Maroc : Cette pluie tant attendue…

Maroc : Cette pluie tant attendue…

La Direction de la Météorologie Nationale (DMN) annonce un retour des pluies dans la majeure partie du Royaume, à compter de cette semaine. Très attendue, l’annonce de ces précipitations ravive l’espoir des agriculteurs, des éleveurs et de l’ensemble des citoyens, d’une année agricole qui ne sera pas totalement perdue.

En ce début de mois de décembre, les agriculteurs continuent de scruter le ciel, dans l’attente de pluies salvatrices. Car une sécheresse est toujours dramatique pour l’économie nationale et impacte directement et gravement le tissu social dans le pays.    

L’agriculteur seul face à l’inconnu    

En effet, le secteur agricole est considéré comme le premier pourvoyeur d’emplois. Selon les statistiques émanant du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, datant de 2016, l’agriculture emploie à elle seule 4 millions de personnes. S’agissant de la contribution du secteur agricole à l’économie nationale, la même source l’évalue à 74 MMDH, soit une part de 14% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays. Ces chiffres renforcent la crainte chez les agriculteurs, surtout les plus petits d’entre eux qui craignent que les pluies annoncées par la DMN soient faibles ou mal réparties dans le temps et l’espace. Selon ces agriculteurs, l’absence impacte négativement le rendement des terres agricoles; ce qui se répercute également sur la main-d’œuvre agricole qui se verrait, du jour au lendemain, dans une situation de chômage technique.  

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Le retard des pluies ne se répercute pas uniquement sur les cultures, principalement le blé et les légumineuses. Il impacte également le cheptel. Selon un grand nombre d’éleveurs, une faible pluviométrie ou la sécheresse les oblige, dans la plupart du temps, à céder leurs bêtes à des prix extrêmement bas. 

L’eau se fait rare dans les barrages

Le retard des pluies se répercute également et avec force sur le taux de remplissage des barrages. Selon les dernières statistiques, la situation des réserves des barrages à usage agricole est critique. A titre indicatif, la retenue du barrage Bin El Ouidane, qui dessert la zone des Doukkala et une partie de la région de Béni Mellal, est à moins de 17%. Idem pour le barrage Al Massira qui affiche un taux de remplissage de seulement 18,9%. En ce qui concerne le barrage Hassan Addakhil, à Errachidia, son taux de remplissage s’élevait, à la date du 21 novembre 2017, à 25%, soit un volume d’environ 78 millions m3, contre 45% (140 millions m3) durant la même période de 2016. L’Agence du bassin hydraulique (ABH) du Guir-Ziz-Rheris explique ces baisses par l’actuel déficit pluviométrique. Selon l’ABH, le programme d’irrigation au titre de l’année agricole 2017-2018 prévoit un volume total des lâchers d’eau d’environ 20 millions m3, contre 84 millions m3 une année auparavant. Ce volume pourrait être révisé en fonction de la situation de l’année hydrologique 2017-2018, indique la même source.

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Plusieurs agronomes estiment que les barrages, même quand ils enregistrent des taux de remplissage satisfaisants, ne peuvent être utilisés à eux seuls pour l’irrigation des terres agricoles au Maroc. Les mêmes spécialistes expliquent cela par le fait que 85% des terres agricoles marocaines sont irriguées directement par la pluie. 

Le Royaume est conscient des changements climatiques qui provoquent des modifications importantes au niveau des écosystèmes. Pour éviter à l’économie nationale de demeurer tributaire de l’agriculture qui reste étroitement liée à la pluviométrie, il a mis en place des politiques visant à faire du Maroc un pays tourné davantage vers l’industrie.

En attendant de cueillir les fruits de la politique industrielle du Royaume, le ministère de l’Agriculture a d’ores et déjà pris des mesures pour faire face au retard des pluies, dans le cadre de la politique proactive prônée par le département de Aziz Akhannouch.

Mohcine Lourhzal

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