
Des diplomates africains ont insisté, lundi à Rabat, sur la nécessité d’une intégration continentale accélérée, fondée sur la solidarité, l’unité politique et le développement économique partagé.
S’exprimant lors d’une cérémonie marquant la célébration de la Journée de l’Afrique, organisée au siège du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, le Premier ministre et ministre des Affaires Étrangères et de la Diaspora de la République du Kenya, Musalia Mudavadi, a mis en avant le rôle pionnier du Royaume du Maroc dans le développement de l’Afrique et son engagement constant en faveur du continent.
Le ministre kényan, actuellement en visite de travail au Maroc, a par ailleurs salué le leadership du Maroc dans le domaine industriel, en particulier dans le secteur de l’automobile, relevant que cette dynamique est un modèle à suivre.
La Journée de l’Afrique, bien plus qu’une simple commémoration, constitue un appel continental à la réflexion et à l’action, a affirmé le diplomate kényan.
Il a, à cet égard, souligné la nécessité de renforcer les liens bilatéraux, régionaux et multilatéraux, notant que l’unité africaine repose sur une volonté commune de bâtir une économie continentale intégrée.
Pour ce faire, il est urgent de consolider le commerce intra-africain, de lever les barrières non tarifaires, de mettre en œuvre les protocoles commerciaux régionaux et de moderniser les infrastructures, a-t-il dit.
M. Mudavadi a également plaidé pour une réforme de la gouvernance mondiale, dénonçant la sous-représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, et a appelé à une voix africaine unifiée à la veille de la réunion du Comité des dix (C10) à Osaka.
Dans le même esprit, le doyen du corps diplomatique africain et ambassadeur du Cameroun au Maroc, Mouhamadou Youssifou, a attiré l’attention sur les défis persistants qui entravent la marche de l’Afrique vers l’intégration, évoquant, entre autres, l’insécurité dans la région du Sahel, les obstacles à la libre circulation, les déficits en infrastructures, ainsi que les difficultés d’accès à la mer pour plusieurs pays enclavés.
Sur le plan des projets structurants, le diplomate camerounais a souligné l’importance de l’Initiative Atlantique, lancé sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, faisant observer que cette initiative stratégique, qui vise à offrir aux pays sahéliens un accès à l’océan Atlantique, illustre la vision marocaine d’une coopération Sud-Sud concrète et solidaire.
Lors de cette rencontre, les diplomates ont insisté sur la nécessité de moderniser les réseaux de transport, de renforcer le commerce intra-africain et de lever les barrières non tarifaires, notant que l’’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf), bien qu’adopté par une majorité d’États, reste encore loin de son plein potentiel.
Malgré l’existence de cadres comme le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), l’Agenda 2063 ou encore le Plan d’action de Lagos, la concrétisation de ces ambitions reste tributaire d’une volonté politique forte, d’une gouvernance efficiente et d’un engagement commun des États africains, ont souligné les intervenants.
Cette rencontre, rehaussée par la présence notamment du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, ainsi que de plusieurs ambassadeurs accrédités à Rabat et de personnalités de divers horizons, a été ponctuée par la projection d’une capsule documentaire intitulée “Afrique connectée”.
LR/MAP