Maroc : un nouveau Gouvernement

Gouvernement
Tout pour un nouveau souffle?

Gouvernement maroc 2013 map

Au bout de près de 3 mois d’attente, le gouvernement Benkirane 2 est arrivé! Il en a fallu du temps à Si Abdelilah pour colmater la brèche créée dans son équipe, suite au retrait du Parti de l’Istiqlal de la coalition. La nouvelle équipe est-elle à la hauteur des grands défis de cette législature?

Le chef de gouvernement a pris tout son temps. Il a même failli être pris de court, pour enfin sortir une composition gouvernementale hétéroclite. Cette dernière profite bien au nouvel allié, en l’occurrence le RNI, longtemps tapi dans l’opposition et revenu aujourd’hui pour prendre fonction dans des ministères dont les missions ne sont pas des moindres, notamment à l’Economie et aux Finances, aux Affaires étrangères ou encore à l’Industrie et au Commerce.
En somme, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) remporte 12 portefeuilles, le Rassemblement National des Indépendants (RNI) a eu droit à 8 portefeuilles, le Mouvement Populaire (MP) à 6 et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) à 5.
La première chose à relever est le retour en force des technocrates sans appartenance politique (SAP) et, avec eux, la notion du ministère de souveraineté, notamment avec Mohamed Hassad à l’Intérieur, Ahmed Taoufiq resté aux Habous et aux Affaires islamiques et Abdellatif Loudiyi à l’Administration de la Défense nationale.
Autre point à relever, la nomination de Rachid Belmohktar à l’Education nationale et à la Formation professionnelle, quand Aziz Akhennouch, toujours dans le groupe des SAP, demeure au ministère de l’Agriculture.

Une journée significative pour ces dames

Ce jeudi 10 octobre, jour de nomination des nouveaux ministres et d’annonce de l’équipe gouvernementale Benkirane 2, coïncidait avec la célébration de la Journée nationale de la femme. Il a été ainsi marqué par l’arrivée de 5 femmes ministres, venues s’ajouter à l’unique Bassima Hakkaoui restée au ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social. Elle est ainsi rejointe par Soumiya Benkhaldoune (PJD), nommée ministre-déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres. Le RNI est aussi représenté par 2 femmes. Il s’agit de Fatema Marouane, ministre de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire et de Mbarka Bouaida, ministre-déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.
Le MP et le PPS se sont aussi rattrapés en se faisant représenter dans cette équipe respectivement par Hakima El Hiti, ministre-déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Environnement et Charafat Afilal, ministre-déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Eau.
Ainsi, toutes les composantes du gouvernement font participer la gent féminine comme pour réparer le tort de la première expérience. Cependant, ces dames ne représentent que près de 18% (6/39), mais le plus important reste qu’elles y sont et qu’elles ont toutes été investies de tâches importantes, particulièrement aux Affaires étrangères, à l’Eau, à l’Environnement, à la Recherche scientifique, à la Formation des cadres, à l’Artisanat et à l’Economie social.

La structure n’est plus la même

Outre cette présence de la gent féminine, il y a dans cette nouvelle structure gouvernementale l’émergence et la promotion de pôles économiques et sociaux, ce qui atteste que le gouvernement s’attèle à trouver des solutions économiques et sociales, notamment la compétitivité, la croissance, l’emploi et l’éducation qui n’est plus confiée à un parti politique, laissant comprendre plus clairement qu’il s’agit d’un dossier national autour duquel il y a un consensus et sur lequel le Souverain entend avoir la haute main, concernant les orientations et tout ce qui doit être fait. C’est là un des grands dossiers de ce gouvernement.
D’autre part, on voit d’emblée que le nouvel allié a pesé de tout son poids pour changer les orientations de la politique économique avec un calendrier et un échéancier, en plus de nouveaux pôles, notamment pour ce qui est de l’Economie numérique, de l’Economie solidaire… Un portefeuille accordé à un ex-président de la CGEM, ce qui exprime une priorité qui va être donnée à la relance économique, à la politique de l’emploi et au social. Certes, il s’agit d’une relance qui intervient après deux ans de balbutiement. Mais c’est peut-être le prix de l’apprentissage de la pratique politique et de l’exercice de la démocratie. Le PJD, jusque-là, manquait d’expérience et de culture gouvernementale et il fallait bien qu’il apprenne. Et là, son apprentissage s’est bien terminé. Il n’a donc plus droit, pour le restant de son mandat, à l’erreur. Surtout qu’il est astreint à fournir des résultats.
Au bout donc de 80 jours de négociations, ce sont 39 ministres qui vont constituer le 31ème gouvernement marocain. Un gouvernement auquel Sa Majesté le Roi a renouvelé sa confiance ce jeudi 10 octobre 2013. Ce remaniement ministériel devra permettre de redoubler d’efforts pour accélérer la cadence et atteindre une meilleure cohésion. La responsabilité du nouveau venu (le RNI) est de faire en sorte que les priorités soient claires et de redéfinir les priorités pour une meilleure efficacité et une meilleure action. La nouvelle équipe devra aussi apporter des réponses concrètes aux attentes des citoyens. De bien beaux défis face à cette équipe. Il faudra donc se mettre au travail avec acharnement pour relever tous ces défis et réaliser les grands chantiers en conformité avec les Directives royales pour que le pays continue d’avancer.

