Maroc : La courbe du chômage, sous 3 gouvernements

Adil douiri economistes istiqlaliens

L’Alliance des économistes istiqlaliens a procédé à la comparaison des performances des trois derniers gouvernements: Jettou, El Fassi et Benkirane. Décryptage.

L’Alliance des économistes istiqlaliens a passé au crible l’action des trois derniers gouvernements (Jettou, El Fassi et Benkirane). En effet, elle s’est penchée sur les douze dernières années de politique économique du Maroc. «L’approche s’appuie sur le bilan chiffré, couplé avec une analyse qualitative des attitudes, des choix, des attentes et des préférences des trois derniers gouvernements», explique Adil Douiri, président de l’Alliance des économistes istiqlaliens, tout en rappelant que le gouvernement actuel est à mi-mandat seulement. Il faut également dire que les trois équipes gouvernementales ont bénéficié de conjonctures économiques mondiales différentes. Toutefois, elles ont adopté des stratégies économiques totalement différentes.

Concernant la croissance, le gouvernement Jettou a réalisé un taux de croissance moyen de 6,7% par an grâce au renforcement des infrastructures et à l’accélération du rythme de production des logements. «Jettou avait négocié avec le système bancaire la création de nouveaux produits de financements immobiliers tels que les crédits à longue durée», rappelle Douiri. Le gouvernement El Fassi a de son côté été confronté à 3 chocs successifs: l’envolée des cours du pétrole (2007-2008), la crise bancaire internationale (2008-2009) et la survenance du Printemps arabe en 2011. Dans ce contexte, il a réalisé une croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) de 6,8% par an. Pour sa part, le gouvernement Benkirane a ralenti la croissance même en bénéficiant d’une meilleure conjoncture internationale (marquée par la baisse des cours internationaux des matières premières). Sous Benkirane, la moyenne de la croissance du PIB est tombée à 4,3% par an.

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L’emploi, maillon faible du gouvernement Benkirane

L’objectif ultime de toute politique économique reste l’emploi. Les politiques menées par les trois derniers gouvernements ont eu un impact clair sur l’emploi et le chômage. Sous le gouvernement Jettou, la stratégie volontariste de croissance basée sur trois leviers a réduit le taux de chômage urbain et national. En effet, le taux de chômage national est passé de 12,2% en 2002 à 9,5% en 2007. Pour sa part, le gouvernement El Fassi a permis la poursuite de la baisse du taux de chômage qui est passé de 9,5% à 8,5% entre 2007 et 2011. Avec le gouvernement Benkirane, la courbe du chômage a été inversée pour la première fois en 12 ans. Ainsi, le taux de chômage a atteint 10,2% au terme du premier trimestre 2014, contre 8,5% en 2011. Cette contre-performance s’explique par l’absence de stratégie de croissance et l’étouffement de l’économie par le déficit de la balance des paiements.
«Deux ans et demi après sa nomination, le gouvernement actuel doit faire ses choix. Aucune stratégie cohérente de croissance tenant compte des déséquilibres actuels et de la conjoncture n’a été présentée», estime Adil Douiri. Certains ministres sectoriels poursuivent leurs efforts, mais avec un rendement handicapé par l’absence de pilotage global de l’économie par le gouvernement, donc l’absence de chef d’orchestre économique. En l’absence de stratégie simple et claire, la croissance ne repartira pas et le chômage, dont le gouvernement actuel est responsable (inversion de la courbe), poursuivra sa progression, conclut Adil Douiri.

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Anas Hassy

 

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