FIAD : Ce qu’ils disent de l’Afrique

En ouverture du 5ème FIAD, ils se ont tous exprimé leur avis sur le continent, les besoins de ses populations et les possibles moyens d’y répondre… A commencer par le Président Kaboré du Burkina Faso.

FIAD : Ce qu’ils disent de l’Afrique

Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso

«Les politiques économiques africaines doivent avoir pour unique objectif la satisfaction des besoins fondamentaux des populations, avec pour cible principale les pauvres et les plus vulnérables… Décideurs politiques, chefs d’entreprise, partenaires au développement, leaders d’opinion, nous devons faire des choix stratégiques judicieux, courageux, destinés à garantir l’épanouissement économique et le bien-être de tous, pour une paix véritable et durable en Afrique et dans le monde… Au regard des besoins énormes auxquels l’Afrique doit faire face dans tous les secteurs, seule la mutualisation des efforts tracera les sillons de notre succès collectif. Nous nous devons de renforcer et d’accélérer la dynamique de coopération intra-africaine. C’est pourquoi, au niveau institutionnel, il nous faut concrétiser le projet de Zone de Libre-échange continentale, pour accélérer la libre circulation des personnes et des biens…
Ensemble, nous pouvons et devons construire cette Afrique qui gagne, cette Afrique décomplexée, consciente de ses capacités et confiante en celles de ses fils. Nous devons œuvrer pour une Afrique qui sait que, si elle doit saluer le partenariat avec le reste du monde, elle doit d’abord et avant tout compter sur elle-même».

Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération

FIAD : Ce qu’ils disent de l’Afrique

«L’Afrique ne peut guère se développer sans un espace économique commun et une réelle vision de la coopération Sud-Sud qui favoriserait le renforcement des liens entre les pays africains. Pour preuve, les opérateurs économiques représentant plus de 30 pays africains et prenant part à ce forum ont exprimé leur volonté de travailler ensemble et consolider de la sorte le développement durable dans le continent. C’est la meilleure illustration que l’Afrique est en marche.
L’inclusion financière en Afrique enregistre de réels progrès, vu que plusieurs pays et blocs régionaux africains se sont dotés d’institutions financières solides. La collecte de l’épargne, l’accompagnement de l’investissement privé, le soutien des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et la mise en place des politiques publiques efficientes illustrent une réelle mutation qui s’opère en Afrique.
D’autre part, l’intégration du Maroc à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) permettra indubitablement à cet espace de créer les synergies nécessaires, renforcer l’intégration et développer le partage d’expériences et d’expertises, notamment en matière de développement humain et de politiques de migration».

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Mohamed El Kettani, PDG Attijariwafa bank

FIAD : Ce qu’ils disent de l’Afrique

«Dans cet environnement global dominé par l’incertitude -l’Afrique, au-delà du ralentissement conjoncturel enregistré en 2016 sous l’effet de la baisse des cours pétroliers- maintient le cap et demeure plus que jamais un espoir pour la croissance mondiale. En effet, l’urbanisation et la démographie africaines sont un atout majeur. 187 millions de personnes supplémentaires vivront dans les villes africaines au cours de la prochaine décennie et, en 2034, la population active africaine atteindra 1,1 milliard de personnes, supérieure à celle de la Chine ou de l’Inde. La consommation des ménages et des entreprises et la production industrielle à destination de la demande intérieure et en substitution aux importations pourraient enregistrer une croissance considérable au cours de la prochaine décennie. Les mutations technologiques à l’œuvre constituent une autre opportunité historique majeure pour le continent africain et peuvent permettre de faire émerger nombre d’activités économiques, tout en renforçant l’inclusion économique et financière des populations africaines.

Compte tenu de tous ces paramètres, le 5ème Forum Afrique Développement a été placé sous le signe de la croissance inclusive, car seule l’inclusion véritable est le garant de la pérennité et de la sécurité de notre continent».

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Miriem Bensaleh-Chaqroun, Présidente de la CGEM

FIAD : Ce qu’ils disent de l’Afrique

«L’Afrique doit changer ses paradigmes pour atteindre une croissance durable et inclusive. 
La nécessité d’améliorer la vie des Africains et de conduire l’Afrique à la compétitivité internationale devrait alimenter les discussions et motiver les ambitions. Les Etats, les gouvernements, les entreprises et la société civile doivent unir leurs forces et agir en faveur du changement qui s’appuie sur certains facteurs clés, à savoir de nouvelles industries, la bonne gouvernance, un capital humain qualifié, un environnement des affaires adéquat, mais aussi une approche régionale. L’Afrique doit aussi tirer bénéfice de ses terres arables et des plus grandes réserves de ressources naturelles dont elle dispose, d’un marché en croissance de 1,2 milliard de consommateurs, d’une population jeune et d’un grand potentiel de croissance.
La plupart des économies africaines sont encore basées sur des ressources naturelles non transformées et le rythme d’industrialisation est lent. L’Afrique comptera toujours sur l’agriculture pour faire face au défi de la sécurité alimentaire, mais elle aura besoin d’une révolution verte, traduite par une plus grande productivité des terres agricoles et le développement des agro-industries.
Les gouvernements doivent, à leur tour, adopter une feuille de route qui portera sur la révolution verte et devront aborder les questions relatives à la propriété industrielle, à une logistique adéquate et à l’organisation des marchés. L’Afrique peut aussi apporter sa propre révolution industrielle à travers les énergies renouvelables et la nouvelle économie verte. Cela améliorera notre capacité électrique et permettra l’émergence d’un écosystème entrepreneurial vert. La communauté des affaires a, plus que jamais, besoin d’un réel partenariat public-privé où les gouvernements agissent en tant que facilitateurs et régulateurs et les entreprises créent une croissance responsable et une richesse partagée».

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