Sahara-Diplomatie | Espagne, Allemagne et autres «pays amis» du Maroc

Les vraies raisons de ces coups de froid…

Certaines raisons des coups de froid que connaissent les relations du Maroc avec des pays comptant parmi ses partenaires traditionnels –voire partenaires privilégiés- sont connues.

Elles ont été clairement formulées par la Diplomatie marocaine et portées à la connaissance de l’opinion publique.

D’autres ne le sont pas. Les analystes en ont ébauché quelques-unes… Les plus évidentes.

Les dernières, enfin, ne sont pas toujours connues du grand public.

Ce sont celles qui figurent dans les rapports sécuritaires.

Or, nul ne l’ignore, ce sont ces rapports qui posent les vrais problèmes et détaillent les vrais enjeux.

Un de ces rapports, récemment repris par la presse espagnole, en est un exemple.

Ce qu’il révèle n’est pas ignoré des autorités marocaines, mais il a le mérite de confirmer ce que les milieux politico-médiatiques marocains entendaient déjà des relations du Maroc avec l’Espagne, la France, l’Allemagne et d’autres «pays amis».

Le 6 mai 2021, le Maroc  rappelait son ambassadeur à Berlin pour consultations, accompagnant ce rappel d’un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, qui en donnait les raisons.

«La République Fédérale d’Allemagne a multiplié les actes hostiles et les actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du Royaume du Maroc», indiquait le communiqué, dans lequel on pouvait lire également que l’Allemagne «s’est démarquée par une attitude négative sur la question du Sahara marocain» ; que «son activisme antagonique, à la suite de la Proclamation présidentielle américaine reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara, est un acte grave qui demeure jusqu’à présent inexpliqué» ; que les autorités allemandes ont agi avec «complicité à l’égard d’un ex-condamné pour des actes terroristes, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles communiqués par les services de sécurité marocains à leurs homologues allemands» ; et que «à cela s’ajoute un acharnement continu à combattre le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen».

Deux jours plus tard, le 8 mai, le ministère des Affaires étrangères publiait un nouveau communiqué concernant, cette fois-ci l’Espagne, pays avec lequel rien ne va plus depuis que le chef des séparatistes du Polisario, Brahim Ghali, y a été accueilli sous une fausse identité, en accord avec l’Algérie.

Dans ce communiqué également la position du Maroc est clairement exprimée. «La décision des autorités espagnoles de ne pas aviser leurs homologues marocaines de la venue du chef des milices du Polisario, n’est pas une simple omission. Il s’agit d’un acte prémédité, d’un choix volontaire et d’une décision souveraine de l’Espagne, dont le Maroc prend pleinement acte. Il en tirera toutes les conséquences», écrit le ministère, ajoutant: «Depuis que l’Espagne a reçu sur son territoire le chef des milices du Polisario, accusé de crimes de guerre et de violations flagrantes des droits de l’homme, les responsables espagnols ont multiplié les déclarations tentant de justifier cet acte grave et contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage (…). Les considérations humanitaires ne justifient pas les manœuvres ourdies derrière le dos d’un partenaire et d’un voisin».

Deux communiqués fermes du ministère marocain des Affaires étrangères, à deux jours d’intervalle, à l’encontre deux partenaires européens importants, cela ne pouvait être un fait banal.

Qu’est-ce qui fait courir la Diplomatie marocaine ?

Si certains observateurs étrangers en ont été interloqués, au Maroc, non seulement il n’y a pas eu de véritable surprise, si ce n’est celle provoquée par l’attitude de ces deux pays supposés «amis», mais l’opinion publique est entièrement acquise à la démarche de la Diplomatie marocaine.

La raison en est simple. Pour le Maroc officiel, comme pour les simples citoyens marocains, on ne transige pas avec la question du Sahara. C’est une cause sacrée, la cause de l’intégrité territoriale du pays.

Tout le monde le sait, le Maroc réclamait son Sahara devant les instances internationales dès les années 50, avant même que l’Algérie n’existe en tant que telle ; et encore moins le Polisario !

De même que tout le monde sait que le conflit du Sahara n’est né qu’à l’instigation du Pouvoir militaire algérien et n’a persisté, près d’un demi-siècle durant, qu’entretenu par ce même Pouvoir militaire algérien, qui abrite, finance, arme et consacre tous les moyens de sa diplomatie à cette marionnette entre ses mains qu’est le Polisario.

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Tout le monde sait enfin, comme l’a si bien dit le célèbre avocat au Barreau de Paris, Me Hubert Seillan, que le Polisario n’est rien d’autre que le prolongement de l’Algérie. Cet Etat-croupion que le Régime algérien rêve de créer au Sahara ne serait qu’un territoire sous son autorité. Sinon, pourquoi se focaliserait-il exclusivement et obsessionnellement sur ce territoire qui n’est pas le sien, pendant 5 décennies ?

