Qu’est-il advenu de l’histoire du Maroc ?

Sultans du maroc

L’Histoire, on peut y être totalement indifférent, ou en être passionné, selon la perception qu’on en a.
Et quand on sait ce à quoi sert l’Histoire, on ne peut qu’en être passionné. Mais encore faut-il avoir la chance d’y être sensibilisé.
Or, c’est à l’école que tout commence.
C’est là qu’on apprend que l’Histoire de son pays n’est pas seulement le passé révolu de ce pays, mais la base de son identité, le corps constitutif de ses valeurs, la source inépuisable de leçons à tirer pour son avenir.
C’est à l’école qu’on apprend, grâce à l’Histoire, qui on est, d’où l’on vient et ce qui détermine nos choix pour aller où l’on va.
L’Histoire, bien enseignée à l’école, forge la conscience du futur citoyen et peut donner envie de devenir un grand acteur de son pays, un acteur –homme ou femme- dont cette même Histoire retiendra le nom.

Pourtant, cela fait près d’une décennie que les programmes d’Histoire se réduisent en peau de chagrin dans nos écoles.
Aujourd’hui, l’Histoire du pays n’est quasiment plus enseignée dans le cycle primaire. Ce qui est étonnant… Voire inquiétant.
Dans ce dossier, Le Reporter a essayé de comprendre les causes et conséquences de l’éclipse de l’Histoire de nos programmes scolaires.

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L’Histoire disparue des écoles primaires

memoire personnages historiques marocains

L’Histoire, cette matière passionnante, occupe une place essentielle dans la formation des écoliers et élèves du cycle primaire. Qui de nous n’a pas encore en mémoire ne serait-ce que quelques faits d’Histoire narrés par nos enseignants? Cet univers de connaissances n’est malheureusement plus à la portée de l’actuelle génération d’élèves. C’est que nos enfants sont privés de connaître l’Histoire de leur pays, ce qui est une honte, voire un réel danger!

Les Marocains ont toujours en mémoire les personnages historiques ayant marqué l’histoire de leur pays au fil du temps.
On se souvient toujours de Juba, de Moussa Ibnou Noçaïr, de Tarik Ibnou Ziyad, d’Ahmed Al Mansour Dahbi, de Youssef Ibnou Tachfine, d’Ahmed Al Mansour Saadi, de Moulay Ismaïl et d’autres…
Mais aujourd’hui, tout a changé: les élèves de l’enseignement primaire ignorent pratiquement tout de l’Histoire du Maroc !
Le programme du primaire, instauré depuis des années, contient des leçons qui n’ont aucun rapport avec l’Histoire de notre pays.
L’élève est perdu et on lui dispense des cours d’Histoire qui n’ont de cours que le nom.
La méthode adoptée a vidé cette matière de tout son contenu. L’on trouve surtout, dans les manuels d’Histoire -conçus par un collège d’inspecteurs de l’enseignement primaire- des définitions de lieux tels l’école, la ville, le village, le souk, le quartier, l’archéologie… Mais où est donc l’Histoire dans tout cela?
«Ma fille est en 5ème année primaire. Elle passera donc bientôt au collège. Quand j’ai découvert le programme d’Histoire de sa classe, j’ai été très choquée. On lui inculque des leçons qui n’ont rien à voir avec l’Histoire du pays. Je n’arrive toujours pas à réaliser… Je trouve cela inquiétant. Nous avons toujours été fiers de l’Histoire de notre pays et je ne vois pas la raison de priver nos enfants de la connaître. Quelle que soit la raison de l’approche actuelle concernant l’enseignement, je trouve cela inquiétant. On s’éloigne des fondamentaux et c’est vraiment la honte!», s’insurge Najat, mère et femme au foyer.
«J’ai deux enfants qui étudient au primaire. Avant, l’Histoire en tant que matière nous a toujours passionnés. Actuellement, cette matière n’attire plus les enfants et je crois que c’est un sentiment général. D’ailleurs, je les comprends, parce qu’elle est vidée de tout son esprit et ils ne la trouvent pas intéressante. On n’y trouve que des définitions de quelques lieux. Et on n’y trouve plus de récits parlant du passé de nos ancêtres ou des dynasties qui se sont succédé au Maroc. Nos enfants ignorent tout de l’Histoire de leur pays et je trouve cela absurde», relève Mustapha, un chauffeur de taxi et père de famille.
Younès, informaticien et également père de famille, rappelle avec nostalgie, mais aussi en s’insurgeant: «Je trouvais du plaisir à étudier l’Histoire, que ce soit au primaire ou au collège. J’étais très passionné par cette matière. Je me souviens de beaucoup de faits et de personnages historiques de notre pays. Ça me revient souvent, je parle de cela à mes neveux et j’en suis très fier. Mes enfants sont encore petits, mais quand mon neveu, qui étudie en 5ème année primaire, est venu me voir pour me réciter une des leçons d’Histoire, mon Dieu, j’ai été surpris! Réduire l’Histoire du Maroc, pourtant grandiose, à des leçons banales, je trouve cela aberrant. Cela m’a révolté».
«Je suis passionnée par ce que me racontent les membres de ma famille sur l’Histoire de mon pays. Ces derniers me disent qu’ils avaient étudié cela au primaire mais nous, par contre, non. En constatant que le manuel d’Histoire ne contenait pas de récits historiques concernant l’Histoire de mon pays, ils m’avaient promis de me la faire connaître, en m’en parlant de temps en temps. Et ils ont tenu leur promesse», raconte Najlae, une élève de 5ème année primaire dans une école privée.
«Je ne connais pas les personnages historiques de mon pays. De même, j’ignore les dynasties qui ont dirigé notre pays depuis des siècles», reconnaît Anas, un élève de 5ème année primaire dans une école publique.
Contrairement à ce qu’avaient annoncé les parents d’élèves, Mustapha, un directeur d’école publique à Casablanca, indique: «Aujourd’hui, les choses ont totalement changé. L’on n’accorde plus d’importance à l’Histoire du Maroc. Le programme d’Histoire a été changé voilà bien huit ans et aucun parent d’élève n’est venu contester le programme qu’on enseigne aux enfants. On est dans une autre dimension: ce sont d’autres préoccupations qui suscitent l’intérêt des parents, à mon avis». Qui donc croire?

