Parlement : Les femmes en colère réclament la parité

Parlement Maroc 2014

L’opposition a promis de mener la vie dure au gouvernement Benkirane. Le PAM en a donné une démonstration en appelant à l’implémentation urgente de l’article 19 de la Constitution.

L’égalité entre l’homme et la femme revient sur le tapis. En effet, en plein débat passionné sur le projet de loi de Finances 2015, le Parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition) n’a pas trouvé meilleure opportunité que celle-ci pour relancer le débat sur le fameux article 19 de la Constitution qui stipule: «L’Etat marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé à cet effet une autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination».

Une Instance qui peine à naître

Réagissant à cette nouvelle levée de boucliers du PAM, qui crie haut et fort la nécessité et l’urgence de la mise en œuvre de cet article, un député PJD a rappelé: le gouvernement Benkirane «accorde, à n’en point douter, de l’importance à la création de l’Instance de parité hommes-femmes, à tel point qu’il a pris le soin de déposer un projet sur le bureau du Secrétariat général du gouvernement». Un constat dénigré par un député PAM qui a souligné: «Le projet a suffisamment traîné depuis son dépôt au SGG pour que le parti prenne l’initiative de le dépoussiérer et le mettre en œuvre».

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Relancer le débat

Pour passer à l’acte, le Parti Authenticité et Modernité a décidé de prendre le taureau par les cornes. Ses deux groupes parlementaires ont organisé une Journée d’étude au siège du parlement, histoire de relancer le débat, tirer les conclusions et pousser le gouvernement Benkirane à mettre en œuvre l’article 19 de la loi fondamentale qui consacre la parité entre les hommes et les femmes.

Un arsenal législatif lent

C’est Milouda Hazeb, chef du groupe du PAM à la Chambre des députés qui a ouvert le feu sur le gouvernement en lui reprochant de ne pas avoir suffisamment fait bouger l’arsenal législatif concernant ce volet et a «traîné le pas» s’agissant de la création du projet de l’Instance de parité.
Pour un député PJD, «ce tapage orchestré à ce moment précis par l’opposition, soutenue par les mouvements féminins, n’a d’autre but que de se tailler une place sur l’échiquier politique à la veille des prochaines élections. Il y a mieux à débattre: le projet de loi de Finances, par exemple», a-t-il dit.

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Point de polémique

«On ne cherche nullement la polémique sur un sujet qui touche la femme marocaine, ses droits et sa lutte justifiée contre toutes formes de discrimination, en tête la violence qui touche de plein fouet la femme», a crié une députée du RNI, confortée par une intervention remarquée de la PAMiste Milouda Hazeb: «la lenteur du gouvernement concernant l’arsenal législatif et plus particulièrement la promulgation des lois organiques n’est plus à démontrer et nous le déplorons». La députée et chef du groupe du PAM en avait pour preuve une proposition de loi déposée par son parti qui appelle à la création d’une Instance de parité et de lutte contre toutes formes de discrimination.

Session chaude

L’actuelle session parlementaire s’annonce donc chaude, l’opposition ayant resserré ses rangs, se promettant de mener la vie dure à une majorité confrontée aux multiples revendications de la rue qui ne cessent de croître et que les «bonnes surprises» promises par le gouvernement ne suffisent pas à apaiser.

Mohammed Nafaa

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