De quoi rêvent les jeunes Marocains ?

De quoi rêvent les jeunes Marocains ?

Nous, jeunes Marocains, n’avons plus de rêve ou d’exemple. Qui prenons-nous comme exemple? Un médecin! Celui qui n’a plus -comme d’aucuns le disent-  de dignité ; celui qui privilégie l’argent au détriment de la santé des gens. Un footballeur! Celui qui passe, comme le pensent certains supporters, tout son temps «en dehors des heures d’entraînement» dans les «cafés dechicha».Un architecte! Croyez-vous que le métierd’architecte existe toujours, vous demandent certains? Il suffit de faire une petite formation pour obtenir le titre d’«architecte»…Sans parler des ministres et des politiciens! 

Ah non!Nous avons un exemple ou plutôt un rêve: partir à l’étranger! Nous pensons tous que, quitter notre pays est la solution pour vivre une belle vie. Oui, ça pourrait être la solution ou, plutôt, la fuite d’une misère, puisque l’éducation se dégrade de plus en plus. Nos jeunes n’ont plus qu’un but: avoir de l’argent pour survivre, peu importe la méthode.

Alors, pour avoir une petite réponse à toutes les questions, nous avons fait témoigner quelques jeunes. La question était: c’est quoi votre modèle ou votre rêve?

Mehdi, jeune collégien

«Je suis sportif, j’aime bien tout ce qui a une relation avec le sport. Mon rêve est d’être un athlète ou footballeur comme Naymar. Je crois qu’ils gagnent bien leur vie et, au moins, ils sont célèbres».

Chama, jeune lycienne

«Moi, j’aime la décoration, je regarde tout le temps les émissions, les idées et les astuces de déco. Mon exemple est la décoratrice d’intérieur, Salma Bensaid, qui est sur l’émission Dar Wa Décor. J’aime bien ce qu’elle fait et ça m’inspire pour ma vie de tous les jours».

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Houssam, jeune papa

«Je n’ai pas d’exemple dans la vie, mais plutôt un rêve. Comme tout papa, je souhaite que mon bébé vive bien. Donc, pour moi, immigrer à l’étranger est la solution. Et avoir un bon niveau de vie et une bonne éducation».

Jawad, jeune enfant

«Mon rêve est d’être un agent de police, avoir une arme à feu et des menottes et me battre contre les criminels. Wow! Je sens l’adrénaline qui monte».

Bref! Tous les rêves ont un point en commun, c’est d’être une vedette, mais selon le sens que chacun donne à cela…

Sanaa Aaddaj Eloudghiri

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«Bghite nkoune mchhour»  (Je veux être célèbre)

– Que veux-tu devenir quand tu seras grand?

– Je veux être célèbre!

Tel était le début de ma conversation avec un enfant de 14 ans. Dans un monde où l’éducation est perdue, on ne peut s’attendre qu’à des réponses pareilles.

Il n’y a certainement pas de mal à vouloir être célèbre. Mais il faut au moins savoir ce que l’on veut être. L’enfant en question n’en avait aucune idée, l’important pour lui était d’être «mchhour» et riche, bien évidement.

Préscolaire : Un enfant marocain sur deux n’est pas scolarisé

Est-ce l’effet Saâd Lamjarred, mignon, stylé, connu? Ou encore l’effet Neymar, l’enfant défavorisé qui, à 25 ans, gagne 100.000 euros par jour? On ne peut quand même pas nier que ça fait rêver…

Selon un psychiatre français: «Ce désir se manifeste plus facilement chez eux, car il est souvent alimenté par la quête d’identité. Le jeune a besoin de la reconnaissance des autres, pour savoir qui il est, tandis que les personnes mûres n’ont pas besoin d’être reconnues pour se sentir valables». 

Dans tous les cas, ce n’est pas la faute de ces enfants. Mais c’est plutôt celle des écoles, des parents, de la rue… Ces acteurs importants dans la vie de chacun, mais qui ne font plus aucun effort (malheureusement) pour faire de ces jeunes des personnes ambitieuses.  

Tout le monde est responsable, notamment les médias et les réseaux sociaux! Ils ne pensent qu’à la bonne publicité ou, encore, au taux d’audience et oublient le niveau du contenu des sujets qu’ils diffusent. Dans une époque où on valorise le chanteur (interviews, accueil festif à l’aéroport…) et on ignore la personne qui a eu le premier prix d’une invention scientifique, on ne peut pas en vouloir à un enfant de mal évaluer ce qui est bien pour son avenir ou ce qui ne l’est pas.

Ghita Hanane

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