Guerre Israël-Iran | Donald Trump impose un cessez-le feu, Mais Gaza…?

Guerre Israël-Iran | Donald Trump impose un cessez-le feu, Mais Gaza…?

La guerre entre Israël et l’Iran est terminée, ou suspendue, selon que l’on suive les annonces de ceux qui semblent y croire –dont le Président Trump, qui en a ordonné le cessez-le feu- ou les menaces de ceux qui continuent de fulminer, piaffant d’envie de la reprendre.

Mais qui a les moyens de ses ambitions ?

Même le Président Trump, qui peut décider d’un «Go !», ou d’un «Stop !» se retrouve en équilibriste entre les uns et les autres, y compris dans son propre camp. D’où ses colères inédites de cette semaine.

L’Iran promet l’enfer à ceux qui le viseraient d’une quelconque hostilité, mais sait bien qu’aller trop loin dans l’escalade pourrait engendrer une catastrophe dans le pays, dans la région et dans le monde.

Quant à Israël, qui a déclenché cette guerre croyant en finir définitivement avec  un Iran totalement affaibli parce que ses proxys l’étaient ; et croyant surtout que le même modus operandi auquel il a recouru contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban aurait des résultats similaires à Téhéran (alors que pour les deux premiers, il s’attaquait à des milices, tandis que pour le 3ème il s’attaquait à un pays surarmé), il en a vu les conséquences désastreuses sur son propre territoire et sa population qui en a payé le prix fort… Benyamin Netanyahu et son Gouvernement d’extrémistes ont beau poursuivre leurs menaces -voire pousser à la reprise des hostilités- arguant que le danger iranien demeure présent, ils se heurtent à deux freins. D’une part, la perspective que l’aide américaine dont ils dépendent ne suive pas, le Président Trump goûtant peu que l’on entrave sa propre stratégie. Et d’autre part, la crainte de voir le front interne se retourner majoritairement contre eux, sous la colère des familles des otages et leurs soutiens, qui ne voient pas de réponse à leurs revendications, auxquels s’ajoutent désormais tous ceux que la guerre contre l’Iran a frappés.

Les injonctions du Président Trump, qui ne transige pas (jusqu’à présent… Les coups de théâtre ne sont jamais exclus) sur le cessez-le-feu qu’il a imposé à cette «guerre des 12 jours» (elle garde ce nom dont il l’a baptisée), sont à ce jour prises en considération.

Israël et l’Iran ne se bombardent plus.

Mais la guerre semble loin d’être finie au Moyen-Orient. Et pour cause…

Si les 12 jours d’affrontement entre Tel Aviv et Téhéran ont détourné les regards de l’insoutenable tragédie de Gaza, ils n’en ont pas interrompu le cours.

Bien au contraire, les bombardements de la Bande et les tirs sur les civils n’ont jamais été aussi violents, aussi intenses.

La Bande de Gaza, livrée à l’armée israélienne qui y fait subir aux civils la pire des punitions collectives que le monde n’ait jamais connue, est devenue un mouroir où une population de près de 2 millions et demi (moins les milliers de morts, les uns comptabilisés, les autres pourrissant toujours sous les décombres) fait l’objet d’une extermination lente, méthodique, implacable, sans distinction aucune entre femmes enfants, vieillards…

Un mouroir dont la population dans son ensemble devenue errante, ses bâtiments ayant été pulvérisés, a le choix entre mourir sous les bombes, mourir de faim ou de soif (particulièrement les bébés et les enfants), ou mourir sous les balles traîtres des soldats israéliens qui «font des cartons» sur les rescapés se rendant aux rares centres d’aide autorisés dans l’espoir d’y trouver quelque nourriture…

Tous ceux que les pogroms nazis révulsaient sont aujourd’hui autant horrifiés que stupéfaits de voir les victimes de ces pogroms et leurs descendants se livrer à leur tour aux méthodes les plus cruelles d’éradication d’un Peuple. Cette fois-ci, le Peuple palestinien.

Mais pour que les regards se détournent de Gaza, il eût fallu qu’ils aient été auparavant portés attentivement, objectivement et efficacement sur Gaza.

