Décharge de Médiouna : Désaccord entre les élus, sit-in et riverains à bout…

Une nouvelle décharge contrôlée pour bientôt à Médiouna ? Ce projet, qui remonte à 2008, sera en tout cas à l’ordre du jour de la prochaine session du Conseil de la ville de Casablanca. Mais…

Lors de cette prochaine session du Conseil de la ville de Casablanca, prévue en novembre 2019, les élus de la ville devront examiner et valider le point relatif aux cahiers des charges pour la réalisation d’une décharge contrôlée dans la commune.

L’inscription de ce point à l’ordre du jour des travaux de la prochaine session, ainsi que les travaux d’aménagement lancés sur le site – même s’ils sont actuellement en arrêt- laissent présager un dénouement dans ce dossier après plusieurs années de stand by. 

Et pourtant. Le projet porté par la mairie de la ville, est très critiqué par certains élus. La prochaine session promet donc d’être houleuse. 

En effet, les élus de la Commune de Mejjatiya Oulad Taleb comptent tenir un sit-in de protestation, au moment du vote, devant la Wilaya de la région de Casablanca-Settat pour déplorer l’implantation d’une décharge contrôlée dans le territoire de leur Commune, selon Mohamed Boukhouima, élu à la Commune de Mejjatiya Oulad Taleb.

«En plus de la plus grande décharge du pays, dont la page n’est même pas encore tournée, avec tout les dangers et les nuisances qu’elle représente pour l’environnement et pour la santé des gens, on veut construire une seconde décharge. La décharge actuelle a eu des effets très graves sur la nappe phréatique qui est aujourd’hui très polluée. Et on ne peut pas accepter que notre Commune continue d’être la poubelle des déchets de la ville», souligne l’élu Mohamed Boukhouima.

Cet élu dit fermement: «Le Conseil élu de la Commune de Méjjatiya n’a pas cessé, depuis trois ans, de le faire entendre au Conseil de la ville. Il refuse d’abriter sur son territoire la nouvelle décharge, ni d’ailleurs une ancienne décharge, laquelle, disons-le, est depuis dix ans exploitée de manière anarchique».

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Qualifiant la décharge de Médiouna de «véritable point noir» pour leur Commune, les élus que nous avons approchés signalent  que les déchets enfouis sur le site –de façon anarchique- vont continuer à générer des nuisances et des effets néfastes sur l’environnement et la santé des habitants de ladite Commune.

C’est ce qui explique que le Conseil élu de la Commune de Mejjatiya Oulad Taleb n’a pas accepté l’implantation de cette nouvelle décharge contrôlée sur son territoire, explique Abdelhadi El Ghali, élu et ancien président de la Commune de Mejjatiya Oulad Taleb.

D’ailleurs, indique-t-il, le Conseil refuse catégoriquement d’accorder à la Ville de Casablanca l’autorisation de créer cette décharge, censée remplacer la décharge actuelle.

Il y a deux ans, dit-il, des travaux ont été lancés sur le site -sans aucune autorisation- pour entamer la réalisation de ce projet. «Des travaux avaient été entamés, il y a deux ans. Le nouveau matériel avait été déposé sur le site pour entamer les premiers travaux relatifs à ce projet. Or, aucune autorisation n’avait été délivrée à ce sujet», précise l’ancien président, non sans exacerbation. Et de poursuivre: «On travaillait donc dans l’illégalité. Ce n’est qu’après l’intervention du président actuel de la Commune de mejjetiya et de l’ancien gouverneur que les travaux ont été arrêtés».

A la Commune de Mejjatiya Ouled Taleb, on déplore aussi le manque de communication quant à ce projet. «Alors que nous sommes les premiers à être concernés par le sujet, on n’a pas été consulté. Le Conseil de la ville de Casablanca ne nous contacte même pas. On n’a jamais été associé à ses réunions tenues pour débattre de ce sujet. Seul le bureau de la ville se réunit, mais on ignore tout sur ce qu’il est actuellement en train d’entreprendre. Tout ce que nous savons, c’est que de notre côté, on ne va pas lui accorder l’autorisation de construire une nouvelle décharge sur le territoire de notre Commune. La mairie de Casablanca ne peut pas chercher à résoudre le problème au détriment des habitants de la Commune de Mejjatiya», martèle l’ancien président, Abdelhadi Ghali.

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Créer une nouvelle décharge contrôlée, sur un terrain mitoyen à celui de l’actuelle décharge, qui est aujourd’hui saturée, est-ce que cela sera la solution au problème ?

La question est en tout cas soulevée, notamment par des habitants riverains approchés cette semaine par Le Reporter. «On veut une solution efficace et, en même temps, une solution équitable. Une solution qui prend en considération les préoccupations et l’intérêt des habitants riverains, qui, malheureusement, depuis des décennies n’ont jamais respiré un air pur», estime un habitant de la Commune de Mejjatiya Ouled Taleb.

Cette Commune rurale de Casablanca est tristement célèbre avec sa décharge de Médiouna, la plus grande décharge à ciel ouvert du Maroc. Paysage de désolation où s’amoncellent sur plusieurs hectares des tonnes énormes de déchets. Cette décharge reçoit -depuis 1968- les déchets de toutes les communes de la ville de Casablanca.

Elle est devenue en effet une source importante de pollution et un facteur de nuisance pour les riverains. Ici, tous les jours, ce sont des tonnes de nouveaux déchets qui viennent s’empiler.

La petite localité de Médiouna vit depuis plusieurs décennies sous les odeurs nauséabondes de cette décharge. L’air y est toujours aussi chargé par la fumée. Et lorsqu’il pleut, le jus des déchets coule jusqu’à envahir les maisons des douars mitoyens (Lhlaïbiya et Llouz). Plusieurs habitants de cette Commune approchés, cette semaine, par Le Reporter ont déploré  un «air asphyxiant chaque soir» et une «menace» réelle pour la santé des habitants riverains.

Que va-t-on faire des déchets dangereux de la décharge de Médiouna? A-t-on fait une étude de faisabilité du projet de création d’une nouvelle décharge contrôlée ? A-t-on constitué une commission qui examine la faisabilité de ce projet ? Contactés lundi 21 octobre par Le Reporter, pour répondre à nos questions, Mohamed Haddadi en charge du projet au conseil de la ville était resté  injoignable. Un dossier à suivre…

Naîma Cherii

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