Enseignement : Ce suicide est de leur faute !

Si n’importe quel suicide est un acte tragique par définition, du fait qu’il exprime le summum du désespoir atteint par son auteur, ce suicide-là nous semble encore plus tragique, plus affligeant et plus impardonnable !

Et à la question qui se pose immédiatement de savoir «pourquoi ?», il n’y a pas lieu de tergiverser. Les fautifs sont tout désignés.

Dans le domaine de l’éducation, il faut, encore et encore, appeler les choses par leur nom !

De quoi s’agit-il ?

Aux informations du soir de la chaîne de télévision 2M, mardi 9 juillet, on apprenait qu’un jeune candidat au Baccalauréat de cette année 2019 s’est donné la mort, après avoir échoué… tenez-vous bien… pour la 4ème fois consécutive à son examen !

Bien sûr, ce n’est pas le 1er suicide d’un candidat malheureux aux épreuves du Baccalauréat. Chaque année, malheureusement, cela se produit. Un ou plusieurs cas sont annoncés au niveau national.

Et chaque année, les mêmes questions reviennent. «Pourquoi ? Quelle était l’état psychique de ces élèves qui se sont suicidés ? Quelle était leur situation sociale ? Quid de leur milieu familial ? etc». Des questions qui cherchent les causes chez les seules victimes et -en élargissant le cercle- chez leur entourage familial et social…

Il y a un peu de tout, dans les causes qui poussent à un tel acte désespéré. Cela est indéniable. Raisons personnelles (nature et caractère), raisons familiales, raisons sociales… Mais le cas de ce jeune qui s’est donné la mort ce 9 juillet interpelle tout particulièrement.

Voilà un élève, qui passe le même examen –le Baccalauréat- quatre fois de suite et qui échoue les quatre fois ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment interpréter cela ? Que répondre à la question: «A qui incombe la faute de son 4ème échec» ?

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La réponse est évidente: les premiers fautifs sont ses enseignants !

Car, lorsqu’un élève échoue une 1ère fois, l’on peut dire que c’est un accident et ne pas trop s’en soucier. Lorsqu’il échoue une seconde fois, il y a déjà matière à inquiétude. Les enseignants de l’élève se penchent en principe sur son cas, sachant qu’il s’accroche toujours et qu’il va subir les mêmes épreuves une 3ème fois. Ils essaient de voir ce qui ne va pas et lui donnent les explications et conseils nécessaires pour savoir comment s’attaquer aux épreuves.

S’ils ne le font pas, ou que leurs conseils n’ont pas été compris, une prise en mains sérieuse de l’élève s’impose quand il échoue une 3ème fois et qu’il candidate toujours pour les mêmes épreuves…

Si tout cela n’a pas été fait et que l’élève, qui semble tenir à son Bac au point de tenter 4 essais, n’a pas été pris au sérieux, ses enseignants sont entièrement responsables de ce drame. Il est quasi-impossible qu’un élève aussi déterminé soit réellement et professionnellement encadré pour les mêmes épreuves 4 fois de suite et qu’il échoue toujours… Il y a eu négligence ou incompétence à un niveau ou à un autre. Ce n’est pas lui le fautif, ce sont ceux qui ont minimisé son cas !

Savoir cet adolescent, si attaché à ses études, mort pour cause d’échec est insoutenable ! Et voir quelques responsables de son école déclarer à la télévision qu’ils ont été surpris par sa mort, ajoute à l’incongru de la situation.

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Que le système éducatif national soit mal en point, aujourd’hui, c’est archi-rabâché. Qu’il y ait des efforts sérieux et substantiels pour le sortir de l’ornière (Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique, d’un côté ; ministère de l’éducation nationale de l’autre…), ceci est également reconnu. Mais, savoir que des générations entières ont été victimes de la décadence de ce système et que des jeunes en meurent encore aujourd’hui, est tout simplement anéantissant !

Le pire est que pas plus tard que cette année, le système éducatif a touché le fond avec des grèves étalées sur l’année, où des enseignants contractuels se sont battus pour s’assurer des droits, ignorant  ceux de leurs élèves qui n’ont pas appris grand-chose durant leur présumée année scolaire…

Or, on ne peut espérer de redressement du système éducatif sans celui du corps enseignant. C’est par l’enseignant que tout commence. Si nous autres, précédentes générations, nous avons aimé l’école, c’est parce que nos enseignants nous l’ont faite aimer. Si nous avons compris ce que nous y avons appris, c’est parce que nos enseignants nous l’ont bien expliqué. Et si ce que nous y avons appris et compris nous est utile aujourd’hui, c’est encore parce que nos enseignants nous ont transmis toutes sortes de recettes, d’abord, pour ne rien oublier, ensuite, pour bien utiliser ce qu’ils nous ont enseigné.

Qu’en est-il de nos enfants aujourd’hui ?

Bahia Amrani

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