Le péril du dauphin noir : «Le Maroc doit faire la même chose que l’Espagne»

Le péril du dauphin noir : «Le Maroc doit faire la même chose que l’Espagne»

L’information fait le tour des professionnels de la pêche, dans le nord du pays. L’approche du lancement d’une vaste opération d’indemnisation des pêcheurs, dont les filets sont détruits par le «negro», a incité une trentaine de bateaux pélagiques, ayant quitté le port d’Al Hoceima depuis plusieurs mois, à reprendre leur activité dans la région d’Al Hoceima.

«L’Etat doit trouver des solutions définitives au problème du ‘‘negro’’ dans le nord», lance Abdelouahed Chaer, président de la Commission de la pêche maritime auprès du Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Dans les côtes du nord, allant de Fnideq à Saïdia, dit-il, la pêche demeure une activité importante pour l’économie locale. Mais, ajoute-t-il, les pêcheurs de cette zone continuent d’avoir des ennuis énormes avec ce gros poisson. «Ce poisson qui détruit les filets des pêcheurs, envahit toujours nos côtes de la Méditerranée. L’idée proposée n’est pas la bonne. Ce n’est pas avec les aides que l’Etat marocain va régler le problème des pêcheurs qui perdent leur capture à cause du negro», souligne Chaer, également vice-président de la Chambre des pêches maritimes de la Méditerranée.

Dans une déclaration accordée au Reporter, ce professionnel indique que l’Espagne avait le même problème avec le negro (nom donné au dauphin noir), mais, affirme-t-il, «aujourd’hui, on n’en parle plus». Pour le président de la Commission de la pêche maritime, le Maroc doit faire la même chose pour préserver les milliers d’emplois assurés par la pêche dans la zone de la Méditerranée, dont les eaux regorgent de negro, lequel avale plusieurs tonnes de poisson. «Nous pensons qu’une rencontre internationale doit être organisée pour débattre de ce sujet. Le but de l’organisation de cette Journée d’étude, à laquelle nous inviterons des experts internationaux, dont notamment ceux de l’Accord régional pour la conservation des cétacés (Accobams), est de réfléchir à des solutions définitives et durables à cette problématique qui, depuis déjà plusieurs années, inquiète les marins pêcheurs du nord», souligne cet armateur.

Etant signataire de l’Accobams, le Maroc doit respecter la protection de l’espèce, notera un autre professionnel  de la pêche. Mais celui-ci  ne manque pas de signaler que les enjeux socio-économiques sont très graves. «Les dégâts que le negro cause aux professionnels sardiniers de la zone nord du pays sont très importants, aussi bien sur le plan financier que celui matériel. C’est ce qui a d’ailleurs poussé plusieurs bateaux pélagiques à quitter la zone vers d’autres ports du royaume, comme Mehdia ou Larache», s’alarme ce même professionnel. Rien que pour le filet que ce poisson détruit, l’armateur  doit verser 10.000 DH pour sa réparation, affirme-t-il. C’est dire le malaise des marins pêcheurs qui, de temps à autre, montent au créneau pour interpeller les responsables sur leur situation.

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Du côté des responsables, ils se disent eux aussi préoccupés. Aux dernières informations, selon une source professionnelle, des réunions ont été récemment organisées, au sujet d’une vaste opération d’indemnisation des pêcheurs qui sera lancée, dans les jours qui viennent, dans la zone nord. Ce mardi 19 juin, le sujet a été à l’ordre du jour d’une autre réunion à la wilaya d’Al Hoceima, pour l’examen des dossiers des pêcheurs devant figurer sur la liste des bénéficiaires de cette aide financière (80.000 DH pour chaque bateau). L’aide, qui sera débloquée incessamment, profitera à 114 navires opérant dans la pêche côtière, dans la zone allant de Fnideq à Saïdia, indique-t-on à la Commission de la pêche maritime auprès du Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Depuis quelques jours, l’information a fait le tour des professionnels. Elle a d’ailleurs incité une trentaine de bateaux pélagiques ayant quitté le port d’Al Hoceima à reprendre leur activité dans la région.

Pour rappel, un accord a été signé, en avril 2017, au siège du ministère de la Pêche maritime. Il stipule que les opérateurs de la pêche côtière allaient être dédommagés, suite à la destruction de leurs filets par le dauphin noir. En vertu de cet accord, paraphé en présence du ministre de tutelle et de celui de l’Intérieur, les marins pêcheurs contestataires ont été indemnisés à hauteur de 100% et ce, dans le cadre de la première étape de cette opération d’indemnisation. Ce qui leur a permis d’acquérir de nouveaux filets de pêche de poisson pélagique. Une indemnisation qui, comme l’affirme le président de la Commission de la pêche maritime auprès du Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, n’a pas pour autant réglé le problème du negro de manière définitive. Et pour cause, le dauphin noir, qui a trouvé le moyen de s’alimenter sans trop d’efforts, a depuis quelques années envahi la côte marocaine méditerranéenne, d’après le témoignage de sources professionnelles au port d’Al Hoceima.

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Naîma Cherii

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L’aide financière fait des mécontents!

Le péril du dauphin noir : «Le Maroc doit faire la même chose que l’Espagne»

Les pêcheurs opérant dans la pêche artisanale ne décolèrent pas. En effet, l’opération d’indemnisation lancée par l’Etat pour le dédommagement des dégâts causés par le dauphin noir, dans la zone nord du pays, ne les concerne pas.

Dans une déclaration au Reporter, le président de la Confédération nationale de la pêche artisanale, Abdellah Lablihi, dénonce l’exclusion du segment de la pêche artisanale de cette opération et demande que les professionnels de ce segment soient également indemnisés, à l’instar des acteurs de la pêche côtière. «Déjà l’année dernière, nous n’avons pas bénéficié de cette opération d’indemnisation. Ce n’est pas juste», lance le président de la Confédération. Et celui-ci d’ajouter: «Pour nous aussi, le problème du dauphin noir se pose. Dans les zones où les professionnels artisanaux opèrent, il y a une surpopulation du negro. Nous sommes donc aussi victimes de ce gros poisson. Nous l’avons d’ailleurs fait savoir à travers plusieurs lettres adressées aux responsables du secteur et aux autorités locales, ainsi qu’à la région de Tanger-Tétouan-Hoceima. Malheureusement, nos doléances n’ont pas été prises en considération».

Selon la Confédération nationale de la pêche artisanale, plus de 8.000 marins pêcheurs vivent du secteur du pélagique, notamment dans les zones de Chmaala, Oued Laou, Driouch, Kaâ Assaras et Targha. «Ce n’est donc pas normal que les professionnels de ce segment ne bénéficient pas de cette aide financière», estime-t-on au sein de la Confédération.

N.C

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Un commentaire

  1. Équation difficile à résoudre mais si on laisse la nature faire son travail tout se passera bien

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