Finances publiques et pouvoirs politiques : quels enjeux au Maroc et en France ?

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Dans son rapport introductif devant la 10ème édition du Colloque international sur les Finances publiques, Noureddine Bensouda, Trésorier général du Royaume, a mis l’accent sur le fait que cette rencontre s’inscrivait parfaitement dans l’actualité.

La 10ème édition du Colloque international sur les Finances publiques, organisée les 16 et 17 septembre 2016 à Rabat par le ministère de l’Economie et des Finances, en partenariat avec l’Association pour la Fondation internationale des finances publiques, a été exceptionnelle à plus d’un titre. Elle s’est tenue à la veille de l’organisation par le Maroc de la COP 22 (prévue en novembre). Ensuite, elle s’est distinguée par sa thématique, à savoir «Pouvoirs politiques et finances publiques: quels enjeux au Maroc et en France». De plus, elle est arrivée à point nommé, au moment où la classe politique est à la veille de la campagne électorale pour les législatives du 7 octobre 2016…

Cette édition exceptionnelle s’inscrit de ce fait, comme l’a bien précisé dans son discours d’ouverture le ministre des Finances, Mohamed Boussaïd, «au cœur de ce que l’on pourrait appeler les questions complexes et d’actualité régnante qui se posent dans un contexte de mondialisation, de révolution numérique et de transition économique et financière accélérée».

Ce colloque est donc arrivé à point nommé -et les participants ont été unanimes à le préciser- pour permettre aux finances publiques de réoccuper la place qui leur revient dans les débats politiques, de par les enjeux de société, du fait qu’elles constituent un levier majeur de la réforme de l’Etat. In fine, «elles donnent toutes leurs lettres de noblesse à la prééminence du Parlement en matière de contrôle du gouvernement en termes de choix stratégiques des politiques publiques prenant en compte l’équilibre financier public», a souligné Mohamed Boussaïd.

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Dans son discours à l’ouverture du colloque, le ministre de l’Economie et des Finances a tenu à bien cadrer les rapports entre les pouvoirs politiques et les finances publiques. Ces rapports «constituent des questions profondément complexes qui marquent de manière saisissante l’évolution future des sociétés et des systèmes politiques dans un environnement profondément instable et de plus en plus incertain», a-t-il précisé. D’où l’intérêt d’une telle messe qui donne l’opportunité d’un grand débat responsable et serein, pour échanger les avis sur les bonnes pratiques et confirmer ou infirmer les tendances, pour esquisser des lignes de réflexion et de conduite à adopter, partant de la particularité de la réalité des rapports entre les pouvoirs politiques et les finances publiques au Maroc. La Constitution de 2011 a remarquablement et tout aussi largement mis en évidence l’importance des finances publiques du pays.

Pour l’argentier du Royaume, «le système financier public est le reflet de l’organisation politique de l’Etat, du partage des pouvoirs entre les instances constitutionnelles, de la pratique institutionnelle, de la démocratie et de l’affectivité de l’Etat de Droit». Ce qui a amené l’orateur, s’agissant de l’imbrication tellement forte entre les phénomènes politiques et financiers, à qualifier cette relation organique de relation d’osmose, «j’allais dire une relation fusionnelle», a-t-il ajouté.

S’agissant de la remarquable évolution du budget, Mohamed Boussaïd a recouru aux chiffres. Le déficit du trésor, a-t-il indiqué, a été ramené de 7,20% du PIB en 2012, à 4,3% en 2015, à 3,5% en 2016 et entre 2 et 3% en 2017. Le projet de loi de Finances 2017, a-t-il annoncé, est en cours de préparation. L’endettement, a précisé l’argentier du Royaume, a pour sa part été stabilisé, alors qu’il s’inscrivait sur une trajectoire ascendante entre 2010 et 2012. Il a également fait remarquer que la charge de la compensation a été ramenée de 55 MMDH environ en 2012 à seulement 14 MMDH en 2015. Des réformes ont été engagées pour sauvegarder l’équilibre financier de la Caisse Marocaine des Retraites et préserver la viabilité du système de retraite des fonctionnaires, malgré l’impact financier sur le budget de l’Etat.

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Pour sa part, Michel Bouvier, président de la Fondation internationale des Finances publiques (FONDAFIP), a appelé à la mise en valeur d’un système financier qui reposerait sur les principes de solidarité et favoriserait le bien-être des ressources humaines.

Intervenant lors de l’ouverture du colloque, Noureddine Bensouda, Trésorier général du Royaume, a de son côté rappelé que le thème de cette 10ème édition du colloque s’inscrivait parfaitement dans l’actualité. Le colloque a coïncidé, a-t-il dit, avec l’organisation par le Maroc de la COP 22. Cette rencontre avait pour ambition de débattre de différentes dimensions de finances publiques au Maroc et en France. Et Bensouda de donner le ton: «(Agir) dans un esprit d’ouverture, de dialogue et de partage d’expériences».

Mohammed Nafaa

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