Algérie : Des élections oui, mais à quelle fin ?

Algérie : Des élections oui, mais à quelle fin ?

Ce jeudi 23 novembre les Algériens reprenaient la route des urnes pour élire leurs responsables locaux. Un scrutin qui d’emblée, parait pour une grande majorité d’Algériens sans réel enjeu comme en témoigne d’ailleurs une campagne maussade,  jugée sans grand impact et qui n’aurait pas vraiment réussi à enrôler les troupes d’électeurs escomptées.

On parle de quelque 23 millions d’électeurs appelés à choisir leurs représentants locaux. Le dépouillement des bulletins désignera les nouveaux membres des quelque 1.500 assemblées populaires communales (APC) et 48 assemblées populaires de wilaya (APW).

La campagne électorale, qui s’est officiellement terminée dimanche 19 novembre, a été difficile à mener surtout avec des électeurs, aujourd’hui, de plus en plus difficiles à convaincre. Les Algériens semblent regarder ailleurs et les élections ne passionnent pas vraiment la population. Et pour cause, beaucoup estiment qu’ils n’ont plus rien à y gagner sous le poids d’une crise omniprésente et la pression du pouvoir omnipotent qui ne fait plus l’unanimité surtout depuis les élections législatives qui se sont tenues en mai dernier et pour lesquelles à peine un tiers des électeurs avait fait le déplacement.

On redoute donc une forte abstention et le boycott de certaines formations politiques qui croient encore à une opposition en Algérie. Inciter les gens à aller voter était vraiment une tâche difficile d’autant plus que le régime, par ses gros moyens, a réussi à persuader la population que tous les partis se valent aujourd’hui et qu’il ne sert plus à rien d’aller voter.

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Aller voter si, mais pour qui? Le régime use de moyens colossaux pour faire passer des élus affiliés à l’alliance présidentielle. D’où le fait qu’on ferme les yeux sur les dépassements de certains responsables du Front de libération nationale (FLN) qui auraient utilisé des moyens publics (véhicules, sonorisation, etc.) pour faire campagne.

A cela s’ajoute une série d’interdictions et de rejets d’un bon nombre de listes de plusieurs partis d’opposition algériens qui accusent ouvertement le pouvoir de vouloir faire main basse sur les assemblées locales. Comme motif de rejet, on invoque soit des «amendes impayées» soit l’«Atteinte» ou la «menace à la sécurité de l’Etat» pour écarter plusieurs candidats.

Ces candidatures écartées sont difficiles à remplacer, avancent les partis d’opposition qui, faute de volontaires, ont déjà eu du mal à boucler leurs listes dans certaines circonscriptions.

Un affaiblissement clair et une mise à l’écart de toute éventuelle concurrence aux puissants partis notamment le FLN du président Abdelaziz Bouteflika et son allié, le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, disposant d’une assise et d’un maillage national. Il est à rappeler que lors des élections locales de 2012, FLN et RND avaient remporté à eux deux la majorité des sièges.

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D’où ce rejet explique à quel point le pouvoir algérien veut garder le contrôle des localités ce qui est un signe par excellence du clientélisme qui s’installe à tous les niveaux. Ceci fait que si, en général, les Algériens avaient jusque-là tendance à participer un peu plus aux locales qu’aux législatives, rien ne prouve que ce sera le cas cette année, compte tenu de  la situation économique du pays, de la campagne qui n’était pas assez poignante et  d’un climat politique tendu marqué surtout par le spectre d’un cinquième mandat que briguerait encore Bouteflika. Mandat dont tout laisse croire et même voir que, politiquement, l’impossible se fait pour l’aider à y parvenir et perpétuer ainsi le pouvoir de ceux qui tiennent l’Algérie en otage. Alors que le peuple qui n’a jamais eu accès aux richesses du pays, doit aujourd’hui que ces richesses se réduisent, être le premier à présenter des sacrifices.

…«Et ça tout le monde le sait»!

Hamid Dades

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Un commentaire

  1. Belle conclusion ! Que voulez vous les algériens n’ont pas la chance de vivre comme les marocains. Surtout ceux du côté d’ Essaouira. Eux ils ont accès aux richesses du Maroc. Ils vivent tous comme le roi ou comme des rois.

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