Merkel : Marche-arrière ou stratégie de la pression?

Angela merkel et son ministre de l interieur 2015

On a été très étonné et parfois, parmi les réfugiés, il y a eu incrédulité, puis déception de voir l’Allemagne fermer ses frontières ou, en tout cas, les rétablir.

Cela paraît, bien sûr, à première vue, en contradiction totale avec la politique d’ouverture assumée et célébrée de la chancelière. L’Allemagne, terre promise, ferme ses frontières. Il y a deux explications possibles et l’avenir dira laquelle est la bonne.
La chancelière a dû céder à une montée de xénophobie dans son opinion publique et à un risque de rupture de sa majorité. La droitière CSU en Bavière se serait manifestée.

Porte d’entrée en provenance de Hongrie, la Bavière a accueilli 63.000 réfugiés depuis la fin du mois d’août et a été l’une des premières à tirer la sonnette d’alarme. Samedi 12 septembre, le maire de Munich affirmait ne plus avoir de places disponibles pour loger les nouveaux arrivants. Furieux, Dieter Reiter a même accusé les autres Etats-régions de se désolidariser de la gestion de cette crise.
Il y aurait aussi la nécessité de contrôles pour éviter l’infiltration parmi les réfugiés de djihadistes. Le risque est bien sûr réel et le principe de précaution a pendant des jours et des jours volé en éclats. Une générosité sincère se serait donc vite heurtée à un principe de précaution et à des réalités politiques.
L’autre explication est celle de la pression pour obliger tous les pays européens, notamment ceux de l’Est, à prendre leurs responsabilités.
Cette deuxième hypothèse paraît d’ailleurs la plus vraisemblable, alors que l’Europe, le 14 septembre, se trouvait face à des décisions bien difficiles… Mais il y a sans doute des deux.
Le ministre de l’Intérieur allemand, Thomas de Maizière, a expliqué vouloir «limiter l’afflux de migrants» et avoir «besoin de temps et de mesures précises pour rétablir l’ordre à la frontière». Cette mesure inattendue a un objectif clair: permettre aux autorités locales de reprendre leur souffle. «Les régions et les communes ont besoin d’une pause», résume Torsten Albig, président de la région Schleswig-Hostein. Cette mesure contente en effet les seize Länder qui demandaient depuis plusieurs jours l’aide de l’Etat fédéral. «Les régions sont dans des situations d’urgence, leurs capacités d’accueil ont atteint leur limite».
Après l’Allemagne, c’est d’ailleurs au tour de Vienne d’avoir annoncé le rétablissement des contrôles frontaliers pour pouvoir limiter l’arrivée de migrants. Le pays a dû recourir à l’armée pour pouvoir seconder la police dans la gestion du flux qui arrive majoritairement de Hongrie.
«Nous allons procéder comme l’Allemagne, à savoir que les contrôles provisoires aux frontières sont autorisés dans le cadre de Schengen et que nous allons donc les introduire», a déclaré la ministre de l’Intérieur autrichienne, Johanna Mikl-Leitner.
La Hongrie se trouve donc très largement accusée et sous pression, mais semblait vouloir rester ferme. Et cela malgré l’indignation européenne sur la manière dont certains réfugiés sont traités, comme sur l’établissement d’un mur. Mais Budapest se sait soutenu par la Pologne, la Slovaquie et la Tchéquie.
Paris et Berlin insistent de leur côté sur la mise en place de contrôles renforcés aux frontières extérieures de l’Union et plaident pour l’efficacité des «hot spots». Ceux-ci devraient distinguer rapidement réfugiés et migrants irréguliers et pourraient, selon certaines sources, se transformer en centres de rétention pour les clandestins, dans l’attente de leur renvoi.
La France et l’Allemagne prônent aussi une aide urgente aux pays qui abritent de nombreux Syriens, dont la Turquie et la Jordanie. Et ils insistent pour que tous les Etats de l’Union participent à la relocalisation à partir des «hot spots».
Tout cela donne cependant une fâcheuse impression de non préparation, d’improvisation et de contradictions.
L’image du petit garçon mort paraît déjà bien loin et si les mobilisations en faveur des réfugiés sont réelles dans les sociétés civiles européennes, les gouvernements, eux, sont face à des problématiques de possibilités d’accueil et de retombées politiques qui ne vont cesser de se compliquer.

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Patrice Zehr

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