Elections : En attendant la vraie campagne…

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Branle-bas de combat chez les partis politiques qui ont sorti l’artillerie lourde, se préparant aux prochaines élections communales de septembre 2015 et législatives de 2016.

Les observateurs suivent de près l’évolution des préparatifs pour les prochaines élections communales prévues en principe en septembre prochain et législatives en 2016. C’est un bras de fer surtout entre les deux grands adversaires de toujours, le PJD qui dirige actuellement la coalition gouvernementale et le PAM qui aspire à une revanche sur les islamistes lesquels ont été favorisés par la descente dans la rue du mouvement du 20 février.
Une bataille et une finale PJD-PAM sont attendues, vu l’importance de ces deux formations politiques. Il faut reconnaître qu’il y a quelques mois, les deux partis politiques, que les idéologies respectives séparent, ont jeté contre vents et marées les fondements d’une alliance qui les propulserait au-devant de la scène et ferait d’eux les outsiders de l’actuelle-prochaine bataille électorale.

D’ores et déjà les spéculations vont bon train et les scénarios se multiplient chez les états-majors des partis, dans les salons et bien entendu au sein de l’opinion publique nationale.

PJD ou PAM, quel vainqueur?

Dans l’ensemble, les pronostics donneraient gagnants les amis de Benkirane, suivis par ceux de Mustapha Bakkouri (PAM). Les premiers sont soutenus par les Marocains qui estiment qu’ils ont fait bonne figure en prenant des décisions jugées courageuses, avec à leur tête la décompensation, l’«opération mains propres» pour rapatrier tous les fonds douteux déposés à l’étranger; laquelle opération a rapporté à l’Etat quelque 28 milliards de dirhams. Il y a aussi le débat sur la retraite et surtout la conviction de nombre de Marocains que les hommes du PJD ont dans leur globalité les mains propres.
Pour les autres, ceux du PAM, la descente dans la rue du mouvement du 20 février a quelque peu terni leur image. Leur parti voulait depuis sa naissance être une alternative aux formations politiques «vieillottes» en mal de démocratie interne et de leaders charismatiques et un paravent contre le vent islamiste. L’opinion nationale en a voulu autrement et a basculé vers les amis de Benkirane à la tête d’un gouvernement, le premier sorti des urnes.

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Décrédibiliser l’adversaire

Aujourd’hui, la tension entre le PJD et le PAM est, semble-t-il, à son paroxysme… Elle est visible dans l’Hémicycle (séances des questions orales et oral mensuel du chef de gouvernement) et sur la Une des médias et des sites électroniques. Les deux partis, à travers leurs grosses pointures, Abdelilah Benkirane et Ilyas Omari (l’homme fort du PAM), recourent à l’artillerie lourde en s’accusant de tous les maux. Même les scandales, vrais ou virtuels, y passent, histoire de décrédibiliser l’adversaire.

Le boycott de l’opposition

L’opposition profite de cette guéguerre PJD-PAM qui lui permet de se positionner et de se faire une place dans cette bataille rangée. A ce titre, l’entente USFP-PI, même frêle, arrive à gêner le PJD. On en a pour preuve le boycott par cette opposition des réunions de la Commission centrale pour le suivi des élections. Et c’est au fougueux chef du groupe parlementaire du PJD, Abdallah Bouanou, que revient la délicate mission de saborder les efforts des ténors de l’USFP, comme ceux du PI, pour préserver l’honneur des élus islamistes. Ces derniers sont pointés du doigt par le ténor du PAM, Ilyas Omari qui n’a pas hésité à porter l’affaire dans la presse, prétendant que des responsables du parti de la lampe avaient bénéficié de certaines largesses pour faire main basse sur des lots de terrain. Il s’agit en fait, comme a tenu à le préciser Abdallah Bouanou, d’un lot de terrain vendu en 1996 au député Ahmed Réda Benkhaldoun (PJD) par son père, bien avant qu’il ait une quelconque responsabilité parlementaire ou communale.

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Intéresser les électeurs

De ces batailles rangées entre le PAM, le PJD et l’opposition, il ne faut pas s’offusquer. Ces batailles sont de mise ici et partout ailleurs à la veille de toute échéance électorale. Si elles sont parfois outre-pimentées, c’est justement pour intéresser d’éventuels électeurs qui donnent d’ores et déjà des signes avant-coureurs d’abstentionnisme devenu latent et qui menace la vie politique.

Reconquérir la confiance des électeurs

Au-delà de ce bras de fer qui, la plupart du temps, va très loin, les partis politiques auraient tout à gagner en rehaussant le niveau du débat politique, en assumant leurs responsabilités et en soulevant les vrais problèmes qui se posent avec acuité aux Marocains. C’est ainsi qu’ils pourraient reconquérir la confiance des électeurs.

Mohammed Nafaa

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