Mon fils me rejette !

Hiba, 24 ans, commerciale, est mariée et mère d’un enfant. Cette jeune femme, séparée de son enfant, souffre de ne pouvoir réparer les dégâts du passé avec lui. Voici son récit.

«Mon fils me hait, j’en suis tellement malade que je voudrais en finir avec la vie. Du haut de ses six ans, il me juge, me condamne et, à chaque fois que je tente le rapprochement, il me rejette ou me balance quelques mots insoutenables. Il est malheureusement trop jeune pour que je lui explique que tout n’est pas de ma faute. Me comprendrait-il si je lui racontais que, lorsque j’ai épousé son père, je croyais aveuglement avoir fait le bon choix? J’étais jeune, sans doute beaucoup trop pour être raisonnable. J’avais 18 ans et mon époux 24 ans. Nous étions amoureux, fous l’un de l’autre et avions même obligé nos parents à accepter notre union, alors que nous n’avions aucun revenu. Lui était encore étudiant et moi, j’avais abandonné le chemin du collège.

Je me suis retrouvée enceinte dès mon premier mois de mariage. Au départ, mon mari était heureux, moi aussi, mais pas nos parents. Une naissance dans un couple qui ne se prend même pas en charge, ça ne pouvait pas s’accepter. J’avoue que durant ma grossesse, j’ai été ménagée, bien traitée par ma belle-famille. Mes parents, eux, ne voulaient pas entendre parler de cet enfant. J’ai beaucoup souffert de cette situation et puis, le pire m’attendait après mon accouchement…
Entre-temps, mon mari n’était plus le même, il me délaissait, préférant la compagnie de ses amis. Il tentait de me rassurer, soutenant qu’il lui fallait réussir ses études pour que l’on puisse s’en sortir. Mais il n’en était rien; une femme avec un ventre rond n’était plus la bienvenue dans son monde. Mes remarques, je les gardais pour moi, mon instinct maternel sans doute me sommait de me taire. Et puis, que faire dans ma situation? Je ne pouvais pas aller me plaindre chez mes parents. Ils n’avaient jamais voulu que je me marie et encore moins que je devienne mère. Alors que j’entamais mon dernier mois de grossesse, je n’avais plus du tout le soutien de celui que mon cœur avait choisi. Il ne dormait plus à mes côtés, prétextant qu’il avait peur de me déranger. Je passais des nuits seule à pleurer mon sort tout en ayant cette horrible angoisse d’avoir dans les entrailles un mort-né. Et mon mari, lui, passait ses journées à la plage, en revenait, mangeait, se douchait, s’habillait, se pomponnait et ressortait. Je ne savais jamais s’il rentrait ou non. Je n’essayais même pas d’en discuter avec lui. Je savais pertinemment que cela pouvait dégénérer en une dispute. Je me taisais, l’âme profondément meurtrie. Ce manège a perduré jusqu’au soir où j’ai eu mes premières contractions et les pertes des eaux. C’est ma belle-mère qui m’a porté secours en m’accompagnant, elle et mon beau-père, en clinique où j’ai mis au monde mon enfant. Le lendemain, mon mari est arrivé comme un simple visiteur. Ce jour-là, j’ai vu mes parents aussi. Je suis sortie quelques jours plus tard avec mon bébé dans les bras et mes beaux-parents. Je n’ai eu que leur soutien, ils étaient aux anges. Ils m’ont réconfortée et apporté tout ce qu’une jeune maman qui vient d’accoucher pouvait recevoir comme assistance. Mon mari, lui, est resté bien éloigné de moi et de notre enfant. De temps à autre, il venait faire quelques grimaces du papa soi-disant «gaga» de son rejeton, mais très vite il disparaissait, ne me témoignant jamais la moindre marque de tendresse. Il avait tellement changé, cet homme! Quand mon fils a eu 6 mois, un matin, mon mari est venu me dire, sans me ménager, qu’il pensait que notre mariage était une grave erreur de jeunesse et qu’il fallait que nous nous séparions. Sans hésiter, j’ai pris mon enfant et me suis enfuie chez mes parents. Mon père était dans tous ses états, il refusait ma décision. Les complications n’ont pas tardé à pleuvoir: l’autre clan réclamait l’enfant. Je n’ai malheureusement pas eu le choix. D’un côté, on m’acceptait, mais sans mon enfant et, de l’autre, on voulait bien de mon enfant mais pas de moi. Je finis par prendre la décision la plus cruelle qui soit pour une mère, celle d’abandonner son enfant. Je savais aussi que mes beaux-parents s’en occuperaient bien.
Durant cette période de détresse, je fis la connaissance par internet d’un étranger. Il est venu me rendre visite, nous nous sommes plu et nous nous sommes mariés. J’ai quitté le pays et surtout mon enfant. Durant toutes ces années, je gardais le contact avec mes beaux-parents. J’entendais mon fils parler au bout du fil, je le voyais grandir par écran interposé. Je m’étais juré qu’un jour je reviendrais pour le reprendre avec moi. Mon nouveau mari m’a aidée à me sortir de ma détresse et à reprendre mes études. Grace à lui, j’ai repris confiance en la vie et en moi. Cet homme merveilleux a même accepté que je n’aie pas d’enfant de lui. Je suis retournée au Maroc plusieurs fois pour me rapprocher de mon fils et qu’il sache que j’existe. Mais mon fils qui a grandi ne me témoigne aucune affection. Il refuse de rester avec moi en tête à tête ne serait-ce qu’une heure seulement. Il m’a dit qu’il ne m’aimait pas. Et à plusieurs reprises, il a refusé de me rencontrer. Lorsque j’ai insisté, il m’a sommée de m’en aller. Je ne sais si son comportement lui est dicté ou si c’est une punition qu’il m’inflige. En tous cas, depuis, toutes ces plaies au cœur, qui avaient mis du temps à se cicatriser, se sont remises à saigner. Mes parents me disent que tout cela lui passera. Je ne peux croire les paroles de personnes qui n’ont jamais eu d’affection pour lui. Seul mon mari, continue de me soutenir dans mon combat. Je suis désespérée, je n’ai plus goût à la vie. Si seulement je trouvais le moyen de reconquérir le cœur de mon fils!».

La délinquance de mes enfants…

Mariem Bennani

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