Tout le monde sait donc que ce qui fait courir la Diplomatie marocaine, c’est d’abord son Sahara. «Une question existentielle pour le Maroc», rappelait le ministère des Affaires étrangères, le mois dernier.

L’on a vu, tout au long de ce mois, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, tenir deux ou trois réunions à distance, par jour (en visioconférence), avec ses homologues de nombreux pays, d’Amérique en Afrique, en passant par d’autres continents, échangeant avec eux, l’un après l’autre, autour des relations bilatérales, de coopération économique et… De la question du Sahara !

Pourquoi la Diplomatie marocaine est, aujourd’hui plus que jamais, sur tous les fronts ?

La réponse est simple: pour deux raisons.

D’une part, il lui faut consolider les récents acquis. Notamment la reconnaissance américaine de la Souveraineté du Maroc sur le Sahara et –ce qui équivaut à une reconnaissance- les plus d’une vingtaine d’ouvertures de consulats dans les deux villes du Sahara: Laâyoune et Dakhla.      

D’autre part, il lui faut contrecarrer tous les plans et initiatives de sabotage qui visent à faire perdre au Maroc ses acquis.

Plans et initiatives de sabotage des ennemis de toujours, certes… Mais pas seulement ! Il y a aussi les «Dirty tricks», discrets ou non, avoués ou pas, des «amis» !

La dure réalité des gros enjeux et intérêts

Pourquoi des pays considérés comme amis, qui figurent dans le «Top 5» des partenaires commerciaux du Maroc -et qui ne cessent eux-mêmes de mettre en avant «l’excellence» de leurs relations avec le Royaume- retournent-ils leur veste, à telle ou telle occasion ?

Qu’il s’agisse de l’Allemagne, de l’Espagne, ou de la France (mais aussi parfois d’autres pays), pourquoi leurs coups de canif, de temps en temps, contre ce partenaire (le Maroc) qu’ils présentent comme «partenaire stratégique», ou «partenaire privilégié» ; et auprès duquel ils ont de gros intérêts à défendre ?

Le fait est que le Maroc d’aujourd’hui -ce Maroc qui a réussi à s’imposer sur la scène internationale, à diversifier ses alliances en fonction de ses propres intérêts, à déployer une diplomatie africaine réussie, à renforcer ses moyens sécuritaires et militaires… Bref, ce Maroc qui agit en Etat souverain et en puissance régionale… Dérange ! Mieux, il fait peur !

C’est ce qu’on lit dans un récent Rapport sécuritaire espagnol: le Rapport du «Centre pour la sécurité et la culture de Madrid».

Ce Centre n’y va pas du dos de la cuillère. Pour lui, le réarmement du Maroc et le renforcement de son contrôle sur le Sahara constituent une menace pour l’Espagne ! (Bien lire que le contrôle du Maroc sur le Sahara constitue une menace pour l’Espagne !! On comprend mieux les positions de l’Espagne à l’égard du Maroc dans le dossier du Sahara).

Ce rapport dont le quotidien espagnol «La Razon» du 6 mai dernier reprend l’essentiel, part de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, jugeant que ce n’est là que le dernier d’une série de «succès diplomatiques, politiques et économiques du royaume alaouite» ; et mettant en garde contre les conséquences de cette reconnaissance pour l’Espagne et la France. L’arrivée des Etats Unis dans cette zone saperait l’influence de ces deux pays au Maghreb.

Mais le plus gros du Rapport porte sur le Maroc et les dangers qu’il présenterait, selon le Centre, compte tenu de ses réussites. Tout y passe: le réarmement marocain (avec force détails) ; l’extension par le Maroc de sa zone économique exclusive au large des îles Canaries ; les ambitions du port Tanger-Med (lequel «affecterait des ports espagnols, comme Algesiras, Valence et Barcelone) et du réseau commercial Tanger-Dakar ; le projet du gazoduc Nigéria-Maroc, etc.

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Le Rapport en conclut qu’avec ses ambitions politiques et territoriales, «tant les intérêts économiques que l’intégrité territoriale de l’Espagne, peuvent être gravement menacés à l’avenir».

Tout s’explique !

L’on déplorait déjà cela de la France, qui avait moyennement apprécié le «Soft Power» du Maroc en Afrique subsaharienne, même si le Maroc n’a jamais marché sur ses plates-bandes de qui que ce soit, se contentant de développer un partenariat Sud-Sud et Gagnant-Gagnant dans les seuls métiers et activités qu’il maîtrise (sans compter qu’il reste ouvert et invite même à des partenariats triangulaires dans ces métiers-là).

