Femmes : Diagnostic rare !

Nizar baraka seminaire femmes mars 2015

Quatre institutions constitutionnelles –et non des moindres- se sont penchées sur la cause de la femme. Quelles conclusions ?

Souvent, on fait sortir la carte de la «cause féminine» à l’approche des élections. Mais que des institutions constitutionnelles nationales décortiquent la situation de la femme, c’est une première!
Organisé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), l’Institut du Médiateur du Royaume (IMR) et la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), «ce séminaire conjoint est basé sur la conviction partagée par ces quatre institutions constitutionnelles quant à la nécessité de contribuer à la mise en œuvre des principes d’égalité et de parité énoncés dans la Constitution et des objectifs de développement humain», précise un communiqué du CNDH.
Ce séminaire a été organisé le 25 mars autour du thème «L’égalité et la parité au cœur des travaux des institutions constitutionnelles nationales», en présence de Nizar Baraka, Président du CESE, de Driss El Yazami, Président du CNDH, de Mme Amina Lemrini, Présidente de la HACA et de Abdelaziz Benzakour, Médiateur du Royaume…

Les travaux de cette rencontre ont abordé deux thématiques centrales, à savoir «Les engagements et contributions des institutions constitutionnelles nationales dans la mise en œuvre des dispositions de la Constitution et l’amélioration de la condition des femmes et l’accès à leurs droits» et «Les pistes d’action possibles en vue d’accélérer la mise en œuvre de l’égalité et la consécration de la parité dans le cadre des droits civils, économiques, sociaux et culturels». Chacune de ces institutions a émis des avis et recommandations contribuant au débat national sur cette approche. La défense des droits de la femme, comme l’a souligné le président du CNDH, constitue une responsabilité partagée par tous les intervenants. Le président du CESE, Nizar Baraka, a de son côté déclaré que, malgré les acquis, les réformes et les efforts consentis en matière de promotion de la femme, «des paradoxes tenaces» apparaissent, nécessitant des institutions constitutionnelles de mener à bien des missions complémentaires et de se pencher sur ces anomalies par une analyse, un démontage et un examen approfondi, afin de développer des mesures pour les surmonter. Il a souligné que les institutions nationales sont appelées à être complémentaires pour permettre une adhésion agissante de la femme aux différents aspects de la vie.
Ces quatre institutions nationales savent, à travers des chiffres et des rapports, que les femmes peinent à s’imposer à cause d’un contre-courant qui freine leur épanouissement. L’expérience a démontré que, sans le système de quota, la représentativité politique des femmes au Parlement et au niveau local serait une mission impossible. Le chômage frappe davantage les femmes que les hommes, y compris chez les diplômés. Plus de 75% des femmes actives dans le milieu rural travaillent comme «aides familiales». 50% des femmes en milieu urbain n’ont pas de contrat de travail.
Le Conseil économique, social et environnemental recommande, entre autres, d’intégrer le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes en tant que fondement de la citoyenneté marocaine dans les programmes éducatifs et curricula des enseignants. Cette institution appelle aussi à la participation active des médias dans la prévention et la lutte contre les stéréotypes sexistes et l’appropriation par tous de l’égalité entre les femmes et les hommes.
La présidente de la HACA, Amina Lamrini, a pour sa part rappelé la faiblesse de la participation des femmes dans des postes de responsabilité et de décision dans les organes médiatiques et la prédominance des responsabilités stéréotypées même lorsque les femmes occupent un poste de responsabilité. De même, Lamrini a évoqué la vulnérabilité des femmes à exprimer leurs opinions, surtout dans les programmes à caractère informatif.
Et si Mme Rabia Naciri, membre du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), a rappelé que le CNDH a réalisé l’égalité et la parité en son sein et les a inscrites parmi ses priorités, le Médiateur du Royaume, Abdelaziz Benzakour, a quant à lui critiqué le retard dans la mise en place de l’Instance nationale de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination tout en précisant: « On n’a pas le droit d’accuser un retard, de tergiverser ou de commettre une erreur». Il a estimé que la plus grande violence dont est victime la femme dans la société marocaine est le «retard injustifié». Et, sur un ton positif, Nizar Baraka a souligné: «Le fait de se pencher sur ces paradoxes est susceptible de permettre l’autonomisation de la femme marocaine, de renforcer ses capacités à participer et à proposer des initiatives et d’adhérer pleinement et efficacement dans les différents aspects de la vie».

C’est juste une amie!

Bouchra Elkhadir

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Un commentaire

  1. Bonjour
    [b] »d’intégrer le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes en tant que fondement de la citoyenneté marocaine dans les programmes éducatifs « [/b]
    En esperant que ses initiatives portent leurs fruits.

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