Gouvernement El Othmani : Ça penche de quel côté ?

Gouvernement El Othmani : Ça penche de quel côté ?

Le chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a présenté, le 19 avril 2017, devant les deux Chambres du parlement, les grandes lignes de son programme. Politique ou technocratique ? La nature de ce programme fait débat.

La feuille de route présentée par le chef de gouvernement au Parlement fait la part belle aux grands chantiers, au volet macroéconomique, ainsi qu’à la résorption des déficits et de la dette publique. C’est certainement ce qui a fait dire à un bon nombre d’analystes et d’économistes, notamment Mohamed Chiguer, que le programme de Saâd-Eddine El Othmani est technocratique par excellence.

Les objectifs macroéconomiques et la poursuite des grands chantiers sectoriels occupent une grande partie de la feuille de route du gouvernement El Othmani. Ce qui constitue, selon certains analystes, une rupture avec les promesses électorales souvent surréalistes qui ont marqué le programme du gouvernement précédent. Taux de croissance de 4,5 à 5,5% à l’horizon 2021, déficit budgétaire autour de 3% et dette publique limitée à 60% du PIB, contre 64% actuellement, montrent que le programme du nouveau gouvernement est on ne peut plus technocratique, explique l’économiste Mohamed Chiguer.

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Même son de cloche du côté de l’opposition, notamment les députés du PAM qui soulignent qu’outre  le programme du gouvernement, sa composition est une preuve du retour en force des technocrates. En effet, les portefeuilles ministériels les plus importants ont été confiés à des ministres sans appartenance politique (SAP). A défaut, ils ont été repeints aux couleurs partisanes. C’est le cas par exemple du ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Hassad et du Secrétaire d’Etat qui lui est directement rattaché, Larbi Bencheikh.

En apparence, on est aujourd’hui en présence d’une formation gouvernementale essentiellement politique. Mais dans le fond, il s’agit d’une formation  à tendance plutôt technocratique mise en place, pour aller de pair avec les orientations géostratégiques du pays, marquées par le lancement de grands chantiers à portée sociale et économique. L’histoire, tout comme l’expérience cumulée dans ce domaine, ont de tout temps montré que les gouvernements composés majoritairement de technocrates atteignent des résultats probants.

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Les ministres du PJD et leurs alliés des autres partis, iront-ils dans ce sens en agissant plutôt en tant que technocrates, compte tenu des grands intérêts du pays? Vont-ils enfin prendre conscience du fait qu’il faudrait à tout prix éviter de tomber dans certaines erreurs ayant vidé l’ancien gouvernement de tout son sens? Attendons un peu, avant de juger…

Mohcine Lourhzal

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