Réforme de l’éducation : Sur la voie du non retour !

Réforme de l’éducation : Sur la voie du non retour !

L’Education pourra-t-elle désormais espérer de beaux jours? Au Maroc, face à la déchéance de l’école, la remise en état, voire la réforme a été ordonnée en haut lieu. Prenant à cœur cette question de l’école et de la jeunesse, Sa Majesté le Roi avait, à maintes reprises, sommé gouvernement et différents intervenants d’agir. Le Souverain a récemment donné ses Hautes instructions pour que  l’école marocaine retrouve son prestige et son éclat d’antan. Deux discours, dont celui du 20 août 2018, à l’occasion du 65ème anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple, ont ainsi constitué une plate-forme de travail et une véritable feuille de route, pour réussir, dans les meilleurs délais la réforme de l’école et du système éducatif, de manière à ouvrir de nouveaux horizons à une jeunesse marocaine, aujourd’hui, a estimé Sa Majesté, constituée de «légions de chômeur », faute d’une formation qualifiante et en adéquation avec les exigences et les besoins de l’entreprise et du marché de l’emploi. Un programme détaillé et visionnaire que le gouvernement, le ministère de tutelle et les différents acteurs se doivent de mettre en marche rapidement, vu qu’il y a urgence en la matière, compte tenu de l’état alarmant qu’ont atteint l’école et le système éducatif et dont souffre, aujourd’hui, la jeunesse considérée par Sa Majesté comme «la vraie richesse du pays».

Le Roi a ainsi tranché et tout un programme a été mis en œuvre. Programme dont le Souverain vient de s’enquérir du bilan d’étape et du programme exécutif dans le domaine du soutien à la scolarité et de la mise en œuvre de la réforme de l’éducation et de la formation. Et qui vient lancer une action d’envergure et de longue durée qui n’a d’objectif ultime que celui de réussir une éducation à la hauteur des aspirations et des attentes d’un Maroc qui bouge et qui avance. Une action sur laquelle on ne reviendra plus comme avant puisqu’enfin elle met la réforme sur le chemin du non retour…

Présenté à Sa Majesté par le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi, ce programme d’action est relatif à l’appui à la scolarisation, à la lutte contre la déperdition scolaire, à l’encouragement du succès scolaire et à la promotion de l’emploi des jeunes et place cette catégorie de la société au cœur du nouveau modèle de développement.

Ce programme d’action, élaboré conformément aux Hautes orientations royales, s’inscrit en droite ligne du Discours adressé à la Nation, à l’occasion du 19ème anniversaire de l’accession du Souverain au Trône (30 juillet 2018) et de celui prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple (20 août 2018), dans lesquels, le Souverain a appelé le gouvernement et tous les acteurs concernés à entreprendre une restructuration globale et profonde des programmes et des politiques nationales d’appui et de protection sociale et à veiller à une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi, en vue d’une réduction du taux de chômage, notamment parmi les jeunes.
Ce programme d’action, qui prend en compte les recommandations de la «Vision stratégique de la réforme 2015-2030: pour une école de l’équité, de la qualité et de la promotion», devra donner une forte impulsion aux programmes sociaux qui visent la lutte contre toutes les entraves socio-économiques à la scolarisation et l’allégement des charges financières qui pèsent sur les familles.

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Le fond de l’action

Amzazi a fait savoir qu’il sera procédé, dans le cadre de dette action, au renforcement du programme «Tayssir» d’appui financier conditionnel et à la pérennisation de ses acquis. Ce programme a connu depuis 2008, date de sa création, un développement considérable qui s’est traduit par l’augmentation du nombre des élèves bénéficiaires (de 87.795 élèves au titre de l’année scolaire 2008-2009 à 706.359 au titre de l’année 2017-2018) et des communes cibles (de 132 communes au titre de 2008-2009 à 434 au titre de 2017-2018).

Le programme Tayssir a eu un impact positif dans la mesure où il a permis, selon une première étude d’évaluation, de réduire de 57% le taux de décrochage scolaire et d’augmenter le taux de réinscription des élèves qui ont abandonné l’école d’environ 37%, a fait observer le ministre, indiquant que la problématique du ciblage est toujours de mise, dans l’attente de la mise en place du «Registre Social Unique» (RSU). L’objectif, a aussi souligné le ministre, était de porter à 2.087.200 le nombre des élèves bénéficiaires du programme Tayssir, assurant l’élargissement de la base des bénéficiaires qui portera à 2,170 MMDH le coût global dudit programme (soit 1,539 MMDH supplémentaires).

