Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc à Rome

Après des études d’économie à l’EM Lyon (1974), l’homme politique marocain et actuel ambassadeur du Maroc à Rome, Hassan Abouyoub, a intégré la Fonction publique marocaine. Plusieurs fois ministre (Commerce et Investissements extérieurs, Tourisme, Agriculture), il a eu à piloter durant sa longue carrière plusieurs chantiers structurants pour l’économie marocaine (Plan d’ajustement structurel, accords de libre-échange avec l’UE, Investment Treaty avec les Etats-Unis, accords du GATT, etc). Il a été en 1994 ambassadeur du Maroc en Arabie Saoudite, à Djibouti et en Somalie, avec résidence à Ryad. Et il a représenté le Royaume du Maroc à Paris, entre septembre 1999 et novembre 2004.

Hassan-Abouyoub
Abouyoub a reçu, en mai 2000, la médaille du Centre mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l’Homme. Il était, depuis mars 2006, ambassadeur itinérant. Depuis 2010, il est nommé ambassadeur à Rome. «Je représente mon pays, le Royaume du Maroc et SM le Roi Mohammed VI en Italie, mais aussi dans d’autres pays avec la mission de porter aussi haut que possible le message qu’incarne le Maroc, celui d’une vieille nation sage qui a toujours respecté les valeurs universelles et qui nourrit des ambitions légitimes, lesquelles se traduisent par une démarche. On peut dire aujourd’hui, sans être arrogant, avoir l’impression de donner des leçons avec beaucoup de sagesse et beaucoup d’audace», lance Hassan Abouyoub. Et d’ajouter: «c’est un privilège que de représenter la complexité marocaine, son identité et sa culture plurielle dans toutes ses contradictions.

C’est cela le rôle merveilleux auquel je me suis attelé depuis quelques années. Aussi ma mission est-elle de représenter le Maroc, défendre ses intérêts et veiller à ce qu’il soit perçu comme une terre d’accueil, de l’investissement, des richesses, mais aussi des hommes et des cultures. Nous travaillons sur cet aspect complexe et multiforme où nous défendons un territoire dans un monde global extrêmement concurrentiel. Je crois que c’est un privilège que j’incarne tout cela avec beaucoup de mes collègues», souligne-t-il.
Le fait de représenter le Maroc, il le fait par vocation et par choix délibéré, selon lui. «Je crois en les chances de mon pays de sortir du sous-développement où il était -appelons les choses par leur nom- par la mobilisation des forces vives pour réduire la pauvreté. Je fais partie de cette force, à l’évidence et je continuerai de le faire, contre vents et marées. Je suis fonctionnaire de l’Etat, je suis également un homme politique et il est évident que j’agis aussi en diplomate. J’en suis conscient», relève l’ambassadeur. «Tant que le Maroc a des différences au niveau du développement, au niveau des banlieues des grandes villes et des poches de pauvreté, et tant que les droits de la femme ne sont pas respectés et que l’enseignement n’est pas au niveau de nos ambitions, je continuerai de militer», dit-il.
Sa mission à Rome, n’est pas de tout repos: «Je pars d’un postulat: nous avons avec Rome, aussi antique que moderne, des points historiques communs, des points de ressemblance et des similitudes culturelles, ce qui rend ma mission exaltante et, quelque part, passionnante. Je pars toujours du point que le Maroc a des atouts auxquels les Marocains devraient croire. Souvent, on minimise les capacités de notre pays d’affronter certaines situations, alors qu’il a fait des miracles. D’ailleurs, le Maroc mérite une meilleure mobilisation. Il y a des jeux politiques qui ne se font pas hélas de la meilleure façon, comme nous le souhaitons. Mais il y a également l’ouverture dans le cercle universitaire, l’ouverture sur l’autre et sur les réalités mondiales qui se font timidement», estime Hassan Abouyoub.
«En Italie, nous avons une communauté active qui est de 600.000, dont 60.000 entrepreneurs possédant de grandes et moyennes entreprises, ainsi que des entreprises individuelles. Cela montre que si ces Marocains réussissent dans un pays complexe comme l’Italie, ils réussiront aussi dans leur propre pays. Donc, c’est à nous de les aider, de les encadrer et de leur faciliter la tâche. C’est qu’on a beaucoup de chemin à parcourir dans la simplification de l’action économique de manière générale», pense-t-il. Et d’ajouter: «je vois toujours mon pays plus grand. Ma mission, je la remplis avec beaucoup d’abnégation et beaucoup d’humilité. Nous avons des défis à relever, nombreux et variés. Nous avons fait des erreurs par le passé, il faut le reconnaître, surtout dans les années 80, une période extrêmement difficile. Je continuerai toujours de croire en mon pays grâce à ce moteur qu’on appelle le patriotisme et le nationalisme (non pas par son aspect négatif). Je dois terminer ma mission qui est extrêmement lourde, surtout durant la crise économique de l’Europe et veiller à ne pas sacrifier les intérêts de notre communauté en Italie», conclut-il.
Hassan Abouyoub, en tant qu’expert, a également animé et participé à de nombreux séminaires internationaux et conférences de haut niveau en matière de commerce international. Son expertise dans les domaines du commerce multilatéral, des accords d’intégration régionale et des politiques commerciales est internationalement reconnue. Il fait partie de plusieurs think tanks mondiaux et est l’auteur de nombreux articles et études relatifs à l’économie internationale.

OMC : Confidences de MM. Azevedo, El Alami et Abouyoub
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