Nizar Baraka : La Force tranquille

Nizar Baraka : La Force tranquille

Ses amis le qualifient de «Force tranquille». C’est désormais cet ancien ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka, qui guidera les Istiqlaliens, s’il est élu, vers la réconciliation et le renouveau. En effet, Nizar Baraka plaide pour la réconciliation globale des Istiqlaliens et le renouveau du parti.

C’est officiel, Nizar Baraka est candidat au Secrétariat général du Parti de l’Istiqlal. Il en a fait personnellement l’annonce, lundi 25 septembre à Rabat, devant un parterre de cadres, de militants, de parlementaires et de représentants des médias, venus très nombreux l’entendre décortiquer son projet de gouvernance au Secrétariat général.

Sa grande ambition, il l’a soulignée maintes fois: rendre au Parti de l’Istiqlal son éclat, sa crédibilité et la confiance dont il jouissait parle passé.

La Force tranquille

Lors de cette rencontre, Nizar Baraka était calme et détendu. Comme d’habitude d’ailleurs. Sans doute pourquoi ses amis istiqlaliens le qualifient de «Force tranquille». Il a présenté les grands axes de son programme politique: œuvrer à renforcer la réconciliation et consolider la démocratie, la cohésion et la démocratie interne au sein du parti lors du 17ème Congrès général (29 septembre 2017). Il s’agit aussi de clarifier l’image et le positionnement du parti, de consolider l’identité istiqlalienne, de valoriser et enrichir le référentiel idéologique et les valeurs qui caractérisent le parti, d’adopter une gouvernance interne, d’œuvrer à une répartition équitable de la richesse, de lutter contre la corruption et enfin d’aboutir à une réconciliation globale, basée sur la sincérité et l’autocritique et de restaurer la confiance dans la capacité de l’Istiqlal à gérer les conflits internes.

Stratégie nationale de formation

S’agissant de la formation et de la formation continue, partisane et politique, Baraka a proposé (une première!) l’élaboration d’une stratégie volontariste de formation au sein du Parti de l’Istiqlal avec, pour objectif, de former des cadres du parti capables, a-t-il dit, de prendre des positions, d’encadrer et de servir les citoyens. Parmi les autres objectifs proposés par Baraka, l’élaboration d’une vision prospective basée sur les valeurs, le référentiel et l’expertise istiqlaliens, en plus de l’installation des instances consultatives internes, nationales et régionales. Autre point important du projet de gouvernance de Nizar Baraka: restaurer les relations avec les partenaires politiques, la société civile et les autres forces vives de la nation et conclure des alliances partisanes et politiques au niveau national.

17ème Congrès de l’Istiqlal : Le congrès de la discorde

Fidèle à lui-même

L’actuel Secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, le très controversé Hamid Chabat, a occupé une place de choix dans la conférence de presse de Nizar Baraka. Ce dernier, fidèle à lui-même, a été plutôt tendre avec Chabat, même si celui-ci l’avait traité de candidat télécommandé. «Il est nécessaire, a dit le candidat au secrétariat général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, de ne pas confisquer le droit de qui que ce soit au secrétariat général du Parti». Et de réitérer sa position: «Je n’ai pas demandé à Chabat de renoncer à son droit de se porter candidat au Secrétariat général du parti. L’essentiel est que, après le Congrès, nous revenions à l’unité nécessaire à l’Istiqlal».

Quatre années de calvaire

Pour les Istiqlaliens, leur 17ème Congrès marque un tournant décisif dans leur vie et celle du parti. «Nous avons vécu quatre années de calvaire avec Hamid Chabat. Les Istiqlaliens méritent aujourd’hui ce qu’il y a de mieux», nous a confié un militant istiqlalien qui a requis l’anonymat». Un membre du Comité exécutif du parti a souligné de son côté: «Il faut reconnaître que ces quatre années n’ont pas que du négatif. Elles nous ont permis de comprendre qu’aujourd’hui, ce ne sont plus les politiques qui décident de l’avenir des Istiqlaliens». Ces derniers ne comprennent toujours pas le pourquoi du retrait de l’Istiqlal de la majorité gouvernementale. Ils reprochent donc à Chabat d’avoir géré le parti, quatre années durant, en l’absence de toute démocratie interne.

L’unité de l’Istiqlal

Nizar Baraka a appris la leçon, il opte donc pour la nécessaire unité au sein du parti, la démocratie interne et la réconciliation des Istiqlaliens pour, a-t-il dit lors de la conférence de presse, «consolider l’identité istiqlalienne et enfin rétablir la confiance et réhabiliter la politique dans sa capacité à représenter et à servir le citoyen». Aussi, a souligné Baraka, notre projet de gouvernance est-il venu à point nommé pour garantir un nouvel élan au Parti de l’Istiqlal. Il est aussi le fruit d’une concertation participative avec, pour objectif, de clarifier la feuille de route qui permettra d’améliorer le parcours de l’Istiqlal et de crédibiliser à nouveau la chose politique au Maroc. Une vision nouvelle et claire s’impose donc, a reconnu Nizar Baraka, «pour que les citoyens qui ont déserté la politique nous renouvellent leur confiance».

Entretien avec Adil Benhamza, du Parti de l’Istiqlal

Les absents ont toujours tort

Parmi les Istiqlaliens qui ont brillé par leur absence, Abdallah Bekkali, Abdelkader El Kihel, Adil Benhamza, Mohamed El Ouafa et M’hamed El Khalifa. D’autres au contraire ont tenu à marquer par leur présence leur loyauté au nouveau candidat: Yasmina Baddou, Taoufiq Hjira, Omar Hjira, Abdelouahad El Fassi, Noureddine Modyane (Président du 17ème Congrès du parti), Latifa Bennani Smires, Hamdi Ould Errachid (celui-ci serait le sauveur de la crise financière dans laquelle se débat le parti qui peinerait à financer l’organisation du prochain Congrès) et d’autres…

L’empreinte de Hjira

C’est, reconnaît-on, Taoufiq Hjira (Président du Conseil national de l’Istiqlal) qui a été l’artisan d’une rencontre entre Baraka et Chabat. Il a organisé, pour ce faire, un dîner chez lui. Nizar Baraka et Hjira l’ont confirmé aux médias lors de la conférence de presse. La réconciliation est un terme cher à Baraka.

La réconciliation globale

«Notre objectif premier, a reconnu Baraka, est la nécessaire réconciliation globale avec une reconnaissance des erreurs». Il s’est solennellement engagé à la mise en œuvre de cet objectif. Viendra ensuite une gouvernance effective et de nouvelles méthodes de gestion.

Mohammed Nafaa

Nizar Baraka au «Reporter»: «Notre projet de gouvernance repose sur 5 axes»

«L’objectif de cette rencontre est, aujourd’hui, de présenter le programme, le projet de gouvernance. En fait, c’est un projet, plus qu’un programme, parce qu’il répond en réalité à un objectif qui est le côté participatif. Cet objectif vise à acter cinq axes. Le premier est celui de la réconciliation Le second est celui d’une nouvelle vision de l’action politique Le troisième porte essentiellement sur le renforcement et l’efficacité de la gouvernance Le quatrième, c’est travailler et faire en sorte que l’on soit au service du citoyen. Le cinquième, enfin, c’est rétablir le rôle du politique en agissant et en apportant des alternatives, de même qu’en mettant l’accent sur la pensée».

Propos recueillis par Mohammed Nafaa

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