BAM Qu’en dit Jouahri ?

 

Jouahri bank al maghrib 2013

Bank Al-Maghrib
Jouahri rassure sur l’inflation, mais…

Pour le patron de Bank Al-Maghrib, la libéralisation partielle des produits pétroliers n’aura pas d’impact significatif sur le niveau des prix. Trois scénarios ont été établis pour mesurer les effets secondaires.

Pas d’inquiétudes sur le niveau des prix avec la mise en place du mécanisme de l’indexation partielle qui a suscité moult réactions. C’est en substance le message principal que laisse entendre Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), à l’issue de la réunion trimestrielle de son Conseil d’administration, mardi 24 septembre à Rabat. Selon le wali, l’exercice de modélisation ayant pour objet de connaître les répercussions de l’indexation sur le niveau général des prix pour l’année en cours fait ressortir trois scénarios.

Les scénarios prévisibles

En effet, dans le cas où le baril du pétrole se maintiendrait autour de 105 dollars, le taux d’inflation serait impacté à la hausse à hauteur de 0,2%. Si le cours du baril se hisse à 110 dollars, la pression inflationniste s’activera pour doubler de vitesse (+0,4%). Plus encore, la troisième configuration prévisionnelle (120 dollars) établit la tendance haussière à 0,7%. En somme, d’après les prévisions de la banque centrale, l’inflation ressort à 2,2% en 2013 «en ligne avec l’objectif de stabilité des prix à moyen terme», est-il souligné. A noter que la modélisation économétrique a pris en considération les mesures d’accompagnement annoncées par le gouvernement. Le doute étant permis, si ce dispositif de soutien n’est pas installé de la façon la plus efficace qui soit, l’impact sera plus inquiétant, précise Jouahri. Un scénario qui renvoie à la simulation de l’impact de l’indexation des prix de certains produits pétroliers (l’essence, le gasoil et le fuel) effectuée par le Haut-commissariat au plan (HCP). Les résultats montrent que les prix intérieurs s’accroîtraient de 0,37% en 2013 et de 1,10% en 2014, à l’exclusion de toutes éventuelles mesures d’accompagnement.
Interpellé sur l’étude du HCP, Jouahri insiste sur le fait que les modèles économétriques sont variés et que chaque institution se base sur des données statistiques relativement différentes des autres. «Pour nous, l’horizon prévisionnel est limité à six semestres, étant donné que les variables de la conjoncture changent à tout moment, alors que les calculs du HCP s’étendent jusqu’à 2018. C’est bien, ils ont les moyens nécessaires pour le faire», ironise-t-il.

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Gain de 1,7 MMDH

Mis à part cette cacophonie des chiffres, Jouahri affirme que les mesures d’indexation partielle et limitée permettront de gagner à fin 2013 quelque 1,6 milliard de dirhams et 7 milliards en 2014, année à laquelle l’inflation se situerait à 1,7%. Globalement, il se veut rassurant quant au niveau des prix qui restent maîtrisables. «Aussi bien l’inflation importée que celle monétaire, elles ne représentent pas véritablement des sources d’inquiétudes», redonne-t-il confiance. Conséquence: il a été décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%. Partant de tous ces éléments, la nouvelle levée partielle des subventions n’aura pas d’impact sur les équilibres macroéconomiques, ajoute-t-il. C’est ainsi, avance le wali, que le déficit budgétaire, prévu pour l’exercice en cours, s’établirait à 5,5%. Les réserves internationales accumulées couvriraient les achats de plus de 4 mois d’importations de biens et services en moyenne. «Et cela dépendra des concours extérieurs mobilisés», commente-t-il. Car du volume des ressources contractées, dépendent les équilibres financiers extérieurs. Sur ce chapitre, le déficit de la balance des paiements au titre de l’année 2013 devrait être ramené à 8%, contre 10% l’année dernière, sachant que le volume des échanges extérieurs a perdu de son poids. A fin août dernier, les importations ont baissé en moyenne annuelle de 2,4% à 252,9 milliards de dirhams au même titre que les exportations qui ont perdu 1,5% à 121,1 milliards. A écouter le wali, l’économie nationale a montré des signes de reprise en 2013, comparativement à l’année dernière. En atteste le taux de croissance qui tournerait autour de 4,5 à 5%, au lieu de 2,7%.
Pourrait-on conclure que ces tendances convergent vers l’objectif initial du gouvernement de ramener le déficit budgétaire à 3% à la fin de son mandat? Jouhari émet des doutes. «Car les conséquences de cette décision comptable peuvent être très lourdes sur les fondamentaux macro-économiques», explique-t-il. Ce serait se livrer bataille dans «la dynamique de la difficulté», expression très chère à Jouahri. Pour un expert comme lui, qui a blanchi sous le harnais de l’administration, le contexte national, pas moins que celui mondial, ne se prête plus à de telles prévisions. Les clignotants du tableau de bord de l’économie ne trompent pas. A la clé, le net ralentissement du PIB non agricole se situant à 1,9% au terme du premier trimestre, la baisse historique à 63% du taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie, ou encore l’atonie triste du marché boursier qui, au lieu de marquer de nouvelles introductions, s’est mis à éjecter des sociétés cotées. Le tassement spectaculaire de la croissance des crédits bancaires n’est pas en reste. BAM prévoit une évolution de 4% à fin 2013. Sans perdre de vue la montée notable du risque de crédit et, partant, des créances en souffrance qui frôlent déjà les 5,5%. «Même avec un taux de 6 à 7%, l’évolution des créances en souffrance reste une bonne chose eu égard aux pressions conjoncturelles observées au niveau du marché financier et monétaire», rassure-t-il.

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L’effet crédits de trésorerie

Pourtant une chose est sûre: les banques se trouvent tiraillées entre la baisse de leur rentabilité et les pressions exercées sur les crédits de trésorerie. Au moment où les crédits d’investissement accusent une notable régression, ce sont les besoins de financement quotidiens et ponctuels qui prennent la relève en réponse à l’augmentation des besoins de fonds de roulement. Là, les retards de paiements en disent quelque chose. Et voilà que l’augmentation des taux appliqués aux crédits de trésorerie a entraîné une hausse de 8 points de base à 6,09% des taux débiteurs.
Globalement, les dernières statistiques monétaires ne laissent aucun doute sur la décélération quasi générale des composantes du crédit bancaire qui a évolué de 2,2% au mois de juillet, après 3,2% au deuxième trimestre. La seule composante qui a pu résister, concernant «les crédits à l’équipement», s’est améliorée de 1,2% en glissement annuel. Le comportement du marché du crédit laisse dégager un ralentissement des prêts annuels contactés par le secteur privé (1,2%) à la grande faveur du secteur public (18,4%).
Autre constat, le déficit de liquidité bancaire s’est élevé à 76,6 milliards de dirhams au cours du troisième trimestre, soit une aggravation de 17,2 milliards comparativement au trimestre précédent. Malgré l’accentuation des tensions sur les liquidités, Jouahri informe que BAM assure le financement de l’économie sans problèmes, gardant un œil vigilant sur la destination des liquidités mobilisées.

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