«Charlie» : Paris sera-t-il toujours Paris?

Marche pour charlie france janvier 2015

On connaît la formule «Paris sera toujours Paris». Elle paraît moins définitive au lendemain du massacre de «Charlie Hebdo».

Au-delà du carnage humain, des douleurs insupportables, ce qui a été visé, c’est une image de la France. Paris se considère à tort ou à raison comme un pays majeur dans la conquête des libertés et des droits de l’homme. Ce positionnement, souvent accompagné d’arrogance et d’ingérence, est cependant largement partagé par nombre d’intellectuels du monde entier. On se réfugie souvent à Paris pour pouvoir s’exprimer librement quand on ne peut le faire dans son propre pays. Et c’était globalement vrai.
Aujourd’hui, tous les intellectuels, musulmans notamment, qui dénoncent les dérives obscurantistes ne se sentent plus en sécurité. La France veut rester le pays de la liberté d’expression, mais il n’est pas de liberté qui ne soit défendue et protégée efficacement.
Il faut bien voir que ce qui s’est passé est unique en France et en Europe… Du jamais vu, sauf dans des pays frappés par des guerres civiles, en Amérique latine notamment. Un 11 Septembre de la presse et des libertés à la française.
Rien ne peut justifier un tel massacre de sang froid.
Le but des terroristes s’inscrit dans une stratégie claire, même si eux n’en ont pas conscience. Il s’agit de diaboliser l’islam pour que des musulmans se sentant exclus rallient le camp des radicaux. C’est diabolique. Face à ce danger qui menace le vivre ensemble, il ne suffira pas de dénoncer l’amalgame, il faudra lutter contre les terroristes; il faudra combattre ensemble. Les musulmans le savent bien d’ailleurs, qui ont vu l’un des leurs portant l’uniforme de la république blessé puis achevé sur le trottoir d’une balle dans la tête par les admirateurs des égorgeurs de Daech ou d’Al Qaïda. Se battre ensemble pour ne plus mourir ensemble.
Encore une fois, la mobilisation dans l’émotion, la mise en scène de sa compassion et de sa solidarité par Facebook et les selfies de l’indignation ne suffiront pas. Les terroristes s’en moquent. Ils ont voulu, disent-ils, «tuer Charlie Hebdo» pour «venger le prophète». Charlie Hebdo était moribond, il est sauvé financièrement pour un temps. Quant au prophète, on leur laissera la responsabilité de leur propos.

L’allusion est claire cependant et mérite réflexion. Il s’agit de la reprise par le journal satirique français de caricatures publiées dans un journal danois qui avaient suscité une vague d’indignation et de manifestations dans le monde arabo-musulman.
Peut-être faut-il le dire dans ce journal critique, libre mais responsable: il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Il y avait dans Charlie Hebdo, au-delà du talent de la caricature, une volonté assumée parfois de choquer, de blesser les adversaires politiques et les croyants. A Charlie, on bouffe depuis toujours dans la tradition hara-kiri du facho, du militaire, du curé et plus récemment de l’islam.
Cela étant, il est vrai qu’on n’était pas obligé de lire Charlie Hebdo.
Cependant, même en France, la liberté d’expression est limitée par la loi. Impossible de faire l’éloge de la pédophilie, de contester l’extermination des juifs, de provoquer la haine, de tenir des propos racistes ou homophobes. Certaines opinions sont considérées comme des délits.
Dans de nombreux pays, cette interdiction s’étend au blasphème; le blasphème qui pour certains radicaux n’est pas un délit, mais bien plus: un crime.
Dans un pays comme la France, un pays laïc, le blasphème n’est plus poursuivi sauf pour des raisons historiques en Alsace-Lorraine. Le retour en force du religieux et la diversité nouvelle de la société française montrent bien que l’on ne peut plus faire comme si les choses étaient les mêmes que dans les années 50.
On peut vouloir étendre le champ des interdictions et limiter la liberté d’expression par rapport au respect dû à certains et à leurs croyances dans un monde devenu global. On peut aussi vouloir défendre la liberté d’expression dans le domaine religieux -les deux positions peuvent se défendre, mais elles doivent être réfléchies, pesées et surtout assumées.
Il faut bien comprendre qu’un dessin dans un obscur journal danois a fait le tour du monde; il faut en tenir compte. Mais bien sûr, le défi du carnage est lui aussi mondial et bien plus terrifiant qu’un dessin même inutilement offensant. Une minorité fanatique veut imposer sa lecture folle de la religion au monde entier par la violence.
En ce sens, oui, nous sommes tous des «Charlie Hebdo» et cela concerne tout le monde au-delà des journalistes, des caricaturistes, des forces de l’ordre. Mais pour une riposte efficace, il faut des analyses qui ne soient ni partielles, ni partiales. Il faut tout prendre en compte même ce qui peut choquer, même ce qui est contre ses préférences politiques personnelles.
Il n’y a certes pas un choc de civilisations, mais un défi à toutes les civilisations et, en premier, à la civilisation musulmane que salissent, plus que tous les blasphèmes, ceux qui tuent en son nom.