Or, si le monde entier regarde la population de Gaza mourir de faim, de tirs de snipers, ou de bombardement, rien n’est fait pour arrêter ce qu’une grande partie de la communauté internationale qualifie aujourd’hui de génocide.

Le mot est rejeté par le discours officiel d’Israël. Mais, les objectifs annoncés de transfert des Palestiniens de Gaza vers les pays arabes voisins, d’occupation définitive du territoire et de son annexion, sont autant d’éléments qui confortent la thèse du génocide planifié.

Tous ceux qui tentent de convaincre Israël qu’il n’aura jamais une vraie paix tant qu’il n’aura pas négocié une solution où un Etat hébreu et un Etat palestinien auraient chacun ses droits, mutuellement admis et respectés, sont considérés comme des adversaires. C’est pourtant la seule voie.

Et ceux qui, de bonne ou mauvaise foi, objectent que les Palestiniens radicaux et leurs soutiens iraniens veulent éradiquer l’Etat d’Israël, devraient se souvenir que la charte de l’OLP contenait également cet objectif  de destruction de l’Etat d’Israël. Mais à la faveur des accords d’Oslo en 1989, cette Carte a été officiellement déclarée «caduque» par Yasser Arafat. Un mot entré dans l’Histoire…

Le Gouvernement va-t-en-guerre de Netanyahu n’est assurément pas dans cette disposition d’esprit, quitte à ce que sa propre population en paie le prix, comme lors de cette guerre avec l’Iran.

Quasiment obligé d’arrêter cette guerre (sous la pression du chef de la Maison Blanche), ses foudres s’abattent avec plus de force sur Gaza, le ministre de la défense ayant lancé le jour-même qu’il fallait maintenant finir le travail à Gaza !

La tragédie de Gaza s’aggrave, la tragédie de Gaza s’éternise, la tragédie de Gaza laisse l’Occident, donneur de leçons en respect des droits, indifférent ou en tout cas immobile…

D’où viendra le salut ?

Jeudi 26 juin, un espoir a surgi d’Israël-même. Un de ses journaux «IsraelHayom» a annoncé «un plan de paix régional» concernant Gaza, qui aurait été «élaboré conjointement par Donald Trump et Benyamin Netanyahu» et qui aurait fait l’objet d’«un appel téléphonique à quatre entre le Président américain Donald Trump, le Secrétaire d’État MarcoRubio, le Premier ministre Benyamin Netanyahu et le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer» au lendemain des frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes.

Ce Plan, selon IsraelHayom, préconiseraitla fin de la guerre à Gaza sous deux semaines ;l’exil des dirigeants du Hamas ;la libération des otages ; la gouvernance de la Bande de Gaza par quatre pays arabes, dont l’Égypte et les Émirats ;des programmes d’émigration pour les habitants de Gaza ; la signature des accords d’Abraham avec la Syrie, l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes ; l’acceptation par Israël du principe d’une solution à deux États sous condition de réformes de l’Autorité palestinienne ; et la reconnaissance par les Etats-Unis d’une certaine souveraineté israélienne sur la Cisjordanie.

Au premier coup d’œil, l’on voit bien que plusieurs points ne seront jamais acceptés par l’une ou l’autre des parties. Mais il y a au moins l’espoir d’un cessez-le-feu, en prélude aux négociations… Et donc, la fin de la faim à Gaza.

Or, cet espoir a été douché quelques heures après (vendredi matin), par un démenti ferme et catégorique du bureau du Premier ministre israélien, qui a affirmé aux journalistes que l’appel téléphonique «n’a pas eu lieu» ; que ce plan n’a ni été présenté à Israël, ni reçu son accord.

La population de Gaza continuera donc de mourir à petit et grand feu. Et la communauté internationale continuera deregarder cela comme on regarde une fiction ou série télévisée qui se déroulerait à Gaza, l’œil et l’oreille distraits, habitués aux macabres décomptes quotidiens qu’égrènent les médias… Aujourd’hui, 60 morts à Gaza, dont 34 parmi les Palestiniens qui se dirigeaient vers les centres d’aide… Aujourd’hui, 50 morts …  Aujourd’hui 80 morts…

Oui. D’où viendra le salut ?

Bahia Amrani

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