L’importance de l’Histoire pour les jeunes générations

Parution Mouvement national, Koutla et gauche

«Mon point de vue, en tant qu’ancien directeur général de la Fondation Zakoura, où j’ai travaillé pendant trois années avec des enfants, dans le cadre de l’éducation non formelle, c’est que le programme d’Histoire connaît un grand décalage avec ce qu’on a étudié avant. L’Histoire comportait des enseignements qui permettaient de donner une identité à l’enfant marocain. C’était une manière d’enseigner l’amour de la patrie. Aujourd’hui, nous avons grandi avec une connaissance sans reproche de notre Histoire et on est toujours capable de défendre nos valeurs contenues dans cette Histoire», indique Youssef Mouaddib, ancien DG de la Fondation Zakoura Education. Et d’ajouter: «Malheureusement, ce n’est plus le cas pour les générations futures. Le contenu a beaucoup changé. Il y a encore plus grave: dans certaines institutions privées, le programme est complétement adapté à ceux d’autres pays, comme celui de la Mission française, par exemple. Nos jeunes connaissent l’Histoire de la France, connaissent ce qu’est la Révolution française et comprennent le sens de l’hymne national français. Mais ces jeunes Marocains ne connaissent rien de l’Histoire du Maroc, leur pays. Là, on est très choqué. C’est malheureux».
«L’enseignement de l’Histoire se doit d’être pris très au sérieux et ça doit faire l’objet d’un débat au niveau des mass médias. Il est donc impératif de se remettre en question, de stopper ces approches pédagogiques que je trouve inutiles et pleines de nuisances, de revenir aux méthodes d’enseignement structurantes et d’inculquer surtout à nos jeunes enfants leur Histoire qu’ils ignorent et dont ils ne connaissent que quelques bribes», s’indigne un instituteur dans une école publique. Et d’ajouter: «Je pose la question suivante: comment faire pour construire une nation ou préparer le projet d’une nation si on n’inculque pas notre Histoire aux enfants? Pourtant, l’Histoire a toujours été porteuse d’enseignements et de valeurs pour n’importe quelle société».

Badia Dref

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Mohammed Ennaji : Sensibiliser les enfants aux fondements identitaires de la nation
Les enfants marocains, depuis leur plus jeune âge, ont plus que jamais besoin d’un enseignement de l’Histoire. Cette discipline a des rôles multiples à jouer. D’abord, il lui revient de sensibiliser les enfants aux fondements identitaires de la nation en leur rappelant les racines multiples et diverses de celle-ci, selon Mohammed Ennaji, historien et économiste. Et d’ajouter: «Il lui revient aussi de leur dire combien leur terre a été une terre d’ouverture, au nord comme au sud et à l’est ; et de souligner à l’occasion les influences qui ont marqué le territoire et la société de ce fait. L’Histoire nourrit aussi un sentiment de confiance et de fierté en montrant l’ancienneté de la formation de la nation et de l’Etat au Maroc. Enfin, l’Histoire contribue à la formulation du projet de société pour l’avenir en capitalisant sur les acquis antérieurs du pays».