Avec ce Rapport du «Centre pour la sécurité et la culture de Madrid», l’Espagne profonde tombe le masque.

Les anciennes puissances coloniales n’admettent pas l’émergence de nouvelles puissances régionales. Pas plus qu’elles n’admettent la concurrence d’autres puissances mondiales dans ce qu’elles considèrent comme leur zone d’influence exclusive.

Elles défendent leurs intérêts par tous les moyens, mais n’admettent pas que d’autres défendent les leurs.

En ce qui concerne le Maroc, ses «partenaires privilégiés» veulent bien tirer tous les avantages de ce partenariat –intérêts commerciaux, coopération sécuritaire et anti-terroriste, contrôle de l’immigration clandestine- d’où les grandes déclarations d’amitié. Mais, en lui maintenant la dragée haute dans le dossier auquel il tient le plus: celui du Sahara.

In fine, entre Etats, il n’y a pas d’amitié. Il n’y a que des intérêts. Aussi, le Maroc a bien raison de rappeler la nécessité d’un équilibre entre les siens et ceux de ses partenaires. Comme il est de son droit le plus absolu de défendre ses propres intérêts, en tant que nation et peuple.

Cela, tous les Marocains en conviennent.

Bahia Amrani

Le Gouvernement espagnol face à sa Justice

Les acteurs de la société civile marocaine établis en Espagne continuent de dénoncer l’attitude du gouvernement espagnol qui a autorisé l’accueil du chef des séparatistes Brahim Ghali, poursuivi pour crimes de guerre et graves violations des droits de l’homme. Manifestant devant l’Audience nationale à Madrid, la plus haute juridiction pénale espagnole, plusieurs membres de la communauté marocaine installés dans le pays ibérique ont exhorté ce tribunal à réactiver les procédures judiciaires pour poursuivre ce criminel, ainsi que tous les responsables des crimes commis contre des victimes marocaines et espagnoles. Ils ont condamné le «silence» et «la complicité» du gouvernement espagnol vis-à-vis d’une affaire qui a soulevé l’inquiétude et l’indignation des forces vives en Espagne et au Maroc, appelant l’exécutif de Pedro Sanchez à redresser cette situation et fournir des explications sur les motifs l’ayant amené à autoriser l’entrée en catimini d’un criminel accusé de génocide, de torture et de terrorisme.

Relations Nord-Sud

«D’égal à égal», dit le Parlement européen…

Le Parlement européen a voté, fin mars dernier, une résolution qui prône l’autonomisation de l’Afrique dans le cadre de son partenariat avec l’Union européenne. Pour les députés européens, l’Europe et l’Afrique doivent s’émanciper de la relation donateur-bénéficiaire, notant que le développement humain doit être au cœur des futures relations entre les deux continents en donnant la priorité à l’éducation, notamment à la formation des enseignants, à la réduction du décrochage scolaire et en se concentrant sur l’inclusion des filles. L’accent devra être mis également sur l’amélioration des soins de santé et des systèmes de santé nationaux. Ces domaines devraient s’ajouter à la coopération sur des questions telles que la transition verte, l’énergie, la transformation numérique, les emplois durables, la bonne gouvernance et la migration. Les députés soulignent également que l’UE et l’Afrique devraient coopérer sur un pied d’égalité, dans le cadre d’une stratégie donnant aux nations africaines les moyens d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies, de lutter contre le changement climatique et de favoriser l’égalité des sexes, entre autres.

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2 Commentaires

  1. al amebratoriya al magheribiya acharifa ne dépend plus,ni économiquement ni politiquement,des soi-disant pays(amis/partenaire)LE MAROC a prit son indépendance entière et totale,et cela fait peur à ces présumés pays(amis/partenaires),ils ont peur que les autres pays africains encore dépendants d’eux,ne prennent exemple sur notre chérifienne patrie LE MAROC,et nous savons toutes et tous pourquoi,telles des sang-sues,les anciennes puissances coloniales restent obstinément accrochées à leurs anciennes colonies,cela dépend de leur propre existence,toutes les matières premières nécessaires à l’économie et à l’industries des anciens colons,sont pompées du sol africain,que possède tout le sol européen comme richesses minières?rien de rien,pourquoi la monnaie africaine est toujours en CFA?pourquoi des tyrans et dictateurs dirigeants africains,tous octogénaires,sont maintenus au pouvoir et protégés par les anciennes puissances coloniales?combien de coups d’état et de renversement de pouvoir en afrique étaient orchestrés et menés par les forces des mercenaires à la solde des anciens colonisateurs?pourquoi tous les vieillards séniles dictateurs dirigeants africains(à l’exception du MAROC) se font soignés en france?

  2. Il ne faut jamais faire confiance a la démocratie déguisée et de facade de cet espagne hypocrite

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