Après le séisme politique : Pour une nouvelle génération de ministres

Après le séisme politique : Pour une nouvelle génération de ministres

Le séisme politique a fait tomber des têtes et il y en aura d’autres, certainement. A l’avenir, il faudra une nouvelle génération de ministres, avec de nouvelles méthodes de travail, dont une feuille de route et une stratégie de communication.

Après l’annonce du séisme politique que le Roi Mohammed VI avait évoqué dans son discours devant les parlementaires, bien accueilli par les citoyens, l’heure, a dit Mustapha El Khalfi, ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, est à l’exécution, par le chef de gouvernement El Othmani, «des Hautes orientations royales. Celles-ci concernent la proposition de noms pour les portefeuilles ministériels vacants. Des consultations et des contacts ont donc été lancés par Saâd-Eddine El Othmani». El Khalfi, a précisé que, parallèlement à ces contacts, le chef de gouvernement «assurera en même temps ses fonctions pour garantir la continuité du service public».

Tirer la leçon

Dorénavant, a assuré SM le Roi Mohammed VI, tout laisser-aller dans tout projet ne sera plus toléré. Des têtes sont donc tombées. Aussi, les ministres actuels et ceux qui rejoindront le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani devront-ils tirer la leçon de la colère royale. Une nouvelle dynamique s’impose pour satisfaire les citoyens qui ont, faut-il le reconnaître, beaucoup évolué et, avec eux, leurs besoins, leurs attentes et leurs aspirations. Il n’est donc plus tolérable qu’un ministre, nouveau profil -et pourquoi pas nouvelle vague?-, travaille en prenant ses aises, depuis son bureau, confortablement assis dans un luxueux fauteuil «Ministre».

Il devra donc, dans le cadre d’une politique de proximité, se déplacer dans toutes les régions du Royaume, pour superviser les chantiers et les projets et être à l’écoute des doléances des Marocains, sachant pertinemment que ces dernières sont désormais de plus en plus diversifiées et nombreuses. Les ministres doivent également élaborer une feuille de route qui tienne compte, bien entendu, du programme du gouvernement et prévoie une véritable et solide stratégie de communication, dont l’élaboration et la mise en œuvre doivent être confiées à des professionnels de la communication et non pas, comme c’est le cas aujourd’hui, à des collaborateurs à qui ils ont confié la tâche d’accompagner Monsieur le ministre, lors des séances des questions orales au Parlement et de quitter cette institution dès qu’il hisse les voiles. Ces soi-disant experts ou conseillers en communication ne cherchent même pas à établir des contacts avec leurs «collègues» chargés de couvrir les séances parlementaires et sont avares en matière de distribution de documents, en priorité les interventions de leur ministre.

Un développement équilibré

Aujourd’hui, a assuré SM le Roi Mohammed VI, «les Marocains ont besoin d’un développement équilibré et équitable, garant de la dignité de tous…». Le Souverain a invité «le Gouvernement, le Parlement et les différentes institutions ou instances concernées, chacun dans son domaine de compétence, à reconsidérer notre mode de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît notre pays».

Ouverture sans interruption du Pont Allenby/Roi Hussein, suite à une médiation marocaine, sous le leadership de SM le Roi

Cette vision royale exige donc -SM le Roi l’a expliquée dans son Discours devant les parlementaires, à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne-, de proposer des solutions innovantes, quitte à s’écarter des méthodes conventionnelles appliquées jusqu’ici, ou même à provoquer un véritable séisme politique.

Nouvelles méthodes de travail

Les reproches faits aux élus de la nation de la part des citoyens, qui exigent, désormais que les parlementaires des deux Chambres améliorent leurs méthodes de travail et soient beaucoup plus à leur écoute, sont les mêmes pour les ministres. Les Marocains qui ont évolué et leur mentalité avec. Aussi les responsables doivent-ils être compétents, performants et à la hauteur de leur responsabilité. Ils doivent se secouer, aller au-devant des problématiques, pratiquer une politique de proximité, de terrain. Fini donc les heures interminables ou les passages éclairs au bureau. Ils doivent aussi présenter des projets fédérateurs, donner leurs noms à des projets de loi…