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Questions à Khadija Yamlahi, députée de l’USFP et membre de la commission de l’enseignement, de la culture et de la communication


Khadija yamlahi

«Je suis contre la marginalisation de l’Histoire dans la phase primaire»

L’Histoire nous a toujours appris l’amour du pays. Le sentiment d’appartenance à notre pays a toujours été fort, mais il ne l’est malheureusement plus au sein des jeunes.

On n’apprend pratiquement plus d’Histoire dans le primaire. Qu’est-ce que vous en pensez?

Le primaire est une importante phase de l’enseignent où l’élève est dans l’obligation d’avoir des données générales qui concernent l’Histoire, les civilisations du Maroc et sa culture. Notre Histoire possède un côté sombre et un côté lumineux, comme toutes les Histoires des pays du Monde. Et les Marocains ont toujours joué des rôles éminents dans l’Histoire de l’humanité. L’Histoire nous a toujours appris l’amour du pays. Le sentiment d’appartenance à notre pays a toujours été fort, mais il ne l’est malheureusement plus au sein des jeunes. Nous devons assumer notre responsabilité, tous, que nous soyons intellectuels, politiques, syndicats, société civile ou associations des parents d’élèves… Tout le monde doit avoir son mot à dire. L’actuelle Constitution nous accorde tous ce droit. Tous ces acteurs doivent donner leur avis sur le système éducatif.

Selon vous, quelle est l’importance de l’Histoire?

Aujourd’hui, l’enfant est plus ouvert et ce, grâce aux outils technologiques dont il dispose. Ces outils lui permettent d’avoir des connaissances dans tous les domaines, mais il faut l’orienter. L’internet, par exemple, lui permet de connaître son Histoire. Mais il faut que l’enfant prenne conscience de l’importance de l’Histoire, un élément essentiel pour l’éducation à la citoyenneté. Aussi l’Histoire a-t-elle toujours véhiculé des valeurs auprès des enfants.

Pourquoi donc l’enseignement de l’Histoire du Maroc a-t-il été marginalisé dans le primaire?

L’Histoire du Maroc a certes besoin d’une remise en question et d’une réécriture. Mais il y a des époques de notre Histoire dont la véracité des faits et des dates demeurent indiscutables. Cependant, je suis contre la marginalisation de l’Histoire dans la phase primaire. À mon avis, il faut revoir tous les programmes et approches adoptés dans l’enseignement pour améliorer sa qualité… C’est un enseignement qui a connu depuis des années un grand échec et qui est dans un état catastrophique. Mais, j’insiste toujours sur le fait que l’enfant doit connaître l’Histoire de son pays et doit en être fier. En revanche, il faut un plan d’urgence pour améliorer la qualité de l’enseignement de notre pays. Il faut que tout le monde y participe en donnant son avis sur les programmes et les approches qui seront adoptées.

Propos recueillis par B. Dref
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Entretien avec Fouad Chafiqi, Directeur des Curricula au ministère de l’Education nationale

Fouad chafiqi

«Il y a beaucoup de doute sur la véracité des faits et des dates de l’Histoire du Maroc»

Les élèves travaillent sur des documents et il n’y a plus de leçons comme c’était le cas avant. L’activité d’apprentissage repose sur un certain nombre de documents qu’on trouve dans les manuels.

Le contenu de l’Histoire en tant que matière enseignée est-il le même dans le public et dans le privé?

Médi1TV : «Alf Lila ou Lila»

Le privé est dans l’obligation d’appliquer le programme national, mais il y a de multiples manuels homologués par l’Education nationale. On a dans un même niveau scolaire, le même programme, mais plusieurs manuels. C’est un programme qui a été fait en 2002. C’est une préconisation de la Charte. La préconisation est la multiplicité des manuels scolaires. Donc, les manuels scolaires que nous avons sont multiples, mais à partir d’un même programme. Ce sont des manuels qui passent par des procédures d’homologation. Et c’est la Commission nationale qui, après chaque appel d’offres, évalue les propositions concernant ces projets et homologue un certain nombre de manuels, selon les disciplines. On a des disciplines qui ont uniquement deux manuels, tandis que d’autres ont 3 et même 4 manuels.

Qu’en est-il de la matière d’Histoire?

