Le mariage, c’est pour la trentaine !

Kamal, 58 ans, ingénieur, est marié et père de famille. Sa fille veut se marier, mais il pense que c’est la trentaine qui est l’âge idéal pour le mariage d’une fille ou d’un garçon.

«Il y a quelques jours, je me suis rendu compte que, lorsqu’un de nos enfants désire se marier et que nous ne sommes pas d’accord, nous les parents, nous devenons des ennemis à neutraliser. C’est une blessure profonde que de comprendre qu’ils ne font plus confiance à notre jugement et qu’ils ne nous aiment pas autant que nous l’aurions cru ou souhaité, ou seulement mérité. Cette impression m’accable aujourd’hui. Ma fille qui vient tout juste de fêter ses 23 ans parle de mariage et je ne suis pas d’accord. Je ne suis pas aveugle, les choses sont tellement évidentes. Ce dandy de 24 ans, qui n’a ni l’âge, ni l’étoffe pour être un futur père de famille protecteur et responsable, veut tout simplement ruiner l’avenir et la vie de ma fille. Parce que, si je devais prendre un bon exemple, ce serait le mien. Ce n’est qu’à 34 ans que je me suis senti capable de le devenir. Avant cet âge, je ne songeais qu’à m’amuser.

Me caser ou avoir des enfants était ma plus grande hantise. Et qu’on ne vienne pas me raconter des salades -n’est-ce pas le premier conseil qu’une mère donne à ses fils?-. Surtout faire très attention et éviter de se faire avoir par la première greluche. Ce n’est que lorsque j’ai acquis plus de pondération et que j’en ai eu vraiment assez de ma de vie instable de célibataire que je me suis senti prêt à devenir un mari et un papa. D’ailleurs, c’est ce qui m’a permis de prendre très au sérieux ces rôles. Je pense que je n’ai jamais failli à mes obligations et responsabilités. Mes enfants ont eu une bonne instruction, des diplômes, une excellente éducation et une bonne santé. Je m’en félicite. Je suis aussi tellement fier d’eux. Mes enfants viennent tout juste d’entamer leur première année dans la vie active. Ils en sont aux prémices d’une carrière professionnelle qui sera, je l’espère, très prometteuse. Tout cela ne s’est pas fait par magie. C’est le fruit d’un investissement personnel et financier considérable qui ne peut être transmis qu’à celui qui en connaîtra la valeur et en prendra le plus grand soin. Si je compare ma vie à celle de certains de mes amis et camarades de classe qui s’étaient engagés dans une vie de couple, alors qu’ils n’avaient pas encore la trentaine, il y a une sacrée différence. Je ne me réjouis pas de leur malheur, bien au contraire, c’est triste et déplorable. Ils ont bousillé leur vie et, pis encore, celle de leurs enfants. Jamais je ne souscrirai au fait que les miens qui ont été préservés soient menacés par ce genre de drames une fois leur foyer fondé. Ces derniers jours, j’ai totalement perdu le sommeil à cause de ce «gugusse » sorti de je ne sais où. Depuis qu’il sait que je ne suis pas du tout d’accord pour qu’il mette le grappin sur ma fille, il l’a complètement montée contre moi. En plus, ce jeune homme, qui dit vouloir devenir membre de notre famille, se fiche d’emblée du respect qu’il me doit. Il a le toupet de vouloir se présenter chez moi contre ma volonté. Il veut demander officiellement la main de ma fille et que nous établissions sur le champ un contrat de mariage. Il exigerait aussi que je ne tente surtout pas d’alourdir de clauses leur contrat de mariage parce que, a-t-il dit à ma fille, c’est contraire à notre religion musulmane. Cet imbécile en rajoute et c’est plus que je ne peux tolérer. Il se permet de me donner des leçons de moralité religieuse archi fausses parce que, justement, c’est tout le contraire. Heureusement que je suis le père de cette fille qu’il essaye d’embobiner. Plus que jamais, je camperai sur ma décision. Je refuse ce mariage! Cette sombre histoire me torture; il m’est si difficile de digérer tout cela. Je ne comprends pas que ma fille soit aveuglée à ce point et qu’elle veuille se marier avec cet abruti qu’elle ne fréquente que depuis deux mois et qu’en plus, elle m’interdise de m’y opposer… Ce n’est pas que je veuille garder auprès de moi mes enfants. C’est seulement que je préfère pour le moment qu’ils soient indépendants, sans contraintes, ni responsabilités qu’imposent une vie de couple et de famille. J’ai envie que mes enfants prennent tout leur temps. A leur âge, c’est de liberté qu’ils ont besoin pour s’occuper de leur carrière. Cela me touche profondément d’entendre ma fille dire qu’elle me déteste, que je suis devenu fou, malade, trop possessif et que ce n’est pas normal que je m’oppose à son bonheur. Je pardonne à mon enfant, mais à l’autre qui tente de faire le malin avec moi, je compte bien lui montrer de quel bois je me chauffe!».

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Mariem Bennani

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