États-Unis | Le Premier ministre japonais se prépare à un tête-à-tête avec Joe Biden

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Le Premier ministre japonais se rend à Washington où il deviendra vendredi le premier dirigeant étranger à s’entretenir en tête-à-tête avec le président américain Joe Biden, les inquiétudes à l’égard de la Chine devant dominer l’ordre du jour.

Yoshihide Suga espère réaffirmer après l’ère Trump l’alliance déjà très forte du Japon avec Washington et permettre aux deux pays de comparer leurs positions envers une Chine de plus en plus affirmée sur la scène internationale.

L’entretien prévu vendredi intervient après la visite de deux hauts responsables américains au Japon en mars et un sommet des dirigeants d’une alliance quadrilatérale regroupant États-Unis, Japon, Australie et Inde, également en mars.

Le message est clair: il s’agit de montrer un front uni face à Pékin à un moment où les inquiétudes sont vives sur ses activités militaires, notamment maritimes, et sur la situation des droits de l’Homme à Hong Kong et au Xinjiang.

À Tokyo, la décision de la Maison Blanche d’adresser à M. Suga la première invitation pour un dirigeant étranger est considérée comme « un signe que les États-Unis accordent une priorité absolue à l’Asie de l’Est dans leur diplomatie », estime Kunihiko Miyake, président du Foreign Policy Institute.

« Cela signifie que Washington partage désormais les préoccupations du Japon concernant un changement spectaculaire de l’environnement stratégique dans l’Est asiatique au cours de la dernière décennie », explique M. Miyake, ancien fonctionnaire du ministère japonais des Affaires étrangères.

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Le Japon s’est montré critique à l’égard du renforcement militaire de la Chine, protestant publiquement contre la présence de navires chinois autour d’îles appelées Senkaku par Tokyo et Diaoyu par Pékin.

Une déclaration commune de MM. Biden et Suga sur la sécurité devrait réaffirmer que ces îles, qui sont administrées par Tokyo, sont protégées par le traité de sécurité nippo-américain.

Les deux parties pourraient également évoquer « l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan » et, selon le Financial Times, Washington voudrait pousser Tokyo à mentionner Taïwan dans une déclaration commune, à un moment où Pékin s’active militairement.

Tokyo pourrait toutefois opter pour une attitude prudente sur les droits de l’Homme, souligne Kyoji Yanagisawa, président de l’Institut international de géopolitique du Japon.

« L’impact de l’intensification des tensions entre les États-Unis et la Chine sur le Japon, voisin de la Chine, sera significatif en termes de sécurité nationale et d’économie », explique-t-il à l’AFP, préconisant un « rôle de médiateur » pour Tokyo.

Semi-conducteurs à l’ordre du jour

La Chine et les États-Unis sont les partenaires commerciaux numéro un et numéro deux du Japon, et Tokyo s’est efforcé ces dernières années d’améliorer les relations diplomatiques avec Pékin.

Si des médias locaux suggèrent que MM. Suga et Biden pourraient exprimer leur « inquiétude » concernant les violations des droits de l’Homme en Chine, il est peu probable que Tokyo soutienne les appels à des sanctions contre Pékin, estime Robert Dujarric, co-directeur de l’Institute of Contemporary Asian Studies au campus japonais de l’Université Temple.

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« Si les États-Unis s’orientent vers des mesures de rétorsion contre la Chine, il y aura peut-être une pression qui ne plaira pas aux Japonais », dit-il à l’AFP. « Ils aimeraient que ce soit les Américains qui s’occupent de la Chine et que eux n’aient pas grand-chose à faire ».

Même si MM. Biden et Suga restent en désaccord sur la manière de s’attaquer au bilan chinois en matière de droits de l’Homme, il y aura d’autres domaines de coopération, notamment le changement climatique et la garantie d’un approvisionnement stable en semi-conducteurs.

Les deux dirigeants envisageraient un accord pour aider à surmonter la pénurie actuelle de certains composants électroniques et éviter une production centralisée, notamment en Chine.

Ce voyage sera également l’occasion pour M. Suga de renforcer sa crédibilité au Japon, où sa cote de popularité est fragile en raison de la gestion des infections au coronavirus et de la lenteur de la campagne de vaccination.

M. Suga, 72 ans, qui a succédé à Shinzo Abe en septembre dernier, devrait adresser à M. Biden une invitation officielle à assister aux Jeux olympiques de Tokyo-2020, reportés à cet été à cause de la pandémie.

LR/AFP

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