Maroc-UA-Sahara : Une surprise de l’Afrique du Sud ?

Contrairement à ce que nous dit la presse algérienne (et donc ce que nous dit le pouvoir algérien qui s’exprime essentiellement à travers sa presse affidée), les chemins sinueux que prend la procédure de réintégration par le Maroc de l’Organisation panafricaine UA (ex-OUA) ne sont pas qu’enchaînement de mauvaises nouvelles pour le Maroc. Bien au contraire, le déroulé de ce feuilleton à rebondissements présente plusieurs avantages.

Rappel des faits. En juillet dernier (2016), à l’occasion du 27ème Sommet de l’UA à Kigali (Capitale du Rwanda), le Maroc annonce officiellement sa décision de réintégrer l’UA (Union Africaine), qu’il avait quittée il y a 32 ans (après le coup de force d’Edem Kodjo, alors Secrétaire général de l’OUA, qui y avait fait admettre les séparatistes du Polisario). La décision de réintégration du Maroc est appuyée par une motion signée par 28 États africains participant au Sommet de Kigali.

Mais le Maroc doit déposer une demande d’adhésion officielle. Il le fait fin septembre.

Alors que la charte de l’UA prévoit que la demande soit notifiée par la présidence de la commission de l’Union africaine aux Etats membres, afin qu’ils puissent y répondre, favorablement ou pas, la présidente en exercice de cette Commission, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, «range» la demande marocaine au fond de ses tiroirs. Le 31 octobre, voyant que la demande d’adhésion n’est toujours pas distribuée aux Etats membres, le Roi du Maroc demande au Président tchadien Idriss Déby, en sa qualité de Président de l’UA, d’intervenir auprès de N. Dlamini-Zuma afin qu’elle fasse son devoir. Démarche qui aboutit. Trois jours plus tard, Dlamini-Zuma informe le ministre marocain des affaires étrangères que la demande d’adhésion du Maroc sera distribuée. Elle l’est le 4 novembre. Ensuite, nouveau «silence radio» de la Dame Dlamini-Zuma… Nouvelle fin de mois, nouvelle réaction du Maroc. Le 30 décembre, dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères dénonce une autre manœuvre de Nkosazana Dlamini-Zuma. «Après avoir retardé, de manière injustifiée, la diffusion de la demande du Maroc aux membres de l’UA, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma poursuit son élan d’obstruction, en improvisant une nouvelle exigence procédurale, inédite et sans fondement ni dans les textes ni dans la pratique de l’organisation ; et par laquelle elle rejetterait arbitrairement les lettres de soutien au Maroc émanant des ministères des Affaires étrangères des Etats membres de l’UA», est-il indiqué dans le communiqué qui ne donne pas de précisions sur la «nouvelle exigence procédurale, inédite et sans fondement». Précisions qu’apportera la presse algérienne. Sous le titre «Pourquoi le Maroc est furieux contre la présidente de la commission de l’Union africaine», le site algérien TSA révèle, le 1er décembre, que «Selon une source diplomatique algérienne, Mme. Zuma a demandé au Maroc un engagement par écrit par lequel il accepte explicitement les valeurs et les principes de l’UA dont le respect des frontières héritées du colonialisme et la ratification de l’acte constitutif». Ce qui reviendrait à reconnaître que le Sahara n’est pas partie intégrante du Maroc, puisque les frontières héritées du colonialisme ne l’incluaient pas. Une interprétation fallacieuse du principe de l’intangibilité des frontières qui ignore un principe plus grand, celui de la décolonisation. Or, le Maroc demandait, depuis les années 50, devant l’ONU, la décolonisation du Sahara qui était occupé par l’Espagne. C’est même le Maroc qui l’a inscrit devant la 4ème Commission. Mais, passons…

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Zuma et ses acolytes se sont crus malins en abattant cette carte.

Le fait est que la manoeuvre ne pouvait conduire qu’à deux résultats: dévoiler au grand jour le parti-pris contre le Maroc ; et en réaction, créer un mouvement de solidarité avec Rabat. D’où l’insistance de plusieurs pays africains sur le retour du Maroc à l’UA dès le Sommet de janvier 2017… Et non pas au Sommet suivant, comme le veulent les adversaires du Maroc, qui savent que le retour est inéluctable, mais tentent de le retarder. Notamment afin d’empêcher la participation marocaine aux élections qui auront lieu au sein de l’UA en janvier 2017 (élection du remplaçant de Zuma, des commissaires…).

Reste à expliquer le communiqué de la présidente de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, publié le 2 décembre et intitulé «l’UA clarifie la procédure concernant la demande d’adhésion du Maroc». Elle y explique que la demande du Maroc «a été reçue et officiellement reconnue par la Présidente de la Commission de l’UA, SE Mme Nkosazana Dlamini Zuma. En conséquence, les 54 États membres de l’UA ont été officiellement informés. La Commission continue de recevoir les réactions des États membres (…). La demande du Maroc est, par conséquent, au sein du système de l’UA. Elle passe par les processus et les procédures internes de l’Union, tels que requis par l’Acte constitutif de l’UA. Le Royaume du Maroc sera informé des résultats».

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De deux choses l’une. Ou Mme Dlamini-Zuma a été acculée à se justifier. Ou elle fait amende honorable. Dans les deux cas, ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour le Maroc. Peut-être qu’une autre surprise viendra de l’Afrique du Sud… Zuma ou pas, ce pays n’est pas condamné à mener une guerre par procuration au Maroc… Surtout quand on sait le nouvel état d’esprit du Maroc.

Bahia Amrani

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3 Commentaires

  1. Bref.Si seulement les dirigeants africains et du tiers monde comprennent que la colonisation british a creer
    l’entité de 48.L’autre a peaufiné ce qu’il convient d’appeler l’entité de1962.quel dommage!!!

  2. Le titre de l’article est trompeur et ne veux rien dire d ailleurs. Mme Zuma ne représente pas l afrique du sud.
    Entre parenthese, le reaction du mae date du 30 novembre et non decembre

    • Azul fellak je suis pas d’accord avec toi ya rien à avoir avec les ventres vides en ce moment de famine chez vous …la faim ça rend nerveux et le pays ne se stabilisera jamais retourner en arrière et restez modestes

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