Gratuité de l’école : Azziman n’est pas le Gouvernement !

Gratuité de l’école : Azziman n’est pas le Gouvernement !

Depuis qu’il s’est prononcé, à titre consultatif, sur la gratuité de l’enseignement public au Maroc, le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) s’est retrouvé, sans le vouloir, dans l’œil du cyclone.

En effet, syndicalistes et autres acteurs sociaux s’en sont violemment pris au CSEFRS présidé par Omar Azziman. Le fait reproché au Conseil est de pousser vers la suppression, à tout prix, de la gratuité de l’école publique. On est allé jusqu’à reprocher à Azziman de vouloir suppléer le gouvernement en prenant des décisions qui ne relèvent pas de ses prérogatives.

Sur ce point, le Conseil a tenu, à travers une mise au point, à donner quelques précisions. Il a d’abord indiqué qu’il n’est pas le gouvernement et n’ambitionne pas de jouer des rôles qui ne sont pas les siens. Il a ensuite rappelé que la gratuité de l’enseignement post-obligatoire n’a jamais été mise en équation au Maroc. Le CSEFRS a en outre souligné, dans sa mise en point, que l’avis qu’il a émis  n’est qu’une réflexion de ses membres sur les moyens à même de redonner à l’école publique marocaine la place qu’elle mérite en tant que pépinière de compétences. Dans son plaidoyer, il a également attiré l’attention sur le fait que cette question de suppression de la gratuité de l’enseignement public, si elle est appliquée, ne concernera que les familles riches. C’est justement à ce niveau que les critiques ont fusé de part et d’autre contre Omar Azziman et le Conseil dont il assure la présidence.

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Les détracteurs de cette instance consultative sont montés au créneau pour décrier une politique volontaire de dédouaner l’Etat de ses responsabilités envers le citoyen en matière d’enseignement. Ils ont également mis le doigt sur un autre élément qui empêchera la mise en application de cette mesure, à savoir l’identification des familles aisées, ce qui pourrait créer des clivages au sein de la société. 

A ces questions, Omar Azziman et, avec lui, le conseiller du chef de gouvernement en matière d’enseignement ont apporté quelques éclaircissements. Ils ont expliqué que la suppression de la gratuité de l’enseignement n’est pas pour demain. En effet, pour que l’avis consultatif émis par le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique entre en vigueur, il faut qu’il parcoure un long chemin, à commencer par le Conseil de gouvernement, puis en passant par le Conseil des ministres, avant d’atterrir au Parlement pour être débattu avant d’être adopté. En plus, les syndicalistes qui se sont insurgés contre l’avis du CSEFRS, non contraignant, sont représentés à l’intérieur du Conseil, ce qui rend irrecevable leur réquisitoire contre Azziman et son Conseil.

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En définitive, il est possible de tirer quatre conclusions des précisions de Omar Azziman et des critiques de ses détracteurs. 1) L’enseignement préscolaire, primaire et cycle collégial demeurera obligatoire et gratuit. 2) Seules les familles aisées pourraient s’acquitter des frais supplémentaires dans les cycles secondaire et universitaire (enseignement post-obligatoire). 3) L’avis du CSEFRS n’est pas contraignant pour le gouvernement et, de toutes les manières, un long circuit attend cette recommandation avant d’entrer en vigueur. 4) L’objectif  final et de permettre à l’école publique de concurrencer le privé.

Mohcine Lourhzal

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