Karim Charkaoui, ingénieur aux îles Fidji

Karim cherkaoui

Karim Charkaoui, ingénieur marocain diplômé des Ponts et Chaussées, a contribué à plusieurs programmes de développement du littoral dans les pays de l’océan Pacifique où il s’est installé au début des années 1990. Il a inventé un concept innovant qui allait permettre aux îles Fidji de freiner la montée du niveau de la mer, principal fléau touchant la population de cette république, limitant ainsi la fréquence des inondations.
Lors de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle station, organisée le 9 juillet 2014 au siège de la Présidence à Suva, Charkaoui a été reçu par le Président des îles Fidji, Ratu Epeli Nailatikau qui lui a décerné une médaille de mérite. «Je suis né en 1960, fils unique d’une famille pauvre composée d’un père pêcheur et d’une mère au foyer. Après avoir suivi mes études secondaires au lycée Ibn Battouta de Tanger, j’ai intégré en 1981 l’Ecole Hassania des Ingénieurs sans avoir eu besoin de coup de piston.

En 1987, date à laquelle j’ai obtenu mon diplôme, j’ai intégré les Ponts et Chaussées de Paris. Cet événement a coïncidé avec le décès de mes deux parents dans des circonstances non élucidée», avance Karim Charkaoui. Et d’ajouter: «Peu de temps après, j’ai rencontré celle qui allait devenir la mère de mes enfants, Marisa. C’était une sportive de haut niveau, championne reconnue de rugby amateur féminin fidjien. Très tôt, nous avons développé un intérêt prononcé pour les questions liées à la protection de l’environnement. En 1991, j’ai visité pour la première fois les îles Fidji, pays d’origine de mon épouse. J’ai été très touché par la chaleur d’accueil de la population locale qui rappelle la vraie chaleur humaine. Fin 1992, nous y sommes retournés pour nous y installer définitivement».
Selon Karim Charkaoui, le génie civil est une branche passionnante mais, au-delà de la passion, ce métier nécessite rigueur et discipline. «C’est ainsi qu’en 1999, j’ai fondé, conjointement avec mon associé, M. Sanivalati Tipau, le premier cabinet d’études stratégiques Tipau-Charkaoui, qui est aujourd’hui une référence dans la zone Océanie-Pacifique. Il faut savoir que le principal problème auquel la région doit faire face est la montée du niveau de la mer, due au réchauffement climatique. Nous avons reçu le soutien de plusieurs personnalités internationales pour l’élaboration d’une feuille de route validée par la Haute instance des Nations Unies en matière de protection de l’environnement», relève-t-il. «C’est dans ce cadre que s’inscrit notre démarche qui consiste, globalement, à baisser le niveau de la mer à proximité des zones côtières. Un premier pas est réalisé dans ce sens. Il s’agit de mettre en place un dispositif ingénieux le long des côtes fidjiennes. Le mécanisme est composé d’un pré-dégrillage, des effluents dégageant moins de 5% d’agents non-ioniques, du cinnamyl alcohol, du citral, d’un résidu de coumarin, de benzisothiazolinone et de methylisothiazolinone. Par ailleurs, le dispositif est muni d’un purificateur de salinité, enclenché par une pédale mécanique perforée. Afin de garantir la rétention des sables, 15 dessableurs ont été importés d’Australie», explique l’ingénieur Karim Charkaoui. Selon lui, un partenariat exemplaire a été récemment signé avec la Présidence fidjienne, pour la mise en place de ce projet qui a nécessité 3 années de recherche, avec une équipe composée de 20 chercheurs internationaux appartenant à six nationalités: cinq Allemands, deux Japonais, trois Russes, un Indien, sept Américains et deux Australiens. Cette équipe a été dirigée, durant toute la période de recherche par Karim Charkaoui. Il convient de noter que les Gouvernements des Etats du Vanuatu et des îles Salomon ont manifesté leur intérêt pour le développement d’installations similaires dans leurs pays respectifs, afin de sauver leur littoral. «La prochaine étape consiste à dupliquer ce même modèle dans l’île avoisinante du Tuvalu. Il s’agit là d’une information exclusive pour vos lecteurs. Je souhaiterais clôturer par un proverbe fidjien:  »s’il n’y avait pas le jour, la mer ne serait pas si agréable. Si nous ne goûtions pas au miel, les abeilles ne seraient pas si belles. C’est ça la vie »», conclut Karim Charkaoui.

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