Confinement/ Coronavirus : La violence conjugale ne connait pas de répit au Maroc

Confinement/ Coronavirus : La violence conjugale ne connait pas de répit au Maroc

En cette période de confinement, la lutte contre les violences conjugales est plus que jamais une priorité. Victimes de violences conjugales, vous avez des droits, vous pouvez obtenir de l’aide.

Le confinement lié à la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19) peut en effet exacerber les tensions et les violences au sein du foyer et exposer les femmes à un danger accru. L’Union Nationale des Femmes du Maroc (UNFM) et l’ensemble des associations qui œuvrent dans la lutte contre les violences faites aux femmes, sont entièrement mobilisés.

La mobilisation s’organise autour des femmes violentées

Dans le cadre de cette mobilisation, l’UNFM appelle les femmes qui subissent des violences conjugales, notamment en cette période de confinement sanitaire, à prendre attache avec les assistantes sociales de l’Union Nationale des Femmes du Maroc à travers la plateforme «Kolonamaak».  Dédiée aux femmes en situation de vulnérabilité, cette plateforme d’écoute et d’accompagnement s’engage, pendant toute cette période de confinement sanitaire, à apporter toute l’assistance et l’appui nécessaires aux femmes et filles victimes de violences, et ce à travers la ligne téléphonique directe (8350) ou via l’application mobile KolonaMaak disponible sur App Store et Google Play, outre la page Facebook #Kolonamaak. En plus de l’écoute et du soutien psychologique, la plateforme offre une protection juridique à travers des cellules de prise en charge des femmes victimes de violence. Kolona Maak offre également un appui psychologique et une orientation aux jeunes femmes en situation de précarité et d’exclusion sociale.  Pour Youssef Gherradi, directeur exécutif de l’UNFM, cette plateforme contribuera à l’amélioration de la condition féminine au Maroc «Depuis le lancement de la plateforme, pas moins de 1000 appels téléphoniques ont été réceptionnés par nos services. L’UNFM a la ferme conviction qu’un tel espace d’écoute, de soutien et d’orientation contribuera de manière active et effective à améliorer et à promouvoir les conditions de la femme marocaine».

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Pour que le confinement ne se transforme pas en séquestration légale

Le Maroc a restreint depuis le 20 mars 2020, les déplacements non-indispensables, pour une durée de 30 jours, pour endiguer la propagation du nouveau Coronavirus (Covid-19).  Une situation inédite qui peut avoir des répercussions sur la sécurité des femmes victimes de violences conjugales, qui vivent en vase clos avec leur agresseur.  Autre élément inquiétant, le manque de solution pour les femmes victimes de violences conjugales durant cette période un peu particulière. Actuellement, ces femmes ne peuvent pas se réfugier chez leurs familles ou proches. Aussi, le Maroc manque de structures pouvant accueillir les femmes violentées.  Dans ce cadre, la présidente de l’association Tahadi pour la citoyenneté Bouchra Abdou, appelle les pouvoirs publics à garantir une meilleure protection aux femmes victimes de violences conjugales au Maroc, notamment en cette période de confinement. Pour elle, la solidarité entre voisins constitue le meilleur rempart contre la violence conjugale en ces temps de cloisonnement. Et d’ajouter que les femmes qui se tournent souvent vers les associations pour se confier et chercher de l’aide, ne le peuvent pas actuellement car ces dernières aussi fonctionnent avec moins de personnel, d’où la nécessité de redoubler de vigilance et accorder aux femmes violentées la meilleure protection qui soit.

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De son côté, le Mouvement Alternatif pour les libertés individuelles, a lancé une alerte quant aux violences conjugales dont pourraient être victimes les femmes marocaines en cette période de confinement, évoquant «des violences sexistes dont la charge mentale et les injonctions patriarcales». Le Mouvement met également l’accent sur le fardeau de toutes les tâches quotidiennes liées à la gestion du foyer familial et dont la responsabilité incombe en grande partie, si ce n’est exclusivement aux femmes. En outre, le Mouvement met en garde contre les violences psychologiques, verbales, physiques et sexuelles risquant de sévir en huit clos pendant cette période d’isolement. «Le confinement augmente les risques de passage à l’acte», affirme-t-on de même source.

Alors que près de la moitié de l’humanité est confinée à cause du nouveau Coronavirus (Covid-19), certaines femmes souffrent des conséquences directement liées aux mesures adoptées par le gouvernement pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Pour les femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants, être enfermées à domicile avec leur agresseur est dangereux. L’isolement est une des stratégies principales des conjoints violents. Pour elles, c’est une séquestration légale, alertent les associations de défense des droits des femmes.

ML

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