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Patrice Zehr

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Des terroristes bien connus


Les freres Kouachi

Saïd Kouachi, l’un des deux auteurs présumés de l’attentat de mercredi 7 janvier contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo, avait voyagé au Yémen en 2011 où il s’était entraîné au maniement des armes, selon un responsable américain. Il avait été formé par un membre d’Al-Qaïda avant de rentrer en France, a précisé ce responsable qui a souhaité conserver l’anonymat, confirmant une information du New York Times. Les autorités américaines ont par ailleurs souligné que les deux auteurs présumés de l’attentat étaient «depuis des années» sur la liste noire américaine du terrorisme.
Depuis de nombreuses années, le Yémen et la branche locale d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA) accueillent des «combattants» étrangers. Certains étudiants salafistes allaient suivre les cours de l’université islamique de Dammaj dans le nord, lieu d’affrontements fréquents avec les rebelles houthis, une secte proche du chiisme, au cours desquels au moins un «étudiant» français est mort ces dernières années. D’autres, plus radicaux comme Saïd Kouachi, ralliaient directement les maquis d’AQPA, la succursale d’Al-Qaïda qui apparaissait comme la plus redoutable, avant l’émergence de Daech l’été dernier en Irak et en Syrie. Dirigé par Nasser Al-Waheishi, l’ancien secrétaire d’Oussama Ben Laden, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique est rapidement devenue, après sa fusion en 2009 avec sa voisine saoudienne, la plus inventive et la plus audacieuse des branches de la mouvance terroriste globale.

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PZ

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La menace est mondiale, la G-B s’attend au pire

Des militants d’Al-Qaïda en Syrie préparent des attentats à grande échelle en Occident, peut-être contre des transports publics ou des «cibles symboliques», a déclaré le chef du MI5, les services de renseignement britanniques. S’exprimant au lendemain de la tuerie qui a fait 12 morts à Paris, le directeur général, Andrew Parker, a déclaré lors d’une allocution au quartier général du MI5 à Londres qu’une attaque contre le Royaume-Uni était hautement probable.
«Un groupe de terroristes d’Al Qaïda en Syrie prépare des attentats contre l’Occident en vue de causer le maximum de pertes», a-t-il dit, peut-être en s’en prenant «aux transports publics ou à des cibles symboliques».
Andrew Parker a rappelé que 600 extrémistes britanniques s’étaient rendus en Syrie, beaucoup d’entre eux pour rejoindre les rangs des djihadistes de l’Etat Islamique (EI) qui contrôlent de vastes territoires en Syrie et en Irak.

PZ

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L’Arabie Saoudite sous pression

Trois gardes-frontières saoudiens, dont un haut-gradé, ont été tués dans un attentat suicide et des affrontements avec quatre «terroristes» qui ont aussi trouvé la mort à la frontière avec l’Irak, selon un nouveau bilan fourni par le ministère de l’Intérieur. L’attentat et les accrochages ont eu lieu dans la région d’Arar où «quatre terroristes ont tenté de franchir la frontière saoudienne par le poste Souif», a rapporté un porte-parole du ministère dans un communiqué cité par l’agence officielle Spa.
Trois gardes-frontières dont un général, Awda al-Balawi, ont été tués et deux autres blessés et hospitalisés, a précisé le porte-parole, faisant état de la saisie sur les lieux des affrontements d’un mitrailleur, d’un pistolet, de grenades à main et de ceintures d’explosifs.
Le général Awda al-Balawi est présenté comme le commandant des gardes-frontières dans la région nord du royaume par le site d’informations saoudien en ligne, Sabg. La frontière saoudo-irakienne est longue de quelque 800 km.
Le Comité des grands oulémas, la plus haute autorité religieuse dans le royaume, a aussitôt dénoncé une «ignoble attaque criminelle qui relève du terrorisme» et réaffirmé son «soutien» à l’Etat dans sa campagne contre les partisans des organisations extrémistes, «dont Daech (acronyme arabe du groupe Etat Islamique, EI) et Al-Qaïda».

PZ

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