Gouvernement : Quand Benkirane attendait le retour du Roi…

Gouvernement : Quand Benkirane attendait le retour du Roi…

En revenant sur le Discours royal du 9 mars 2011, le Secrétariat général du PJD envoyait un message au Roi garant de l’option démocratique.

A la veille du retour de SM le Roi Mohammed VI de son périple africain, l’alliance partisane conduite par Aziz Akhannouch a tiré à boulets rouges sur le chef de file du PJD, Abdelilah Benkirane, le rendant responsable du blocage qui a empêché la formation du nouveau gouvernement.

C’est à travers des communiqués et des déclarations et la conférence de presse de Driss Lachgar que le RNI, l’USFP et le MP ont cloué au pilori le PJD.

Lachgar dégaine et tire

C’est lors d’une conférence de presse que le Premier secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires, Driss Lachgar, a estimé que le chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, «a affiché son incapacité à assurer des concertations multipartites». Le chef de file de l’USFP a souligné devant les médias que Benkirane «a fait des déclarations un moyen de pression sur les parties en concertation, gelant de la sorte la voie directe».

Même son de cloche dans le camp de l’Union Constitutionnelle (UC) qui, par voie de communiqué, a fait endosser, à son tour, la responsabilité du blocage à Benkirane. Laenser, chef de file des Harakis, lui, n’a pas laissé, en ce qui le concernait, d’autres opportunités au chef du gouvernement désigné que celle de trouver au plus vite une issue à ce blocage ou, le cas échéant, de rendre compte à SM le Roi Mohammed VI de son incapacité à former le nouveau gouvernement.

Toujours pas de gouvernement

Lors de son point de presse, Driss Lachgar a enfoncé davantage le clou: «SM le Roi a désigné le chef de gouvernement trois jours après l’annonce des résultats du scrutin des législatives du 7 mars 2016. Mais le chef de gouvernement, cinq mois plus tard, n’a toujours pas réussi à constituer sa majorité». Pour l’USFP, qui s’était exprimée avant le point de presse par voie de communiqué, «si les concertations trébuchent, la cause en est le comportement du chef de gouvernement envers cette responsabilité constitutionnelle».

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Référence au Discours royal

En guise de réponse ou de réaction à ce qu’il a considéré comme une campagne orchestrée par «les amis d’Akhannouch», le PJD a fait référence au Discours royal historique du 9 mars 2011 et à la Constitution qui énonce que le chef de gouvernement est choisi du parti politique arrivé premier lors des élections législatives, rappelant qu’il s’agit là d’un engagement officiel. Ce qui veut dire en clair que le parti de Benkirane s’adresse directement au Souverain, à la veille du retour de sa tournée africaine, nous a confié un PJDiste. Comme pour lui rappeler qu’il est à juste titre «le garant de l’option démocratique dans laquelle il a engagé le Maroc et les Marocains».

«Nous ne céderons pas»

«Les propos du Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, visent, nous a confié une source PJD, à nous faire sortir de nos tranchées. Mais nous ne céderons pas au chantage et nous ne donnerons pas suite aux manœuvres, surtout que Benkirane a dit: ‘‘Nous n’avons pas interpellé Lachgar et nous ne lui avons adressé aucune question. Il n’est donc pas impliqué dans les démarches et concertations pour la formation du nouveau gouvernement. J’attends toujours la réponse de Aziz Akhannouch et de Mohand Laenser, quant à leur désir de participer ou non au gouvernement’’». La même source a précisé que Benkirane sollicitera une audience royale dès le retour d’Afrique du Souverain. Surtout que le chef de gouvernement a dit: «Lorsque SM le Roi reviendra, je pense que je serai parmi ceux qui l’accueilleront». Ce qui veut dire en clair qu’il demandera audience dès son retour.

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Akhannouch conciliant

Selon une source du RNI, Aziz Akhannouch s’est voulu plutôt conciliant, lors de la réunion du Bureau exécutif du RNI, évitant de débattre du dossier épineux du blocage qui freine la formation du nouveau gouvernement et envenime les relations entre le chef de gouvernement et les partis de l’alliance. Il aurait même, à l’issue de la réunion, emprunté la sortie de secours pour éviter les journalistes qui le guettaient devant le siège du parti, sur la grande artère «Charia Annakhil», au quartier huppé de Hay Riad.

Le blocage, quel objectif?

Cinq mois après la désignation par le Roi de Abdelilah Benkirane comme chef de gouvernement (10 octobre 2016), la situation s’enlise de plus en plus, le blocage est toujours là et on ne voit pas le bout de tunnel constitutionnel et politique. Et, du coup, les citoyens ont les yeux rivés sur une éventuelle audience que le Roi accorderait au chef de gouvernement, laquelle pourrait aboutir à un déblocage de la situation qui, pour les Marocains, n’a que trop duré.

Mohammed Nafaa

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