Maroc-France : De la volonté et beaucoup (trop?) d’optimisme

Maroc-France : De la volonté et beaucoup (trop?) d’optimisme

Le Forum économique Maroc-France, tenu sous le thème «Bâtir les ponts pour la croissance et l’emploi», à l’occasion de la 13ème rencontre de haut niveau Maroc-France, aura été l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement des différents chantiers de développement  codirigés par les deux pays, ainsi que sur les enjeux et perspectives du co-développement en Afrique, les défis de l’urbanisation et du développement durable dans la coopération franco-marocaine, la réussite du développement agro-industriel inclusif et la révolution digitale et l’entrepreneuriat.

Il en ressort que le Maroc et la France confirment aujourd’hui leur ambition de construire deux économies compétitives, innovantes et engagées dans des relations équilibrées.
A ce titre, la France s’est déclarée disposée à accompagner le Maroc dans le processus de renouvellement de son modèle de développement économique.
Déterminés à accroître la compétitivité de leurs économies, les deux pays réaffirment la nécessité de mettre en place un cadre général des affaires, favorable à la promotion des échanges et des investissements, mettant l’accent sur la nécessité de faciliter les démarches administratives et l’accès des citoyens aux services publics, grâce notamment au développement des initiatives en faveur du gouvernement électronique.
Le Maroc et la France ont également réitéré leur engagement en faveur du soutien aux PME et de la promotion de l’entreprenariat à travers, notamment, l’appui au développement du statut de l’auto-entrepreneur au Maroc.
De nouveaux secteurs, comme la santé, le développement des infrastructures urbaines ou l’agro-alimentaire sont propices au renforcement des échanges bilatéraux. L’initiative de l’AFD (Agence française de Développement) en faveur du développement de l’e-santé et du Partenariat Public Privé dans le domaine de la santé contribuera à créer un environnement économique favorable.
Dans le domaine agricole, la France a réitéré son soutien aux plans Maroc Vert et Halieutis et au dispositif de modernisation des industries du secteur de la pêche, ainsi que son souhait d’intensifier les projets bilatéraux de coopération en matière de savoir-faire et d’équipements.
A cet effet, les deux pays vont préparer le renouvellement de l’accord-cadre de coopération dans les domaines de l’organisation et du pilotage des filières agricoles et halieutiques.
La France et le Maroc continueront par ailleurs à coopérer dans le secteur des transports, comme en témoigne notamment la signature de deux déclarations d’intention pour renforcer la coopération dans les domaines maritime et portuaire et contribuer au développement de l’industrie navale au Maroc.

Dans le domaine du transport routier international, Rabat et Paris ont également convenu de réexaminer le niveau des quotas d’autorisation de transport international routier entre le Maroc et la France et de réunir, à cet effet, la Commission mixte en matière de Transport International Routier entre les deux pays. Cette réunion se tiendra à Paris au premier trimestre 2018.

Promotion de la R&D | La CGEM et MAScIR joignent leurs efforts

Cap commun sur l’Afrique

L’économie marocaine offre une plate-forme pour les entreprises françaises voulant investir en Afrique, notamment dans les domaines ayant trait aux services, à la finance et au commerce. La France exprime clairement aujourd’hui l’importance de l’Afrique dans les relations franco-marocaines, appelant à se départir d’une vision parcellaire du continent africain, au profit d’une approche d’ensemble basée sur la complémentarité entre les entreprises des deux pays, conformément à la responsabilité partagée. La volonté d’enrichir et de développer cette relation, c’est aussi de faire de l’Afrique un nouvel horizon commun.
L’ambition africaine du Maroc est remarquable et remarquée, d’où la France et le Maroc ont beaucoup à gagner à agir ensemble à destination du continent africain et à avancer vers de nouveaux champs de développement économiques et sociaux.
Pour que ce partenariat continue de se construire, trois dimensions essentielles sont à mettre en avant avec, en premier lieu, la dimension africaine.
A cet égard il y a lieu d’encourager les projets associant entreprises françaises et marocaines, dont certaines existent déjà, pour aborder le marché africain qui devrait s’accroître de plus de 1 milliard de personnes d’ici 2050. Cette action doit se faire avec l’appui également des réseaux bancaires des deux pays qui sont solides en Afrique.
Les secteurs de l’agro-alimentaire et du tourisme, dans lesquels les deux pays sont forts et les filières électroniques et automobiles qui se sont développées sont notamment des secteurs qui répondent aux besoins de l’Afrique.
Dans l’agro-industrie, les capacités de recherche, d’innovation, de compétences, d’opérateurs français leaders mondiaux du secteur, combinées aux acquis du Plan Maroc Vert qui a contribué à bâtir un modèle de développement agro-industriel inclusif et tourné vers l’export, peuvent déboucher sur des projets innovants et créateurs de valeur et d’emplois.