Un œil sur les ministres

Les Marocains savent que nombre de nos ministres ont été parachutés dans leur fonction par le parti auquel ils appartiennent ou grâce à un membre influent de la famille, pour perpétuer la «dynastie». Le citoyen a toujours en mémoire le nom des ministres qui ont été imposés pour occuper tel ou tel portefeuille ministériel. Ces pratiques, les Marocains veulent qu’elles disparaissent à jamais, comme celles qui ont causé le retard observé dans la réalisation de moult projets programmés. Ils ont dorénavant à l’œil les ministres qui sont là pour le seul prestige. Les responsables devront être minutieusement choisis, être armés de savoir et compétents dans leur domaine.

Les Marocains ont besoin de pouvoir choisir des ministres, parmi les meilleurs experts sortis d’universités crédibles, qu’elles soient nationales, européennes, ou américaines. Bref, ils veulent de nouveaux profils de ministrables, une nouvelle génération qui tranche avec celle qui n’a pas réussi à réconcilier les citoyens avec la politique et les partis.

La colère royale

Après l’annonce royale du séisme politique, rien ne sera désormais plus comme avant. Pour réussir, les ministres et les hauts responsables, qui auront échoué dans leur mission ou ne s’en acquitteront pas convenablement et dans les règles de l’art, ne devront plus attendre la colère royale, mais assumer leur responsabilité et démissionner courageusement. Pour ceux qui seraient éventuellement choisis pour pourvoir à un quelconque portefeuille ministériel et savent qu’ils n’ont pas le profil adéquat, qu’ils aient au moins le courage d’avouer qu’ils ne sont pas à la hauteur de la responsabilité qui leur a été proposée.

Sous la sage conduite de SM le Roi, le Maroc a renforcé sa présence aux niveaux arabe, régional et international

Relever le défi

Il faut donc relever le défi de rendre son éclat et sa crédibilité à la profession de ministre. Désormais, il faut au moins l’espérer. Seuls les critères de compétence haut de gamme et les valeurs d’honnêteté et d’intégrité devront primer et dicter le choix des ministres.

Mohammed Nafaa

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Rapport «Al Hoceima» : Les conclusions de Driss Jettou

Le Premier président de la Cour des Comptes, Driss Jettou, a présenté, mardi 24 octobre 2017, devant SM le Roi Mohammed VI, le rapport d’évaluation relatif au programme de développement territorial «Al Hoceima Manarat Al Moutawassit». Dans son allocution, il a expliqué: «La Cour a procédé à l’examen de l’exécution de ce programme de développement (…). Si l’examen des documents et des informations disponibles à ce jour n’a pas révélé de malversations ou de détournements, il a néanmoins permis de constater des dysfonctionnements, à la fois dans la phase préparatoire de ce programme, au niveau de l’élaboration de la Convention-cadre qui le régit, ainsi que dans sa mise en œuvre». Selon le Premier président de la Cour des Comptes, ces dysfonctionnements ont concerné le choix des projets à réaliser, leur ventilation financière et l’échéancier y figurant. Dans son réquisitoire contre les responsables impliqués dans le retard accusé dans la réalisation du projet «Al Hoceima Manarat Al Moutawassit», Driss Jettou a fait savoir: «Le ministère de l’Intérieur comme la Wilaya de la Région auraient dû s’assurer au préalable que la Convention, en tant que cadre contractuel, ne se limite pas à des clauses générales, mais soit appuyée par des documents essentiels, tels que la liste exhaustive des projets à réaliser, leur consistance, les estimations actualisées des coûts et les supports budgétaires». Grosso-modo, Jettou a estimé que «la mise en œuvre du programme a connu un démarrage timide», faisant noter que, depuis la signature de la Convention-cadre en octobre 2015 et jusqu’à février 2017, la Cour des comptes a constaté une insuffisance, voire une absence d’initiatives pour démarrer l’exécution effective des projets par la plupart des intervenants, aussi bien au niveau central que local. Ainsi, sur les 644 projets prévus dans le programme, les réalisations à fin 2016 se limitent à 5 projets achevés (146,8 MDH) et 45 projets en cours (565 MDH), a-t-il ajouté.

ML

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