Abdelhak Najib Vs Covid-19 | «J’ai failli mourir et j’écris sur mon retour à la vie»

Abdelhak Najib Vs Covid 19

Aucun doute. Elle existe. Elle est bien réelle. Je l’ai sentie. Je l’ai vue. Elle fait ce qu’elle a à faire. A moi de faire ce que je dois pour rester de ce côté-ci ou basculer dans tous les ailleurs. Mon diagnostic vital étant engagé, il ne me reste pas beaucoup de marge de manoeuvre. Il faut agir. Il faut tenir le coup. Il faut dire non et continuer de m’accrocher à cette vie. La mort ne te laisse pas une chance.

Elle est claire : elle arrive et elle prend son dû. C’est une question de moment. Pour ma part, à deux doigts d’y passer, je savais que ce n’était pas mon instant. Alors je me suis cramponné. Je ne lâche rien. Je suis encore là. Je veux respirer. Je veux vivre. Jai tant à voir et à donner. Tant à découvrir. C’est un peu trop tôt. Voila comment j’ai négocié ma place encore parmi vous. En serrant les dents. En disant niet. En refusant l’inéluctable.

Aujourd’hui, c’est la somme de toutes les soustractions que je calcule. Ce qui a été fait. Ce qui doit être accompli. Ce qui m’attend. Ce que je dois absolument ne pas rater. Ce qu’il faut rectifier. D’abord me mettre droit pour m’aligner et laisser la lumière entrer. Ce n’est qu’en laissant la lumière inonder l’intérieur qu’on a une chance d’y voir clair dans un monde de plus en plus obscur. Ensuite, éviter le superflu. Éviter les artifices. Éviter le jeu de façades. Éviter la légèreté qui frise la connerie. Éviter la lourdeur. Éviter les certitudes. N’a de certitude que celui qui n’a rien approfondi. C’est connu. Éviter tout ce qui empêche l’esprit de s’élever. Éviter de se rapetisser pour accéder à quoi que ce soit. Éviter de ramper comme une limace face à la vie. Tenir le bon bout, celui qui exige de nous notre meilleure version. Travailler pour s’améliorer. Faire plus. Faire mieux. Tu ne peux aller plus loin qu’en marchant plus loin. Et ne pas s’arrêter. Et si tu croises ton enfer, continue de marcher, ne t’arrête pas, circule, il n’y a rien à voir aux enfers. Surtout ne pas oublier que le temps est giratoire et que d’un coup, tu peux être aspiré dans ses sinuosités au-delà de ce que ton imagination peut excéder.

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J’ai failli mourir et j’écris sur mon retour à la vie. Contaminé avec une charge virale très importante, Covid a failli avoir ma peau. On m’a donné pour mort. J’ai perdu 20 kilos en 20 jours. Le coronavirus a bouffé toute ma sève et a sucé ma force jusqu’à la moelle. Il ronge, il gratte, il ingère tout ce qu’il trouve pour t’affaiblir et te laisser comme une souche sèche et pourrie. Je l’ai senti me manger de l’intérieur comme une armée de virus déchaînés. Puis, à un moment, mon organisme a pris le dessus et nous avons inversé tous les paramètres. Vivre. Vivre est plus fort que la gueuse. Voici pour mon épisode de contamination carabinée qui a failli me faire passer l’arme à gauche.

Bref, je n’ai pas cassé ma pipe. J’ai même envie de la humer et de me dire que chaque chose en son temps. Aujourd’hui, ce que je retiens, c’est cette forte énergie que j’ai reçue, grâce aux prières de tant d’amis et proches. J’ai senti les vibrations. J’ai senti les ondes. J’ai senti la lumière de toutes ces personnes qui espéraient pour moi une meilleure issue. Une somme considérable de matière invisible qui est venue se loger dans mes tripes: tiens bon, tu vas t’en sortir. C’est cette alchimie qui me subjugue. Oui, sentir, avec une telle force, toute cette volonté des autres de me voir quitter la zone de trafic intense vers l’ailleurs. C’est pour dire que c’est vrai. On prie pour vous et ça peut vous sauver. C’est si vrai. Je l’ai vécu. C’est grâce à toutes ces voix et à toutes ces incantations que j’ai trouvé de la lumière pour voir clair dans mon obscurité grossissante. Et je suis ici, aujourd’hui, pour le dire: la mort est bien réelle, mais la vie est si puissante. La vie et rien d’autre. Juste respirer. Tirer très fort sur les poumons et sentir l’air t’envahir. C’est cela aussi vivre: juste respirer un grand bol d’air à pleins poumons et de savoir que nous pouvons encore faire entrer cet air si invisible et qui donne la vie. C’est aussi simple. Mais, il faut aller au plus près de l’irréversible pour le saisir aussi limpidement. Oui, respirer, car dans cette lutte avec cette maladie, il n’est question que d’une seule chose: la respiration. Tu respires, tu vis. Tu ne respires plus, tu clamses.

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Et vivre, c’est un miracle.

Amen. 

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