permettra de redonner aux entreprises marocaines leur place de locomotive de développement socio-économique. Il s’agit, selon Alj, de «lever les barrières à la croissance pour ces entités de toute taille et de toute région, à travers une reconquête du marché national, l’investissement dans le formel et la maîtrise de l’ouverture du marché. Il faut également mettre en place un environnement favorable aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), ouvrir de nouvelles tendances pour les entreprises du Royaume et développer leur compétitivité pour être à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui et demain».
Il est également question de «lever les freins au développement de nos entreprises, à savoir, l’accès au financement, les délais de paiement, l’ouverture à l’international, la mise à niveau de nos entreprises. Il faut intégrer la révolution numérique, tendre vers une économie plus solidaire, économiquement efficace, sans oublier la parité».

Larbi Habchi, membre du Bureau exécutif de la Fédération Démocratique des Travailleurs.

Pour arrêter son programme, le binôme Chakib Alj- Mehdi Tazi, avait effectué une cinquantaine de rencontres pour sonder les attentes des fédérations sectorielles et les antennes régionales de la CGEM. La feuille de route portée par le tandem Alj-Tazi s’articule autour de quatre blocs: levée des contraintes pesant sur les entreprises, ouverture de nouveaux marchés,  renforcement de la compétitivité des entreprises, amélioration de l’efficacité de la CGEM.

«Nous militons pour que les industriels reconquièrent le marché marocain et pour cela, il faut relever trois défis: les marchés publics sont un levier de croissance pour nos entreprises. C’est à travers ces marchés qu’elles accèdent à l’expertise nécessaire pour se développer ensuite sur un marché bien plus grand: le marché mondial», souligne à cet effet Alj.

Le challenge sera maintenant d’activer la préférence nationale au profit de l’entreprise marocaine et de veiller à ce que les 30% de la commande publique promis par le gouvernement soient effectivement réservés à la PME, aux auto-entrepreneurs et aux coopératives. Il s’agit également d’utiliser les mêmes outils que les pays concurrents.

Plusieurs autres chantiers attendent le nouveau président de la CGEM notamment la révision du code du travail dans le sens d’une plus grande flexibilisation, l’adoption du projet de loi sur la grève, la refonte des contrats spéciaux de formation, la mise en œuvre de nouveaux instruments de financement de l’entreprise, l’intégration de l’informel… Autant de priorités qu’il faudra accélérer avant 2021. Année où, exceptionnellement, toutes les élections auront lieu en même temps, d’où, tous les interlocuteurs du patronat risquent d’être pris par les préparatifs des élections qui devraient avoir lieu en octobre 2021. Il faut donc courir et tout faire «vite et bien», à commencer par la constitution des instances de la Confédération qui devraient connaître bien des changements selon certaines indiscrétions.

LR

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