Enquête du HCP : Marocains, mal-être et souci de logement

Lahlimi hcp

L’enquête nationale du HCP sur la qualité de vie des citoyens a révélé que près de 30% des Marocains déclarent être satisfaits ou très satisfaits, 24,4% moyennement satisfaits et 45,7% peu ou pas satisfaits.

Le Haut-commissariat au Plan (HCP) que dirige Ahmed Lahlimi Alami ne chôme pas et réserve toujours des surprises. Après l’enquête nationale sur le bien-être et le recensement de la population et de l’habitat, le voilà qui présente une enquête de taille qui traite des principaux déterminants de la perception par les citoyens de la qualité de vie dans leur vécu quotidien.
Les résultats des travaux sur le bien-être se sont, a précisé M. Lahlimi lors de la présentation de l’enquête (mercredi 22 avril 2015), développés et constituent aujourd’hui une ouverture sur une meilleure appréhension de la qualité de vie telle que pressentie par la population. Ils éclairent les décideurs dans le choix des politiques publiques, dans le but de répondre aux attentes de la population et de prendre en compte la dimension du bien-être dans les projets de développement.

Il ressort de l’enquête du HCP sur les déterminants de la perception par les citoyens de la qualité de vie dans leur vécu quotidien que le logement («kabr al hayat» pour les Marocains) occupe une place prioritaire dans les tracasseries et autres affects négatifs. Lahlimi a annoncé des chiffres qui ne trompent pas. 88% des Marocains avouent sans détours qu’ils ne sont pas satisfaits de leurs conditions de vie (qualité et espace du logement, services publics et confort qui contribuent à raison de 64% à ces difficultés, suivies par les nuisances du voisinage (26%) et le confort (10%)).
Sur les 18 difficultés ou affects négatifs observés dans le domaine du logement, près de 12% de la population éprouvent au plus 1 affect, chiffre alarmant dans l’ensemble. Le niveau moyen de satisfaction des citoyens à l’égard du logement est de 4,7 sur 10. Cette moyenne passe de 7,2 pour les personnes n’éprouvant aucun affect négatif à 2,5 pour celles qui en accumulent au moins 10.
La santé talonne de très près le logement. L’enquête du HCP dénote 9 affects négatifs pour ce volet. Ce n’est pas tant la santé en elle-même qui préoccupe les citoyens, mais plutôt l’accessibilité aux soins et la qualité des services de la santé. Ceux-ci, précise l’enquête, contribuent à hauteur de 81% aux affects négatifs reliés à la santé, alors que l’état de santé de la population y contribue à hauteur de 19%. Ainsi, près d’un citoyen sur 10 éprouve au plus 3 affects, alors que la majorité de la population (89%) sont sous l’emprise d’au moins quatre affects négatifs parmi les neuf mesurés.
L’enquête nationale fait ressortir que le niveau moyen de satisfaction à l’égard des services de santé est de 3,4 sur 10. Cette moyenne baisse de 6,2 pour les personnes n’éprouvant aucun affect négatif à 2,4 pour celles encourant au moins 8 affects négatifs.
Volet qualité de vie et bien-être ressenti par les Marocains dans le domaine de l’éducation, l’étude du Haut-commissariat au Plan relève 13 affects négatifs et difficultés. La qualité de l’enseignement est pointée du doigt. La disponibilité des infrastructures éducatives y contribue pour 33% pour les attributs de la qualité du secteur, de 15,3% au niveau de la qualité des équipements et de 11,8% au niveau de la compétence des enseignants. L’enquête fait ressortir, s’agissant toujours de l’éducation, 13 affects négatifs.
Globalement, sur les 13 difficultés et affects négatifs relevés dans le domaine de l’éducation, 8,6% des citoyens encourent au plus un affect négatif et 76% encourent entre 2 et 6. Le reste, 15,4% déclarent au moins 7 affects négatifs. Ces chiffres démontrent, si besoin est, un niveau moyen de satisfaction à l’égard de l’éducation de 4,3 sur 10, c’est-à-dire une baisse de 6,4 pour les personnes n’encourant aucun affect à 2,3 pour celles ayant exprimé au moins 10 parmi les 13 mesurés.
S’agissant de la qualité de vie et du bien-être, il ressort du ressenti des citoyens dans le domaine du travail une insuffisance du revenu flanquée d’une faible qualité du système de retraite, tous deux constituant les principaux affects négatifs dans le secteur avec une contribution à hauteur de 63%, en plus d’affects négatifs découlant des conditions de travail avec une contribution de 37%. Il en est ressorti, au niveau des citoyens, un niveau moyen de satisfaction de l’ordre de 4,7 sur 10.
La famille et l’environnement social ont été passés au crible par l’enquête nationale du HCP, sans omettre le domaine de la culture et du loisir. Là aussi, l’insatisfaction des Marocains est frappante. 95% des citoyens éprouvent au moins 5 affects négatifs. Dans l’ensemble, la disponibilité des infrastructures, ainsi que l’accès aux activités sociales et de loisirs contribuent à hauteur de 47% aux difficultés reliées à cette dimension du bien-être. Le reste revient à la disposition des personnes à pratiquer des activités de loisir (19,5%) et aux difficultés à pratiquer des activités de divertissement (17%) et des activités culturelles (16,5%). Ainsi, le niveau moyen de satisfaction à l’égard de la vie culturelle et de loisir est de 3,6 sur 10.

Le HCP et l’UM6P s’allient pour la formation en ligne du dispositif humain chargé de la collecte des données

Mohammed Nafaa

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Ahmed Lahlimi


«L’exigence de mesurer le progrès des sociétés par référence à la qualité de vie et au bien-être des citoyens, en complément des indicateurs classiques économiques et sociaux, a été l’expression de l’émergence d’un nouveau paradigme de développement mettant le bien-être des citoyens au cœur de l’agenda du développement. Cette démarche répond à un contexte mondial marqué par la montée des inégalités sociales, l’émergence de nouveaux défis sociétaux et écologiques et la recrudescence des contestations sociétales. A cet égard, les questions relatives à la mesure du progrès social s’inscrivent dès lors au cœur des débats des dernières années menés par des organismes internationaux et nationaux compétents.
Les résultats des travaux sur le bien-être se sont dès lors développés et constituent aujourd’hui une ouverture sur une meilleures appréhension de la qualité de vie telle que ressentie par la population et éclairent les décideurs dans le choix des politiques publiques dans le but de répondre aux attentes de la population et de prendre en compte la dimension du bien-être dans les projets de développement…».

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