Au sujet du programme de généralisation et de développement de l’enseignement préscolaire, le ministre a souligné que la moyenne nationale des enfants ayant intégré, l’année dernière, l’enseignement préscolaire s’est établie à 49,6%, ajoutant que son département œuvre, à partir de l’année scolaire actuelle, en faveur de l’augmentation de ce taux, à travers l’inscription de 100.000 enfants supplémentaires (sur les 700.000 enfants non scolarisés) et la création de 4.000 nouvelles classes. Ce taux devra atteindre les 67% en 2021, avec une priorité accordée au monde rural, aux zones péri-urbaines et à celles souffrant de déficit en la matière; l’objectif étant la généralisation de l’enseignement préscolaire pour les enfants âgés de 4 et 5 ans à l’horizon 2027 et l’intégration de la catégorie d’enfants de 3 ans à partir de l’année 2028. Pour relever ce défi, il sera procédé à la création de 50.000 salles de classe, à la formation de 56.000 éducateurs et éducatrices et de 950 animateurs pédagogiques, ainsi qu’à la mise en place de plusieurs mesures visant l’amélioration de la qualité de cet enseignement.

Le nouveau programme d’action vise également le renforcement des prestations d’hébergement et de restauration, via notamment l’augmentation de la dotation quotidienne réservée aux cantines et internats, pour bénéficier à près de 1.443.000 élèves (1,475 MMDH); la couverture des communes souffrant de déficits, particulièrement celles en milieu rural et éloignées; et l’élargissement du réseau des écoles communautaires, à travers la création de 150 nouvelles unités à l’horizon de l’année 2021. Pour ce qui est du service de transport scolaire, le ministre a fait savoir que 154.000 élèves ont pu en bénéficier l’année précédente, notant que ce chiffre doit passer à 193.000 au cours de l’année scolaire actuelle et à 325.000 en 2021.

Pas de frais d’inscription ou d’études pour les écoles et les instituts supérieurs publics

Evoquant les prestations sociales au profit des étudiants de l’enseignement supérieur, Amzazi a indiqué que son département s’emploie à renforcer la capacité d’accueil des cités universitaires et internats, en lançant cette année les travaux de construction de quatre nouvelles cités universitaires et de deux annexes de cités existantes, d’une capacité globale de 4.900 lits, de six nouveaux restaurants universitaires et de huit internats et cantines au sein d’instituts de formation professionnelle. La mise en œuvre de ces programmes sociaux est de nature à contribuer à l’amélioration du niveau de scolarisation des élèves bénéficiaires et à la réduction du taux de déperdition scolaire.

Adéquation éducation-formation-emploi

Quant à la problématique éducation-formation-emploi, le ministre a indiqué que le programme d’action prévoit plusieurs mesures destinées à assurer une meilleure adéquation entre formation et emploi, notamment la diversification de l’offre pédagogique et son adaptation avec les besoins du marché du travail et la mise en place d’une nouvelle conception pour les établissements universitaires à accès ouvert. Il s’agit également de l’institutionnalisation et de la consolidation de la formation en alternance, la création d’une nouvelle génération de Centres de formation professionnelle qui répondent aux besoins des acteurs économiques tout en étant conformes aux plans de développement régional, ainsi que la mise en œuvre du cadre national des certifications. En outre, le ministre a souligné qu’un intérêt est également accordé à la révision des mécanismes et des programmes d’appui à l’emploi des jeunes, citant comme exemple la création, au titre de l’année en cours, en partenariat avec les professionnels, d’un institut de formation des cadres intermédiaires et auto-entrepreneurs et le lancement d’un programme de requalification des étudiants qui quittent l’université sans obtenir de diplôme. Le nouveau programme d’action prévoit également la mise en place d’un système efficient et actif d’orientation scolaire, professionnelle et universitaire, la création, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, de filières sportives au niveau du collégial et collégial qualifiant et le développement de l’enseignement des langues étrangères. Et le ministre de conclure que le succès de ce programme d’action est tributaire de l’adhésion de l’ensemble des intervenants, dans le cadre d’un effort collectif et national et d’une gouvernance efficiente et efficace.

H. Dades

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