Langue amazighe : Le gouvernement sommé de s’activer davantage

Hamid Dades
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Remaniement
Les partants, les arrivants et les autres

Dans cette nouvelle équipe gouvernementale, il n’y a eu que des gagnants et, en fin de compte, que deux partants. Le premier, c’est Saâd-Eddine El Othmani (PJD) qui a été remplacé aux Affaires étrangères par Salaheddine Mezouar (RNI) et remplacé au sein des postes du PJD au gouvernement par Soumiya Benkhaldoun (le PJD garde ainsi ses 12 portefeuilles). Le second est un membre du PPS: Abdelouahed Souhaïl qui cède son département de l’Emploi à un autre membre du PPS, Abdeslam Seddiki.
Mohamed Hassad et Rachid Belmokhtar ramènent à 8 le nombre des SAP. Le même nombre de portefeuilles est accordé au RNI, occupés, en plus de Mezouar, par Mohamed Bousaid (Economie et finances), My Hafid Elalamy (Industrie, Commerce, Investissement et Economie numérique), Anis Birou (chargé des MRE et des Affaires de la migration), Fatéma Marouane (Artisanat et Economie sociale), Mbarka Bouaïda (Affaires étrangères), Mohamed Abbou (Industrie et commerce) et Mamoun Bouhadhoud (Industrie et Commerce).
Chez le MP, dont le Secrétaire général, Mohand Laenser, a quitté l’Intérieur pour un ministère nouvellement créé, celui de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire national, deux autres portefeuilles pour deux nouveaux venus, Mohamed Moubdii et Hakima El Hiti respectivement chargés de la Fonction publique et de l’Environnement.
Le PPS a fait entendre sa voix féminine via Charafat Afilal, chargée de l’Eau.
Il y a aussi eu quelques déplacements qui ont touché Najib Boulif, chargé du Transport, laissant sa place à Mohamed El Ouafa (SAP), au ministère des Affaires générales et de la Gouvernance. Nabil Benabdallah et Mustapha Ramid sont restés à leurs ministères, sauf que le premier a perdu le portefeuille de l’«Urbanisme» et le second celui «des Libertés».

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La liste du gouvernement Benkirane II

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, jeudi 10 octobre au Palais Royal de Rabat, la cérémonie de nomination des membres du nouveau gouvernement, dont voici la composition:

Gouvernement : Benkirane campe sur ses positions

Abdelilah Benkirane: chef de gouvernement.
Abdellah Baha : ministre d’Etat.
Mohamed Hassad: ministre de l’Intérieur.
Salaheddine Mezouar: ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.
Mustapha Ramid : ministre de la Justice.
Ahmed Toufiq : ministre des Habous et des Affaires islamiques.
Driss Dahak : secrétaire général du gouvernement.
Mohamed Boussaid: ministre de l’Economie et des Finances.
Mohand Laensar : ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire national.
Mohamed Nabil Benabdellah : ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville.
Aziz Akhannouch: ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime.
Rachid Belmokhtar : ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle.
Lahcen Daoudi : ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres.
Aziz Rebbah: ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique.
Moulay Hafid El Alamy: ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique.
Mohamed Ouzzine: ministre de la Jeunesse et des Sports.
Lahoucine Louardi : ministre de la Santé.
Mustapha El Khalfi: ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.
Abdelkader Amara: ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement.
Lahcen Haddad: ministre du Tourisme.
Bassima Hakkaoui : ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social.
Ahmed Amine Sbihi : ministre de la Culture.
Anis Birou : ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration.
El Habib Choubani : ministre chargé des Relations avec le parlement.
Fatema Marouane : ministre de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire.
Abdesslam Seddiki : ministre de l’Emploi et des Affaires sociales.
Abdeltif Loudyi : ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé de l’Administration de la Défense nationale.
Cherki Draiss : ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur.
Mbarka Bouaida : ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.
Mohamed El Ouafa : ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance.
Mohamed Abbou: ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, chargé du Commerce extérieur.
Abdeladim Guerrouj: ministre délégué auprès du ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle.
Soumiya Benkhaldoun : ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres.
Mohamed NajibBoulif: ministre délégué auprès du ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, chargé du Transport.
Idriss Azami Idrissi : ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget.
Mohamed Moubdii : ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration.
Hakima El Hiti : ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Environnement.
Charafat Afilal: ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Eau.
Mamoun Bouhadhoud : ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, chargé des Petites entreprises et de l’Intégration du secteur informel.
A cette occasion, les membres du gouvernement nouvellement nommés ont prêté serment devant SM le Roi. A l’issue de cette cérémonie, le Souverain a posé pour une photo-souvenir avec les membres de la nouvelle équipe gouvernementale.

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