L’Histoire, ça commence à la 4ème année primaire. Il s’agit en fait d’un enseignement de 1h 30mn par semaine. L’Histoire a entre 3 ou 4 manuels. Pour ce qui est du contenu, c’est une initiation à l’étude de l’histoire. A 8 ans et à 9 ans, l’enfant doit tout d’abord comprendre la série de l’évolution du temps. Le contenu est choisi par les élaborateurs des matières scolaires. Ce que nous avons, ce sont des énoncés pour avoir une compréhension du temps, comprendre l’histoire d’un monument et travailler à partir d’un document historique ou un témoignage qui concerne un moment historique. L’enfant doit donc interroger ces documents. C’est en fait un positionnement de l’axe du temps, avant de situer les temps les uns par rapport aux autres. L’élève de la 5ème année doit en principe pouvoir mettre les actions sur une échelle de temps et selon les chronologies. Si vous prenez, par exemple, le cycle annuel de la nature, il y a certainement un cycle entre l’hiver et l’automne. Et donc, il y a une phase précédente et une phase qui suit l’autre.

Ce qu’on avait étudié au primaire est totalement différent de ce qu’on inculque aujourd’hui aux écoliers?

Nous, nous sommes passés par un bourrage de l’esprit. On étudie l’Histoire non pas pour passer des messages idéologiques, mais pour faire un citoyen éclairé. On doit former l’élève pour qu’il soit capable de situer les faits dans une échelle de temps. Dans notre Histoire, les temps sont mélangés.

Le contenu d’un des manuels de la 5ème année est loin de l’Histoire. Nous n’y trouvons que des définitions de lieux comme l’école, la ville, le village… Qu’en pensez-vous?

Le manuel, ce n’est pas le programme scolaire. Le manuel est une chose et le programme scolaire en est une autre. Les auteurs sont annoncés sur la couverture du manuel, mais le programme est conçu par le ministère de l’Education nationale. Les manuels homologués par l’Education nationale se basent sur le programme scolaire, c’est-à-dire que, quand on dit que l’enfant doit être capable de reconnaître certaines choses, on vérifie dans ces manuels pour savoir si les activités choisies permettent d’atteindre l’objectif tracé par l’Education Nationale.

Quand un élève de la 5ème année primaire ne connaît pas l’Histoire de son pays, est-ce que ce n’est pas dérangeant? Pourquoi ce rejet de l’Histoire?

Il n’y a pas de rejet de l’histoire. Les programmes scolaires sont élaborés par des universitaires et des personnalités nationales de très haut niveau. La vision qu’ils ont élaborée, selon la Charte nationale, c’est la formation de citoyens éclairés et dotés d’outils pour comprendre l’Histoire et non pas des personnes dont on bourre le crâne.

Pourtant l’Histoire aide à construire la personnalité des jeunes. Qu’en pensez-vous?

La scolarité obligatoire s’étale jusqu’à la fin du collège. À la fin du collège, les élèves ont fait pratiquement toutes les dynasties. Il s’agit d’une initiation à l’Histoire à travers quelques documents qui renvoient à des repères et non pas à une chronologie des faits et des dynasties comme ça été le cas dans le passé. Dans l’enseignement collégial, il y a l’étude de l’Histoire du Maroc, de la préhistoire au temps moderne. Quant à l’enseignement qualifiant, les élèves étudient l’Histoire du monde. Ils travaillent sur des documents et il n’y a plus de leçons comme ça été le cas avant. L’activité d’apprentissage repose sur un certain nombre de documents qu’on trouve dans les manuels. Il y a en fait plusieurs activités et les élèves progressent dans l’apprentissage. Les parents, lorsqu’ils consultent les cahiers de leurs enfants, ne comprennent rien. Cependant, il y a des activités en classe reposant sur l’étude des documents qu’on trouve dans les manuels. Les élèves de la 6ème année étudient par contre l’Histoire du Maroc ancien, les civilisations de la Méditerranée, le Maroc après les conquêtes islamiques et la dynastie alaouite. Les programmes qui sont élaborés en 2002 par les commissions interdisciplinaires de la Charte regroupaient des universitaires et des enseignants de l’Education nationale. La Commission de l’Histoire s’est donc basée sur le développement de l’Histoire au niveau international pour faire les choix. Le développement de l’enseignement de l’Histoire a connu une grande évolution durant une vingtaine d’années. Ce qui importe le plus, ce sont les approches et non les faits.

Les Etats-Unis n’enseignent plus l’Histoire au primaire et ils ont de fortes raisons pour faire ce choix. Mais pourquoi ce choix a-t-il été adopté aussi au Maroc?

Parce qu’il y a beaucoup de doute sur la véracité des faits et des dates de l’Histoire du Maroc. Et les faits qui vont former les futurs citoyens sont bien choisis dans l’actuel programme.

Vous avez parlé de bourrage idéologique, mais l’idéologie est toujours là…

Ça a toujours été le cas. Reste que la nouvelle conception de l’enseignement de l’Histoire dote l’élève d’outils afin d’arriver à travailler sur des documents historiques pour analyser l’Histoire. Parce que, avant, les faits étaient relatés comme des vérités et on n’est plus dans cette conception.

Propos recueillis par Badia Dref

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