Beaucoup de secteur d’activité, plusieurs filières, mais aussi autant de projets qui sont de nature à booster les relations maroco-françaises et à contribuer à édifier des ponts d’échange. Ponts qui feront que les entreprises marocaines puissent investir en France. La plate-forme Maroc sera un bon chemin pour l’Afrique, dans le cadre déjà mis en place par les entreprises marocaines au niveau du continent, celui des partenariats «gagnant-gagnant».

S’il est une leçon à retenir de cette rencontre de haut niveau, c’est que les deux parties sont aujourd’hui plus que jamais armées d’une ferme volonté d’aller de l’avant sur plusieurs plans et d’avancer encore plus. Une volonté de parfaire cette relation, tout en restant conscient qu’il est temps et qu’il est impératif de faire mieux et plus.

Polémique : «Elevons un peu le niveau!»

Une volonté doublée d’un optimisme enthousiasmé qui pousse à se demander, compte tenu de la dimension des projets visés et des perspectives de développement escomptées, s’il n’est pas un peu «trop» poussé, vu les ambitions et les moyens qu’on met pour les atteindre!

Hamid Dades

Maroc-France : Nouveau vecteur de développement

Maroc-France : De la volonté et beaucoup (trop?) d’optimisme

Pour Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM, les pouvoirs publics devront aujourd’hui faire des relations Maroc-France un nouveau vecteur de développement. La présidente a ainsi noté l’existence des moyens et des capacités pour réinventer cette relation Maroc-France, mais il revient aux pouvoirs publics, au Maroc comme en France, d’être créatifs, rassurants et audacieux. Elle a également invité les pouvoirs publics des deux pays à mettre en place les mécanismes, pour que les opérateurs économiques soient des acteurs à part entière et le moteur de cette nouvelle dynamique. Dans ce sens, M. Bensalah a indiqué que le Maroc et la France disposent d’un ancrage historique en Afrique et des atouts complémentaires à mettre en commun, relevant que le Maroc consacre les deux tiers de ses investissements directs étrangers (IDE) au continent africain et que les entreprises implantées dans une trentaine de pays opèrent dans un large éventail d’activités, comme le BTP, l’immobilier, l’agro-alimentaire, la banque, l’assurance, les télécoms, l’énergie, la chimie, etc. La présidente de la CGEM a également indiqué que la France est un investisseur historique de taille en Afrique et devrait augmenter de 75% ses investissements sur le continent, au cours des 10 prochaines années,. Elle a fait remarquer que les entreprises françaises opèrent notamment dans la distribution, l’industrie, les services à l’entreprise, ainsi que l’exploitation des ressources. Aux yeux de Bensalah, le Maroc et la France peuvent mettre à profit cette plate-forme d’activités industrielles et commerciales, développées de part et d’autre, pour actionner leurs synergies en Afrique. «L’Afrique sera le futur de la croissance mondiale et ce futur, nous vous proposons d’en être les acteurs responsables en co-investissant dans la construction de ces nouvelles économies, tout en assurant la formation du capital humain local et le transfert de technologie et de savoir», a relevé la présidente à cet effet.

(Voir les avis des participants dans la rubrique «Entretien»)

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