Caravane Mimouna Les jeunes et le patrimoine judéo-marocain

Caravane mimouna

La caravane du patrimoine judéo-marocain a été lancée, lundi 24 février à Ifrane, pour se diriger vers Fès, puis Casablanca, avec la participation d’une pléiade d’intellectuels et d’universitaires.

Fondée en 2007 au sein de l’Université Al Akhawayn par El Mehdi Boudra et Laziza Dalil, deux étudiants musulmans, l’association Mimouna organise son 1er événement culturel: la caravane du patrimoine judéo-marocain.

Une belle initiative qui ne peut être que saluée, surtout avec sa programmation engagée ayant pour but la sensibilisation des jeunes Marocains à leur l’histoire et à leur héritage culturel judéo-marocain.
Après Ifrane, la Caravane a fait escale, mardi 24 février, à Fès. La cérémonie d’ouverture de cette deuxième étape, programmée à la synagogue Slat Al Fassiyine, a été annoncée par Dr. Guigui (président de la communauté juive de Fès, Sefrou et Oujda). Les participants ont eu l’occasion de visiter des lieux judéo-fassis, à savoir le Mellah, le cimetière juif et la Synagogue Aben Danan. Un atelier de cuisine judéo-fassi a suivi.
Deux panels de discussions, introduits par Dr Longhurst (professeur à Al Akhawayn University), ont marqué cette deuxième étape de la Caravane. Le premier s’articulait autour du grand humaniste Maimonid. A cet effet, les trois intervenants, à savoir Dr. Guigui, Joseph Tedghi (INALCO, Paris) et Rabbi Sebbagh (Rabbin de Fès), ont résumé le parcours de Maimonid, un érudit distingué par sa connaissance de la philosophie (notamment celle d’Aristote), de la théologie (musulmane) et des sciences de son temps. De même, ils ont souligné l’importance de son approche et de ses écrits, particulièrement «Le Guide des égarés» qui constitue l’une des plus grandes œuvres philosophiques de tous les temps.
Le deuxième panel a quant à lui mis l’accent sur «Les Marocains de confession juive dans la mémoire de leurs compatriotes musulmans: préservation de la mémoire et de l’héritage». Intervenant lors de cette conférence, Jamaâ Baida (directeur des Archives du Maroc et professeur à l’Université Mohammed V-Agdal à Rabat) a notamment rappelé que l’histoire, l’identité et le patrimoine sont des composantes essentielles de l’évolution sociale. L’architecte Mohamed Hassani Amziane a de son côté expliqué le rôle de la préservation du patrimoine judéo-marocain, notamment celui des synagogues. Et c’est l’historien Mohamed Hatimi qui a clôturé ce panel de discussion en précisant l’importance de la mise en valeur de l’héritage judéo-marocain.
Les participants ont eu aussi droit à une exposition et à un atelier de cuisine pour déguster la gastronomie judéo-marocaine. Et c’est sous le signe de la musique judéo-marocaine (du nord du Maroc) qu’une soirée a été rythmée par la voix mélodieuse de Vanessa Paloma. La clôture de cet événement exceptionnel devrait avoir lieu le mercredi 26 février au Musée du Judaïsme Marocain de Casablanca. Une pensée profonde est allée au fondateur de ce musée, Simon Lévy, qui a choisi de rester attaché à ses racines marocaines en tant qu’universitaire et homme politique pour contribuer à l’éducation et la formation de ses étudiants au sens du droit et du devoir.
Si personne au Maroc ne doute de l’amour de la communauté juive pour sa patrie et son Roi, il y a ceux qui s’interrogent: pourquoi au milieu du 20ème siècle, environ 300.000 juifs vivaient dans tout le Maroc, dans les grandes villes et même dans les villages éloignés, alors qu’aujourd’hui, il ne reste plus qu’un pour cent de cette communauté au Maroc? La raison en est qu’une tranche importante de cette communauté avait cédé au chant des sirènes pour aller s’établir sous d’autres cieux, principalement en Israël. Il n’en demeure pas moins que, si pour une raison ou une autre, on essaie de secouer les branches, les racines des deux communautés sont bien ancrées dans une terre de paix, de tolérance et de respect mutuel.

Affaire du dinosaure : Comment le fossile a-t-il quitté le Maroc ?

Bouchra El Khadir
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Pour mémoire


L’association Mimouna, présidée par El Mehdi Boudra, est aujourd’hui présente dans plusieurs villes du Maroc. Elle tire son nom de la «Mimouna», une fête spécifiquement judéo-marocaine qui célèbre la fin de la pâque juive et le retour à la nourriture levée… Les membres de l’association étudient l’histoire judéo-marocaine et organisent annuellement une multitude d’événements culturels afin de rapprocher la jeune génération de ce patrimoine qu’est le judaïsme marocain. Ainsi, en septembre 2011, l’association a tenu une conférence sous le thème «Mohammed V, Juste parmi les nations», une thématique dont le choix rend hommage au courageux Souverain qui a refusé de consentir à la persécution des juifs marocains pendant l’occupation de Vichy.

 

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